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1 avril 2023 6 01 /04 /avril /2023 18:02

Paris a-t-elle des chances de rejoindre le statut du droit commun des communes ?

&

BENOÎT DUTEUTRE

« ANNE HIDALGO S’OCCUPE DE TOUT SAUF DE PARIS »

Le Figaro des 1er et 2 avril 2023, en première page :

« Climat, Ukraine, immigration… Anne Hidalgo s’occupe de tout sauf de Paris » page 16

« … argumente l’écrivain  amoureux de la Ville Lumière »

Il y a quelques semaines j’avais rédigé une chronique sur un sujet qui m’était familier, et qui éclaire, je l’espère, le débat engagé.

&

Paris, une Commune en excès de pouvoir !

« Dati «  Hidalgo saigne les Parisiens par l’impôt » Marion Mourgue Le Figaro du 30/11/2022, page 7

Ce sont les minorités qui nous gouvernent !

         Une interview dont le contenu est intéressant pour un ancien haut fonctionnaire qui a contribué à la mise en place de la grande réforme institutionnelle des années 1975- 1980 redonnant un maire à la capitale.

            Cette interview pose une série de questions,  mais n’aborde pas, à mes yeux, les problèmes de fond de Paris Capitale de la France, c’est-à-dire l’inadéquation  des institutions parisiennes des années 70 à l’évolution de la région parisienne et du pays, face à l’évolution des pouvoirs, notamment l’émergence et l’explosion des réseaux sociaux et de la communication.

Paris occupe  une « position stratégique » inégalable en France.

            Le 19 octobre 2021, je publiais une chronique intitulée « Les destinées de Paris « Commune » ou « Etat dans l’Etat » ?

            J’écrivais : « Presque  quarante ans après les réformes des années 70-80, les  relations institutionnelles que j’avais décrites sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les communes et départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un Etat central bureaucratique légitimement contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation politique tous azimuts de la part des élus parisiens. »

            Traitons successivement questions du jour et questions de fond :

            Les Questions du jour

            Les chiffres cités ?

            Mme Dati : « …. Je dénonce effectivement l’explosion d’une dette qui s’élève à 10 milliards d’euros. »

D’où vient ce chiffre dont je n’ai pas trouvé la source ? Je ne l’ai pas trouvé dans les derniers rapports de la Chambre Régionale des Comptes.

« Tours de passe-passe comptables » : lesquels, faute d’audit effectué par les oppositions au Conseil de Paris ?

« Nous exigeons depuis deux ans un audit de la gestion de la ville… »

Il y a bien longtemps que l’opposition aurait pu le faire si elle l’avait décidé. Elle n’en n’aurait eu ni la compétence, ni les moyens ?

L’audit nécessaire rencontrera une grande difficulté liée à la grande complexité du système administratif et financier parisien et à la constellation des organismes et sociétés qui en font partie : un vaste réseau de vases communicants qui permettent de « fausser », pour ne pas dire « truquer » la comptabilité, mais il faut le démontrer. 

Comment ne pas relever les initiatives démagogiques de la mairie, dans le tout vert et le tout social (explosion de la dépense sociale, le logement, des dépenses soi-disant vertes, des chantiers partout…. ) sans compter ce que coûte déjà la préparation des JO de 2024, peu compatibles avec une politique dé carbonation de la Ville, et la réduction du nombre des passoires thermiques de la Ville ?

Effectivement, Paris est dans un triste état !

L’équipe municipale actuelle met presque chaque jour la Ville de Paris en ébullition, et très récemment en chamboulant les voies de circulation, en multipliant les travaux, les interdictions, au mépris des habitants de la banlieue et des activités économiques de la capitale, comme si les institutions de l’Etat n’existaient pas, les assemblées ou le gouvernement, l’ensemble des représentations diplomatiques, les Préfets actuels donnant l’impression d’être aux abonnés absents : la Maire donne les ordres.

Les Parisiens ne partagent pas tous la culture bobo de l’équipe Hidalgo, alors qu’elle n’a fait que 1,75 % des voix aux dernières présidentielles, après avoir déclaré qu’elle ne serait pas candidate à cette élection, avant les municipales.

Les conseillers de Paris jouissent d’une rente de situation, d’un privilège politique, un potentiel de communication fondé sur leur position dans la capitale, alors que leur représentativité politique est faible ou non démontrée.

Les Rousseau, Obono, Charon, Bayou, Benbassa…, ont très souvent tendance à s’exprimer sur le plan national en jouant sur une représentativité politique qui pose question.

L’’équipe municipale actuelle a bien assimilé la partition, sauf qu’elle n’a en effet pas les bases politiques nationales nécessaires, et qu’en prenant toutes sortes d’initiatives sur tous les plans, elle ajoute à la grande confusion des pouvoirs qui existe dans la capitale et dans la région, le qui fait quoi entre la région, les départements, les communes, la métropole, et l’Etat, un mille-feuille bureaucratique.

La capitale souffre de l’absence de l’Etat et pour Madame Hidalgo : «  l’Etat, c’est moi ! ».

            La « position » politique et stratégique de Paris a toujours nourri les ambitions les plus folles, aujourd’hui celles de la Maire de la capitale, car la capitale constitue une plateforme exceptionnelle de communication, d’influence et de pouvoir.

La Maire de Paris n’aurait sans doute pas pu bénéficier du soutien d’une équipe municipale, politiquement multicarte, si ses membres n’y avaient vu également leur intérêt, celui de disposer d’un levier politique qu’ils n’auraient jamais eu avec les minorités politiques ou civiles qu’ils représentaient, les communistes, les fractions écolos, et un Parti Socialiste « sociétal » exsangue.

Pour avoir en France une compréhension  complète des enjeux économiques, sociaux et politiques, il est nécessaire de faire intervenir le rôle majeur de l’establishment qui est au cœur de tous les problèmes et décisions nationales,  et pour ce faire, rééquilibrer le système de pouvoir au profit des provinces, de ce qu’on appelle les « territoires ».

Les Questions de Fond

« Paris, un Etat dans l’Etat » ? Toujours !

Oui, pour d’autres raisons !

Avant la réforme des années 70, le système parisien fonctionnait dans un contexte étatique préfectoral doté de moyens démarqués de l’Etat, notamment  pour les statuts du personnel.

 De nos jours, la Ville de Paris jouit encore de privilèges hérités de l’Etat, à la fois dans la gamme de ses statuts ou dans l’adaptation des anciens statuts.

Excès de pouvoir ? Pourquoi ?

Les héritages de l’ancien système parisien

La Chambre Régionale des comptes vient de publier un rapport fort intéressant intitulé « Paris et Métropole Exercices 2016 et suivants »

Ce document montre l’ensemble des liens juridiques qui permettent à la ville de Paris d’échapper à la Métropole grâce aux nouveaux tentacules de pouvoir  que sont les accords de coopération bilatérale passés avec les départements voisins, s’ajoutant aux anciens, établis sur la base du patrimoine immobilier important qu’elle détient encore en banlieue.

La Ville de Paris est au cœur d’une mini métropole parallèle à la Grande Métropole qui a du mal à exister. Elle jouit d’une grande capacité à tirer beaucoup de ficelles  dans la Région Ile de  France.

Quelques notes du Rapport : 

« La Ville de Paris poursuit sa propre stratégie métropolitaine, autonome par rapport à la MGP…elle n’est pas, ou pas encore au cœur d’une métropole polycentrique. … l’organisation des services de la ville n’intègre qu’à la marge « la « dimension métropolitaine »… le rôle déterminant de la Ville de Paris dans la gouvernance de la MGP… une gouvernance Paris/MGP partagée… absence de transferts en matière d’aménagement et de logement… des groupements de commandes principalement coordonnés par la ville de Paris….l’absence de dimension métropolitaine dans les services de la ville », « une coopération par projet »   le PLU 2020, « un projet autonome ».

Il est évident que l’équipe Hidalgo ne joue pas le jeu démocratique d’une métropole parisienne, et qu’elle en a fait un outil de plus de domination politique.

En ce qui concerne le boulevard périphérique, la Ville considère qu’il lui appartient, alors que l’Etat et l’ancien District de Delouvrier sont à l’origine financière de la création de ce boulevard, dont l’intérêt interdépartemental est indiscutable.

Nécessité d’une nouvelle réforme institutionnelle

Plus de quarante après, les relations institutionnelles en question sont à revoir complètement, entre Paris, soi-disant commune de droit commun, les départements sacrifiés de sa banlieue, une métropole qui peine à exister, une région dynamique, et un Etat central bureaucratique de plus en plus contesté par nos provinces, sur un écran permanent de communication et de manipulation.

            Paris est ouvert à tous les vents, souvent de l’étranger, avec par exemple un Qatar qui occupe une « position » de choix dans la communication de Paris et donc de la France, une forme de capture d’image qui ne dit pas son nom, alors que Paris s’enferme comme dans sa forteresse, aujourd’hui bobo.

Le « périphérique » n’est pas uniquement physique !

Paris a pris tout un ensemble de mesures de circulation et de stationnement qui valent bien  les « octrois » du passé - payer pour y accéder -,  des octrois supprimés en 1943 par le Régime de Vichy, en biffant la solidarité nécessaire entre Paris et sa banlieue.

Ajoutons enfin que Paris  reste au cœur de l’«establishment » français qui continue à gouverner notre pays, à imposer sa loi et sa bureaucratie à nos provinces  françaises, d’où l’importance de retrouver un équilibre des pouvoirs entre l’ensemble de nos provinces.

Conclusion :

 il faut adapter la répartition des pouvoirs à l’évolution de notre pays, mettre fin à une bureaucratie qui multiplie les niveaux de compétence, entre l’Union européenne, la nation, les provinces, les départements, les communes, simplifier.

En concurrence avec les pouvoirs de l’Union européenne, que l’Etat central fasse son métier régalien, et les vaches seront bien gardées, selon un de nos vieux dictons provinciaux.

Que l’Etat transfère à nos régions ses pouvoirs dans les domaines non régaliens : économie, emploi, environnement, enseignement, santé, culture...

Dans la région d’Ile de France, Il faut instituer une vraie métropole qui égalise les chances de pouvoir entre Paris et les départements de la Petite Couronne.

La Com, les réseaux sociaux, l’affaiblissement des corps intermédiaires ont attribué un pouvoir excessif au système parisien, à son establishment, un excès de pouvoir qui  défie nos  institutions  démocratiques et républicaines, d’autant plus que quelques minorités diffusent leur propagande grâce à la position stratégique que leur donne leur élection parisienne.

Jean Pierre Renaud       Tous droits  réservés

 

 

 

 

 

 

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29 mars 2023 3 29 /03 /mars /2023 09:37

Le Silence du Préfet de Paris !

Trois semaines de désordres en tout genre, de poubelles, de manifestations dans les rues de la capitale !

Existe-t-il encore ?

Exerce-t-il ses fonctions ?

Le Préfet de la Région Ile de France a-t-il oublié qu’il était aussi Préfet de Paris ?

La Maire de Paris exerce-t-elle les pouvoirs de l’Etat ?

         Mais où sont donc passés le ou la Préfète de Paris ?

Avis de Recherche !

Il est vrai que les forces de l’ordre ont du boulot !

Jean Pierre Renaud

 

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28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 14:30

 

Tout ça pour ça !

La réforme des retraites

Ne revenons pas sur les hésitations, les consultations qui depuis des années ont rendu toute réforme illisible, avec un chef d’orchestre qui n’a jamais bien su quelle partition adopter…

Une seule remarque sur les enjeux financiers de la réforme telle qu’elle est présentée, un enjeu faible compte tenu de la situation financière que ce chef d’orchestre laisse à nos enfants, à l’heure actuelle, depuis son élection en 2017 :

                 + 689 milliards de dette publique

Fin 2022 : dette publique de près de 3 000 milliards d’euros

La réforme proposée vise à éponger un déficit  prévu de 15 milliards d’euros pour 2030

Excusez du peu !

Sans donner le coût des dégâts de toutes sortes causés par la répétition des manifestations au cours des dernières semaines…

La vraie réforme doit toucher toutes nos finances publiques, et pas uniquement notre régime actuel de retraite.

Les Français le comprendraient mieux, à voir ces 41 ministres et secrétaires d’Etat autour d’une grande table à l’Elysée !

Il y a  décidemment du grain à moudre dans notre pays, mais en ayant le courage de s’attaquer systématiquement à toutes nos dépenses publiques, les unes après les autres, comme ce fut déjà le cas dans notre histoire.

Jean Pierre Renaud

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24 mars 2023 5 24 /03 /mars /2023 19:24

Humeur républicaine

Destitution ! Révocation !

UN DÉCRET EN CONSEIL DES MINISTRES !

 

 

      Pour avoir servi la République Française pendant plusieurs dizaines d’années, je comprends de moins en moins le comportement des responsables des institutions parisiennes.

            La Maire de Paris met en danger l’hygiène publique, la tranquillité publique, la sécurité incendie, le bon fonctionnement des pouvoirs publics de la République ! Sur les trottoirs et dans les rues, la Maire de Paris constitue un danger public pour les personnes âgées, handicapées, pour les mères de famille avec leurs poussettes…

Oublierait-t-elle qu’elle a pour mission aussi de garantir la sûreté des nombreuses représentations étrangères qui siègent dans la capitale ?

Depuis plusieurs semaines, la Reine des Poubelles et des Rats, Maire de Paris viole le bon fonctionnement de la République et donne la main à un début de soulèvement populaire, alors que la loi des retraites a été votée et suit le cours normal des décisions du Parlement, le chemin de tous les contentieux ouverts par notre Constitution.

Dans l’état des lieux actuels et de l’état de droit, le gouvernement doit suspendre et même révoquer la Maire de Paris pour les trois motifs suivants :

1 - Elle ne possède plus l’autorité morale nécessaire pour assumer ses fonctions,

2 - Elle refuse d’exécuter les actes que la loi lui impose,

3 Elle entrave par son action le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.

            Comment ne pas voir que ce type de séquence politique met en danger la République elle-même ?

Jean Pierre Renaud                         Tous droits réservés

 

           

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20 mars 2023 1 20 /03 /mars /2023 11:43

Réformer nos institutions ?

Avec quelle Méthode ?

Avec quel chemin ?

A l’endroit ou à l’envers ?

Partir de Paris ou de la Province ?

La Méthode Macron ?

« Institutions : Macron prépare sa réforme à pas comptés »

« Le Président veut vivifier la « souveraineté populaire ».

Le Figaro du 27 février 2023, page 4 et 5- Loris Boichot

Macron lancerait une réforme des institutions : Méfiance ! Grande Méfiance !  Voici pourquoi !

Loris Boichot dresse le portrait de l’ambiance politique actuelle sur le sujet et nous y retrouvons les préoccupations et propositions de réforme qui courent dans les médias depuis des dizaines d’années, notamment l’idée chère à Bayrou, celle d’une proportionnelle plus importante.

Je cite le journal : « Depuis qu’il a promis « un meilleur fonctionnement des pouvoirs » et « une association  plus fréquente de nos concitoyens », lors de ses vœux aux Français, Emmanuel Macron esquisse un projet par  petites touches. Il annonce vouloir « redonner de la force à la souveraineté populaire ».

Je vous avouerai mon scepticisme quant à la volonté de ce Président de remettre de la vitalité démocratique dans notre système institutionnel et républicain : sa présidence a été caractérisée par une pratique anglo-saxonne du pouvoir, son culte de la démocratie d’opinion, de ses recours permanents à des courts-circuits  de la démocratie représentative, celle des assemblées nationales, régionales, locales, les corps intermédiaires.

Une fois élu Président, a-t-il tenté de mettre sur pied un gouvernement de coalition ? Non ! Il a préféré  donner au pays un gouvernement constitué de marcheurs ou des marcheurs ralliés ou affidés à un parti qui n’en était pas un.

Son premier quinquennat a été marqué par son Grand Débat auprès de communes soigneusement choisies afin d’étouffer dans l’œuf les revendications des Gilets Jaunes qui témoignaient du malaise démocratique de nos territoires : sa méthode ? Un « One Man Show » qui lui réussit bien, mais en passant à côté des Assemblées Parlementaires, et même de son parti fantôme.

Une Méthode du « Je passe à côté de la démocratie représentative », comme il l’a aussi fait avec ses opérations de loterie démocratique lancées sur des sujets écolos ou sociétaux, le tirage au sort d’une nouvelle Française des Jeux.

La Marque de Fabrique de Macron est 1) celle de la démocratie d’à côté, pas celle de la « France d’à côté », la « France périphérique » de Guilly. (Le Monde du 6/12/2011)

2) Du « Je »,  d’une sorte d’Ego présidentiel quasi-quotidien, au plan national, mais tout autant international, ce qui est beaucoup plus inquiétant pour asseoir des relations de confiance avec l’étranger : l’épisode le plus éblouissant fut son déplacement au Kremlin avec ce dialogue irréel avec le tsar Poutine, comme si l’Europe n’existait pas !

A mes yeux, et pour avoir pratiqué pendant des années le système parisien, évalué la puissance de son establishment que  sa « position » stratégique de plateforme de Com a démultipliée avec les  réseaux sociaux, la méthode de réforme doit quitter les chemins d’en haut, ceux confisqués par l’establishment parisien.

Il suffit d’observer le fonctionnement des institutions parisiennes pour mesurer cette sorte de prise de pouvoir par un petit nombre d’élus parisiens qui se prennent pour l’Etat, avec Mme Hidalgo qui continue à Paris, à incarner « l’Etat c’est Moi » !

Pour ceux ou celles qui n‘ont pas encore compris, Mme Hidalgo, après avoir été candidate aux Présidentielles avec le résultat très médiocre que vous connaissez, moins de 2%, continue à faire de la Com politique, comme si de rien n’était, et  ceci grâce au pouvoir que lui donne sa position à Paris à la tête d’un tout autre Etat que celui que je décrivais dans un livre en 1993.

Pour réformer nos institutions, et leur donner un nouveau souffle démocratique, il faut prendre un chemin à l’envers, du bas vers le haut, et non l’inverse, les remettre à l’endroit d’une démocratie vivante, il faut emprunter le chemin d’en bas, celui des communes, des départements, des régions, les consulter et en faire la synthèse.

Il faut sortir de ce gribouillis démocratique où le citoyen est incapable de définir et de comprendre la répartition des compétences entre l’Etat régalien et défenseur de la nation en Europe, les régions, les départements et les communes, avec un Etat et une Europe qui se mêlent de tout.

« Pour voir le monde à l’endroit il faut l’observer  à l’envers » dixit le photographe Rémy Donnadieu !

La méthode Macron n’est sûrement pas la bonne, car il faut laisser respirer nos régions, nos départements, leur transférer des pouvoirs de gestion centralisée, et leur demander de nous dessiner un autre avenir démocratique.

Le Sénat, assemblée de sages, devrait prendre l’initiative d’une consultation démocratique de nos institutions de base dont le but serait de tracer les lignes de force d’une réforme donnant un nouveau souffle démocratique à notre pays, c’est-à-dire en donnant la priorité à trois objectifs :                  

  1. La réforme des institutions européennes qui étouffent nos libertés fondamentales,
  2. le transfert du pouvoir central non régalien aux régions, départements et communes,
  3. l’alignement des institutions parisiennes sur le droit commun départemental et communal, ce qui n’est pas du tout le cas de nos jours. L’Etat n’est plus chez lui dans la capitale, et la commune-département de Paris n’est pas du tout sur un pied d’égalité départementale et communale avec ses voisines de ses banlieues de l’Ile de France, et naturellement de la France entière.

A titre d’exemple, elle a réussi à  développer ses tentacules de pouvoir sur de nombreuses communes d’Ile de France et  à constituer ce qu’il faut bien appeler une Métropole Bis du Grand Paris.                  

     Jean Pierre Renaud      Tous droits réservés

 

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19 mars 2023 7 19 /03 /mars /2023 12:18

A Paris, pourquoi pas «  Le joueur de flute de Hamelin » ?

Ou de son vrai titre allemand : « L’attrapeur de rats de Hamelin » ?

Une légende allemande des Frères Grimm

En bref :

De même que la cité de Hamelin, le Paris d’Hidalgo, Reine des Poubelles, ne pourrait-t-elle pas  faire appel à un joueur de flute pour que les rats le suivent et se  noient dans la Seine, contre une rémunération de 1000 écus, valeur d’époque ?

Avec une sanction dramatique pour ses habitants, en cas de non- paiement ? Ce qui fut le cas à Hamelin…

De toute façon, 1) Hidalgo n’a pas d’argent, 2) Douchka et d’autres de ses conseillers ou Conseillères Écolos de Paris s’y opposeront et proposeront d’adopter ces  millions de « Surmulots » presqu’humains…

Dieu seul sait jusqu’où va la diversité !

Hier, sur la Place Saint Sulpice, c’était la fête des rats, non des surmulots…

Qui sait, la majorité hétéroclite de la Reine des Poubelles, prépare peut-être le Siège du Siècle qui vit, faute d’autre chose, nos ancêtres se régaler avec ce nouveau « gibier », en concurrence avec tout ce carton qui s’accumule dans nos rues grâce à cette nouvelle « mobilité » Bobo des livraisons, avec ou sans papiers…

Jean Pierre et Marie Christine Renaud, le 19 mars 2023

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6 mars 2023 1 06 /03 /mars /2023 10:17

« Au cœur des Ténèbres de l’Elysée »,

le titre qui a ma préférence !

« Sisyphe au Congo »

Le titre de l’éditorial de Pierre Gélie du 1er mars 2023 avec en première page du Figaro

« Macron veut   réconcilier la France avec l’Afrique »

Pourquoi cette référence au livre de Joseph Conrad «  Au cœur des ténèbres » (1925) ?

Pour la raison « capitale » que le cœur de notre sujet n’est pas  au cœur de la forêt équatoriale du Gabon, et donc la solution, mais au cœur de l’Élysée, surtout depuis l’élection de Monsieur Macron.

         Pour ceux ou celles qui connaissent un peu les problèmes de l’Afrique coloniale, mais surtout de la Françafrique postcoloniale, il est tout à fait curieux d’entendre un Président débarquer au Gabon de Bongo, puis au Congo de Sessou Nguesso, surtout le Gabon, deux des anciennes colonies qui se sont illustrées  dans le financement des partis politiques français, des Chirac et des Mitterrand, en déclarant: "L'âge de la Françafrique est révolu"..

            Macron s’est placé en complet porte-à-faux de la politique française en Afrique, en se faisant élire après avoir déclaré haut et fort à Alger en 2016 que « la colonisation est un crime contre l’humanité », et en continuant depuis 2017 à faire de la Françafrique, tout en le disant ou sans le dire…

 A  s’entourer de conseillers qui militent pour une repentance, en le disant ou sans le dire, qui truquent purement et simplement notre passé colonial, à laisser filer, sans contradiction, tous les discours tendancieux sur ce passé qui aboutissent, pour le moment, espérons-le, à alimenter des courants politiques anti-français en métropole ou outre-mer.

            A titre d’exemples, - L’historien Stora, le spécialiste de l’Algérie, tend en permanence la main au FLN et défend une thèse historique sur une mémoire coloniale jamais mesurée, en confondant l’algérienne et la coloniale,

L’équipe de l’historien Blanchard s’est emparée d’un fonds de commerce d’images coloniales universitaire sans avoir démontré les effets de ces images à leur époque de diffusion, notamment dans la presse, le seul baromètre utilisable à l’époque.

            Il n’est donc pas  trop difficile pour certains africains qui traditionnellement, savent beaucoup mieux que les Français manier le verbe, en fidèles héritiers des griots , de puiser dans ces fausses richesses manipulées par des groupes de pression politiques en quête d’électeurs, à l’exemple du Président actuel.

            A la casse les œuvres et témoignages d’africains tel que le grand sage et écrivain Hampâté Ba qui reconnaissait que la colonisation avait ses ombres et ses lumières, et que les Blancs avaient aussi servi l’Afrique, enseignants, médecins, ingénieurs, religieux …

Macron débarque au Gabon dans son gros avion et oublie de saluer la mémoire d’un médecin célèbre, le docteur Schweitzer, à Lambaréné, en 1913, sur l’Ogoué, alors que sans médecine tropicale, il n’y avait pas d’avenir pour l’Afrique.

Les femmes blanches ne vinrent en Afrique que tardivement, compte tenu des maladies tropicales qui y sévissaient.

Sans une certaine colonisation positive, la démographie africaine n’aurait pas fait alors le bond colossal que l’on constate aujourd’hui, ne serait-ce qu’avec les flux migratoires venus d’Afrique.

Plutôt qu’ « au cœur des ténèbres », il faut aller au cœur de l’Elysée !

Les Présidents de la République de la Cinquième ont trop de pouvoirs et sont au cœur du problème, exorbitants encore plus depuis 2008 avec Sarkozy qui a permis à Français Hollande d’envoyer les Mirages au Mali en 2013, sans que l’Assemblée Nationale n’ait eu son mot à dire, sauf trois mois plus tard, une fois la guerre déclarée.

Imaginez qu’un de nos Présidents ou Présidentes puissent décider du feu nucléaire dans de telles conditions ? Une folie pure et simple !

Tout ça pour ça ! Comme me le confie un de mes vieux amis, ancien  diplomate en Afrique, « tout cela ne sert à rien ! »

            Ultime question, la nouvelle Françafrique de Macron ne nicherait-elle pas aujourd’hui dans l’accord du 21/12/2019 qui garantit aux pays de la CDEAO une parité de leur monnaie avec l’euro, la France étant « le garant financier de » de l’UEMOA ? La France toujours « garante financière » du Mali et du Burkina-Fasso ?

            Jean Pierre Renaud                Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

 

 

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27 février 2023 1 27 /02 /février /2023 15:52

Les initiatives sociétales détestables du Président Macron ! - La Mode du Jour -

Fins de vie ? Suicide assisté ? De quoi je me mêle encore?

Ce Monsieur ne fait pas confiance aux aides-soignantes, aux infirmières, aux médecins qui  exercent leur mission avec conscience et dévouement dans les services de soins palliatifs ou au sein des familles ?

De quoi se mêle-t-il ? Il ferait beaucoup mieux d’assumer ses responsabilités d’ordre public, ce qui n’est pas le cas !

Presque chaque jour, on joue du couteau, on assassine, et c’est la victime qui est la coupable.

Une femme coupée en morceaux aux Buttes Chaumont, 18 féminicides depuis le 1er Janvier 2023, etc, et motus et bouche cousue : sur qui sont ces assassins !

Une initiative d’autant plus détestable qu’il demande conseil à un groupe de citoyens tirés au sort, au lieu de faire confiance à son parti politique –existe-t-il ?- et à nos institutions représentatives et démocratiques, Assemblée Nationale, Sénat, Conseils Régionaux et Départementaux, Maires !

Jean Pierre Renaud

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17 février 2023 5 17 /02 /février /2023 19:43

Humeurs du Jour

Le tout et son contraire…

            Macron, notre boussole politique ?

            Au dernier conseil des ministres du 15 février, le Président  a « asséné : « Les oppositions n’ont plus de boussole et sont totalement perdues ».

                                                          Le Figaro du 16 février, page 2

            Tout à fait étrange de la part d’un homme politique qui n’avait pas de boussole précisément sur le sujet des retraites.

Il n’est pas sûr qu’il en ait une, compte tenu de son flottement politique face à une France qui ne sait pas encore où il va….

 

La Police du Pipi Caca !

Hidalgo et ses conseillers animalistes ?

Le Scoop : deux de ses conseillers, l’une, élue protectrice des rats, l’autre, protecteur des taureaux lui ont proposé de créer une police pipi caca afin de mettre fin à ce type de pollution, très parisienne, qui met en danger la santé publique des humains.

Je ne doute pas que l’inventive société JCDecaux soit capable de proposer une solution.

LFI à l’Assemblée Nationale ?

Quel spectacle !

L’intelligence artificielle pourrait faire beaucoup mieux que leur intelligence politique !

Jean Pierre Renaud

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4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 15:05

Introduction

L’analyse critique à laquelle nous allons procéder porte sur l’histoire coloniale de la France entre 1870 et 1962.

Un petit flash back historique nécessaire

Comme au cinéma, puisque nous sommes aussi dans le domaine des images, procédons à un rapide flash back historique que le lecteur conservera utilement dans sa mémoire pour se faire une opinion, à chacune des époques considérées, sur les discours du collectif de chercheurs dont nous allons critiquer les travaux.

Années 1880-1914 : la période des grandes conquêtes coloniales de la Troisième République, dans le sillage de la défaite de 1870 et de la perte de l’Alsace Lorraine.

Première guerre mondiale 1914-1918, la boucherie : la France fit appel aux troupes indigènes de l’Empire. Cette guerre mit en péril les forces vives de la nation beaucoup plus mobilisées, dans les quelques vingt années qui la séparèrent de la deuxième guerre mondiale :

  • par la reconstruction du pays.
  • par la lutte contre les effets de la grande crise
    économique de 1929,
  • et enfin, par la menace de l’Allemagne hitlérienne
    et du communisme soviétique,

que par la consolidation d’un empire colonial.

Deuxième guerre mondiale – 1939-1945 une période très ambigüe avec l’affrontement entre de Gaulle et Pétain, et le rôle stratégique que se trouva jouer l’Empire, un Empire disputé par les deux camps. La France fit à nouveau appel aux troupes de l’Empire.

Après la Libération de son territoire, la France fut une fois de plus occupée à se reconstruire, à se refaire une santé nationale, et fut dans l’incapacité de faire évoluer l’Empire vers une Union Française toujours introuvable, et de plus en plus introuvable avec les insurrections encore circonstanciées de Sétif, puis beaucoup plus graves de Madagascar et d’Indochine, et enfin par la guerre d’Algérie, conflit de toutes les ambiguïtés de la France.

Nous veillerons donc à mener notre analyse toujours dans le respect de ces temps historiques, car il est impossible de mettre sur le même plan les images et les textes de ces différentes époques.

Comment comparer en effet la propagande par images de Vichy, pendant l’occupation allemande, alors que l’Empire était devenu le champ clos de toutes les luttes franco-françaises et alliées, avec celle des années. 1900, 1930 ou 1950, à supposer, ce qui est loin d’être démontré, comme nous le verrons, qu’il y ait eu alors une véritable propagande ?

Les ouvrages en question

Notre analyse porte sur les ouvrages suivants, car il faut bien appeler un chat un chat. Chaque fois qu’ils feront l’objet d’une citation, ils seront rappelés par les lettres en gras qui figurent entre parenthèse.

Actes du Colloque Images et Colonies
    des 20 au 22 janvier 1993 ; ........................................................ (C),
Images et Colonies ; fin 1993........................................................ (IC),
Thèse Blanchard ; Sorbonne, 1994............................................. (TB),
Culture Coloniale ; 2003 ............................................................. (CC),
La République Coloniale ; 2003 ................................................. (RC),
Culture Impériale ; 2004 .............................................................. (CI),
La Fracture Coloniale ; 2005 ..................................................... (FC),
L’Illusion Coloniale ; 2006 ........................................................ (ILC).

Trois historiens ont largement contribué à la conception et à la rédaction de ces ouvrages et développé la thèse que nous contestons, Pascal Blanchard, le principal animateur et rédacteur, Nicolas Bancel, et Sandrine Lemaire.

Françoise Vergés (docteur en sciences politiques et professeur à l’Université de Londres) a été associée à la rédaction de La République Coloniale.

Les Actes du Colloque (janvier 1993)

L’ambiguïté des propos et donc, de l’objet des études, marque dès le départ l’introduction des Actes du Colloque (Blanchard et Chatelier). Alors que ses rédacteurs indiquent que l’examen n’a porté que sur une quarantaine d’illustrations (p.13), alors que la production iconographique du XXème siècle révèle un volume très important d’images dont l’estimation exacte reste à faire (p.13), tout en veillant à ne présenter que des images dont on peut évaluer la diffusion (p.14), les auteurs n’hésitent pas à écrire que « le temps colonial se réapproprie le présent, que l’image fut l’allié puissant du colonialisme », et que « cette multiplication des images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un véritable bain colonial... » (p.14).

Et nous voilà plongés, en dépit de ces incertitudes et de ces approximations, dans le bain colonial, dont les enjeux ne sont pas aussi limpides que ceux du célèbre bain biblique de la chaste Suzanne.

Nous verrons au fur et à mesure de notre analyse ce qu’il convient de penser de ces affirmations audacieuses, tout en montrant, qu’au cours de ce fameux colloque, toutes les contributions se rapportant aux différents supports d’information ou de culture, et, tant s’en faut, n’ont pas fait preuve de la même belle et imprudente assurance historique.

Le deuxième ouvrage passé au crible est Images et Colonies (fin 1993). Beau travail de collecte d’images coloniales, mais la question qu’il pose est de savoir si son contenu apporte la preuve du discours tenu par ses responsables.

Images et Colonies

L’avant propos annonce la couleur, haut et fort (Blanchard). D’abord dans son titre : « Il est temps de décoloniser les images » (p.8).

Et dans le texte une succession d’affirmations péremptoires sur l’importance des images coloniales et sur leur influence.

« Nous avons travaillé sur les images vues par un large public français à l’époque coloniale de la fin du XIXe siècle aux indépendances... à force de diffusion et de matraquage, un message de propagande... Aujourd’hui encore ces images restent présentes dans la production iconographique... comment les Français ont pu être séduits et/ou trompés par ce qui fut pendant près d’un siècle une véritable propagande... pour comprendre les phénomènes contemporains... son groupe de recherches a recensé plus d’un million d’images qui ont été analysées au sein de son séminaire et présentées au cours d’un colloque international organisé par l’ACHAC à la Bibliothèque Nationale en janvier 1993. »

Il s’agit du Colloque évoqué plus haut.

La thèse Blanchard intitulée Nationalisme
et Colonialisme (Sorbonne 1994)

Idéologie coloniale, Discours sur l’Afrique et les Africains de la droite nationaliste française des années 30 à la Révolution Nationale.

Le lecteur aura remarqué que la recherche historique est très limitée dans son champ idéologique et chronologique, et qu’il n’est pas du tout question d’images coloniales. L’auteur a fait porter ses efforts sur la presse, et nous reviendrons sur le contenu de cette thèse à l’occasion du chapitre que nous consacrons à l’analyse du support d’information et de culture qu’est la presse.

Culture Coloniale (2003)

Cet ouvrage a la prétention de démontrer que la France a eu et a encore une culture coloniale. L’avant-propos (Blanchard et Lemaire), intitulé La constitution d’une culture coloniale en France, énonce tout un ensemble d’affirmations et de postulats.

« Cette culture devient un corps de doctrine cohérent où les différents savoirs sont assemblés... On distingue trois moments dans cette lente pénétration de la culture coloniale dans la société française le temps de l’imprégnation (de la défaite de Sedan à la pacification du Maroc), le temps de la fixation (de la Grande Guerre à la guerre du Rif) et le temps de l’apogée (de l’Exposition des Arts décoratifs à l’Exposition coloniale internationale de 1931). » (p. 7)

« Comment les Français sont devenus coloniaux sans même le vouloir, sans même le savoir... mais coloniaux au sens identitaire, culturel et charnel (p. 8) l’instrumentalisation étatique de la culture coloniale. Très vite le cinéma et l’image fixe renforcent et diffusent le bain colonial auprès de l’ensemble des populations… » (p.13)

« Une culture coloniale invisible (p.16)... un tabou (p.17)... l’amnésie coloniale (p.19). Dès les années 1880 : une iconographie univoque, multiple et omniprésente. Ces images véhiculées par les médias de masse… » (p.23)

« La colonisation outre-mer n’est donc pas en rupture avec le passé, elle s’inscrit au contraire dans un continuum consubstantiel à la construction de la nation française. » (p.25)

« Pour autant la culture coloniale aura fait son œuvre, aura tissé sa toile, aura touché les consciences et marqué les esprits. Elle aura surtout contribué à faire la France des Trente glorieuses et celle des générations suivantes. » (p.32)

« L’indigène au cœur de la culture coloniale. » (p.33)

« 1931 ou l’acmé de la culture coloniale... dans le pays. Celle-ci est maintenant établie, omniprésente, diffuse, et a sans aucun doute trouvé son rythme de croisière au moment où l’empire semble basculer vers un autre destin. » (p.35)

« La France semble s’être imprégnée alors en profondeur de l’idée coloniale. » (p.36)

« Loin d’être des aventures lointaines, les conquêtes coloniales sont un des ciments de la société française. » (p.39)

L’ensemble de ces affirmations montre que leurs auteurs n’ont décidément pas froid aux yeux en leur qualité d’historiens, d’autant plus qu’ils se sont refusés au départ à proposer une définition de leur objet d’étude : 

« Pourtant essayer de donner une définition de la culture coloniale c’est entrer dans un champ théorique et abstrait qui n’est pas l’objet de notre démarche tant la notion de culture de masse est complexe, comme le montre un ouvrage récent. » (p.8)

Dans de telles conditions, de quoi allons-nous parler exactement, cher lecteur ?

La République Coloniale (2003)

(Blanchard, Bancel, Vergés - Une écriture à trois p.9). Tel que décrit dans la préface de la nouvelle édition, l’objet de l’ouvrage dérive par rapport aux livres que nous venons de citer. Nous passons de la culture coloniale à la République Coloniale, mais très précisément au pourquoi, d’après les trois auteurs, de la situation actuelle de la France dans son rapport avec les populations d’origine coloniale.

La situation qu’ils décrivent : « Présence de la colonisation pour des centaines des milliers de jeunes Français qui subissent inégalités et discriminations (p.II)... ce retour du refoulé (p.III) ... il existe un impensé dans la République (p,IV). En n’écoutant pas les oubliés de l’histoire, on prend le risque de voir tous les révisionnismes, toutes les manipulations (p. V) les liens intimes entre République et colonie... Pour déconstruire le récit de la République coloniale (p.V). »

Ces quelques citations montrent que l’ouvrage esquisse une analyse qui dépasse le champ proprement historique et nous nous poserons la question de savoir si ces chercheurs ont été au-delà de l’incantation idéologique.

Des livres examinés à la loupe, c’est incontestablement celui dont l’outrance verbale et intellectuelle est la plus forte, celui qui développe toute la thématique d’idéologie historique de notre triade, le bain colonial des images, le matraquage de la propagande coloniale, l’omniprésence de l’Algérie, la généalogie existant entre culture coloniale et crise des banlieues, et pour finir, la mise en parallèle de la période de Vichy et de celle des colonies, le même type d’amnésie existant aujourd’hui pour la période coloniale, comme elle a existé pour Vichy et la collaboration.

Culture Impériale (2004)

Un discours également péremptoire sur les effets de la culture impériale.

« Trois quarts de siècles plus tard, la nostalgie de cette grandeur... reste encore vivante, même si elle prend des formes ambivalentes. (p.7). La France s’immerge… imbibée naturellement (p.9)... C’est une véritable culture impériale multiforme qui s’impose au cours des années 1931-1961... » Et les auteurs de renvoyer le lecteur, comme ils le font souvent dans leurs écrits, à leurs autres écrits, ici le livre Culture Coloniale, et la boucle est bouclée, sinon le cercle vicieux…

« Les processus par lesquels les Français sont devenus des coloniaux. Non pas des coloniaux fanatiques, ou simplement très au fait, ou encore particulièrement concernés par l’empire... mais pénétrés, imprégnés de cette culture impériale sans souvent en avoir une conscience claire et qui, sans manifester une volonté farouche de le défendre ou sans en connaître la géographie exacte, n’en témoignent pas moins de leur attachement à son égard. » (p.14).

Donc, le tout et son contraire, et heureusement pour nos bons auteurs, les Français imbibés consciemment ou pas de culture impériale (p.26), vont devoir s’en remettre aux bons soins du docteur Freud !

La Fracture Coloniale (2006)

Sous la direction de la triade Blanchard, Bancel et Lemaire)

Le lecteur est invité à présent à quitter les rivages d’une culture coloniale qui aurait imprégné la France en profondeur, qui produirait encore aujourd’hui ses effets, pour aborder les rives de la fracture coloniale.

« Retour du refoulé... qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer (p.10)... la colonisation a imprégné en profondeur les sociétés des métropoles colonisatrices, à la fois dans la culture populaire et savante (ce que l’on nommera ici une culture coloniale) (p.13). De ce champ de bataille mémoriel (p.23)… la banlieue est devenue un théâtre colonial. » (p.23).

Et nous y voilà, le tour est joué !

L’Illusion Coloniale (2006)

(Illustré par Deroo avec des commentaires de Lemaire) L’introduction commente :

« Mais en histoire les mythes sont des réalités, ils s’intègrent et en sont moteurs ou facteurs, lui donnent une autre résonance tout en lui octroyant une dimension supplémentaire. De la sorte, si la colonisation s’est insérée dans la vie quotidienne des Français – bien que la majorité d’entre eux ne soit jamais allée et n’ira jamais outre-mer – elle ne représente qu’un rêve, certes basé sur le concret de l’acte colonial, mais élaboré par des images flatteuses de l’action nationale aux colonies. » (p.1)

Ce texte confus reprend l’idée d’une colonisation... insérée dans la vie quotidienne, et énonce l’existence d’un rêve… élaboré par des images flatteuses.

« C’est la mise en place progressive de cette perception, de cette illusion que nous nous sommes attachés à restituer dans cet album... iconographies et extraits de documents variés révèlent un imaginaire qui n’en finit pas de ressurgir quotidiennement à travers le tourisme... Les interrogations sur l’avenir de celle qui se proclama longtemps : la "Plus grande France" et de ceux qui se revendiquent amèrement les "indigènes de la République". »

La thématique essentielle est là, un imaginaire qui sommeille et qui ressurgit pour produire encore des effets sur la situation intérieure française. Sommes-nous en présence d’un travail historique ou d’une construction idéologique qui surfe sur la vague médiatique des images d’un ouvrage de luxe, qui est un beau livre d’images ?

 

Nous verrons au fur et à mesure de notre analyse ce qu’il faut penser de ces théories historiques et idéologiques, mais le lecteur a déjà conscience de la généalogie de ces travaux, terme que ces historiens aiment bien utiliser pour expliquer la généalogie clandestine des phénomènes examinés, les travaux passant successivement, à partir des images, et des sources que nous avons citées, essentiellement le Colloque, le livre Images et Colonies, et la thèse Blanchard, d’une culture coloniale indéfinie, invisible mais en même temps prégnante, impensée mais en même temps bien présente, sans doute "faite chair", comme nous aurons l’occasion de le constater, à ce que l’on appelle communément la crise des banlieues, en fournissant des aliments pseudo-scientifiques aux animateurs des mouvements qui se revendiquent comme les indigènes de notre République.

Le choix des titres de plusieurs de ces ouvrages est en lui-même le symbole de l’ambiguïté et de l’audace des discours pseudo historiques qu’ils développent. Arrêtons-nous-y un instant :

Des titres attrape-mouches ou attrape-nigauds ? Avec quelle terminologie ?

Des titres coups de feu, sans points d’interrogation !

Culture, qu’est-ce à dire ? Herriot écrivait : « La culture, c’est ce qui reste quand on a tout oublié », et si cette définition est la bonne, il aurait donc fallu que notre trio de chercheurs fonde sa recherche sur le présent de la France, et que par l’utilisation de méthodes statistiques éprouvées, ces dernières nous en apprennent plus sur le sujet. Des sondages, il en pleut chaque jour !

Et nos auteurs se sont bien gardés d’analyser en détail les différents sondages qui ont été faits sur ces sujets, les premiers datant des années 1938-1939.

Une culture constituée de quelles connaissances, partagée par qui, où, quand ?

Fracture coloniale ? « Une fracture est une rupture, une lésion osseuse formée par une solution de continuité avec ou sans déplacement de fragments », définition du Petit Robert. Comment appliquer cette définition à notre sujet, cassure entre quoi et quoi ?

Et à partir de quel continuum qui existerait ? Dans Culture Coloniale (p.25), ils écrivent :

La colonisation outre-mer n’est donc pas en rupture avec le passé, elle s’inscrit au contraire dans un continuum consubstantiel de la construction de la nation française...

Mais alors, continuité ou fracture, tout en notant que le propos frôle allégrement les mystères du christianisme !

Fracture politique, économique, humaine, linguistique ‘ ? Nous avons fait le recensement des différents sens donnés au titre Fracture coloniale dans le livre qui lui est consacré, et chacun peut y trouver son bonheur. La moitié des contributions n’apportent aucune lumière sur la nature de la fameuse fracture.

Dans son introduction, le trio écrit :

Pour autant, définir la fracture coloniale dans toutes ses dimensions n’est pas chose aisée (p.13) – effectivement – après avoir écrit (p.11), Autant de signes qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer.

Et plus loin, la fracture coloniale est née de la persistance et de l’application de schémas coloniaux à certaines catégories de population (p.24).

Prenons quelques cas de figure Une fracture politique dans le cas de la Françafrique ? Une fracture linguistique ? Alors que la continuité linguistique est un des facteurs de l’immigration légale ou clandestine ? Une fracture coloniale ? Alors que beaucoup d’habitants des anciennes colonies, notamment de l’Algérie, mère de tous les phantasmes, émigreraient volontiers dans la patrie du colonialisme.

Il convient donc d’aller à présent au cœur de notre sujet et d’analyser le fameux corpus d’images el de textes, ou tout simplement les sources, qui ont été l’objet de leurs études, beaucoup plus d’images que de textes, semble-t-il.

Il s’agit des supports d’information et de culture que nous allons analyser, support par support, et à chacune des grandes périodes historiques que nous avons rappelées dans notre flash-back. Nous verrons s’ils existaient ou non, quelle était leur diffusion, et quels ont été leurs effets sur l’opinion publique à chacune des époques considérées, pour autant qu’ils aient pu être mesurés.

Il conviendra de comparer les résultats de cette analyse avec la thèse de ces historiens. Leur analyse des images et de leurs supports est-elle crédible ou non ? Pourquoi oui ou pourquoi non ? Et des textes examinés ? Avec quelle méthodologie d’évaluation, car dans ce champ de recherche, la méthode choisie est bien souvent le préalable nécessaire du sérieux de l’analyse.

Images ou textes, images avec ou sans textes, textes avec ou sans images, des matériaux d’analyse historique qu’il sera nécessaire d’inscrire dans une chaîne méthodologique d’interpré­tation : nature de l’image ou du texte, origine, date, contexte, cible choisie, tirage et diffusion, effets supposés ou mesurés sur un public, lequel ? Toutes questions qui appellent des réponses souvent difficiles, d’autant plus que cette interprétation risque le plus souvent, dans le cas des images, d’empiéter sur le domaine des sémiologues, dont le métier est précisément celui de l’interprétation des signes.

Nous examinerons successivement :

Chapitre 1 Les livres de la jeunesse, livres scolaires et illustrés

Chapitre 2 La presse des adultes

Chapitre 3 Les villages noirs, les zoos humains (avant 1914),
                   et les expositions coloniales (avant et après 1914)

Chapitre 4 Les cartes postales

Chapitre 5 Le cinéma

Chapitre 6 Les affiches

Chapitre 7 La propagande coloniale

Chapitre 8 Les sondages comme mesure de l’effet colonial sur l’opinion

Chapitre 9 Le "ça" colonial

Remarquons pour le moment que le seul support d’information et de culture, qui a été constant tout au long de la période coloniale est la presse nationale et provinciale. On en connaît les tirages et la diffusion, et il est possible d’en analyser les contenus. Avec la littérature, mais c’est là un sujet d’analyse et d’évaluation beaucoup plus difficile.

Et pour guide de notre lecture critique, une recommandation de Montaigne : « Choisir un conducteur qui ait une tête bien faite plutôt que bien pleine. »

Car nous n’avons pas l’ambition de nous substituer à l’historien, au sociologue, au psychanalyste ou au sémiologue, mais de soumettre la thèse que défendent ces historiens, leurs affirmations, les sources qu’ils avancent, les raisonnements mis en œuvre, à la critique d’un bon sens formé aux meilleures disciplines de la pensée.

Et nous n’hésiterons pas à appliquer le sage précepte des historiens, la citation des sources, quitte à citer nos propres sources, celles que nous avons été consulter dans les services d’archives.

Car il serait grave d’avancer, avec des preuves et une analyse insuffisantes, une nouvelle thèse de l’histoire, qui s’auto­proclame comme scientifique, et dont les propagandistes s’autori­sent à délivrer des ordonnances de bonne gouvernance sociale et culturelle.

Avec cette méthode de travail, nous avons un gros avantage sur les spécialistes, une liberté complète d’analyse et de propos.

Avec l’idée que la fameuse guerre des mémoires coloniales est une affaire montée de toutes pièces par des groupuscules dont la méthodologie n’a pas grand-chose à voir avec la science historique, s’il en existe une.

Dans le livre d’entretien que l’historien Stora vient de commettre, intitulé La guerre des mémoires, ce dernier se range sous la bannière de cette phalange d’historiens (p.33). Il s’y déclare un historien engagé (p.89), mais comment oser mettre sur le même plan un historien de cette pseudo guerre des mémoires, 45 ans après les indépendances et les accords d’Evian, avec d’autres figures du passé, Michelet au XIXe siècle, ou celle de l’historien Vidal-Naquet réagissant à chaud, comme intellectuel, contre les violences et les tortures de la guerre d’Algérie ? Et pourquoi ne pas citer une autre grande figure, celle de Marc Bloch, entré dans la Résistance pendant la deuxième guerre mondiale et fusillé par les Allemands.

Quoi de commun entre ces historiens ?

Et comment interpréter enfin les récents propos de l’histo­rienne Coquery Vidrovitch sur l’historien Blanchard, surnommé historien entrepreneur : qu’est-ce à dire ? Il y aurait à présent des historiens du marché et donc une histoire du marché ? Avec l’Achac, association de recherche historique, soutenue par des fonds publics, et l’agence de communication toute privée Les bâtisseurs de mémoire ?

Comment distinguer entre l’histoire scientifique et l’histoire marchandise, celle des produits culturels qui surfent sur la mode médiatique des mémoires ?

Nous avons donc l’ambition d’aider le lecteur à ne pas prendre des vessies pour des lanternes historiques.

Et pour une mise en bouche historique,
une boulette de riz !

Outrances de pensée et de langage, grandiloquence, l’historienne Lemaire ne fait pas dans le détail pour décrire une propagande coloniale qui aurait fabriqué du colonial, tissé sa toile, éduqué, manipulé les citoyens français, grâce notamment à l’action de l’Agence des Colonies.

Nous verrons ce qu’il en est exactement dans le chapitre 7 consacré à la propagande coloniale, au risque de dégonfler la baudruche.

Pour l’instant, un mot bref sur une de ses trouvailles historiques à propos du riz indochinois et de son rôle dans la fabrication du colonial.

Dans le livre La culture impériale, elle intitule une de ses analyses : Du riz dans les assiettes, de l’Empire dans les esprits (CI/82)

Une formule magique ! Un vrai slogan de propagande, car l’analyse de l’historienne ne repose sur aucun fondement sérieux, comme nous le démontrerons.

Il aurait vraiment été difficile pour les Français d’avoir du riz dans leurs assiettes, alors que le riz importé, de mauvaise qualité, était destiné, pour 95%, à l’alimentation de la volaille et du bétail, et que les groupes de pression agricoles tentèrent, dans les années 30, sans succès, de limiter l’importation d’une céréale qui venait concurrencer leur blé.

Plutôt que du riz dans les assiettes, une boulette de riz historique !

Le lecteur aura le loisir de constater que le cas du riz indochinois est typique de la méthode de travail de ce cercle de chercheurs : insuffisance d’analyse, absence d’évaluation des faits décrits, grossissement avec une grosse loupe de telle ou telle considération, laquelle, comme par hasard, vient au secours d’une démonstration creuse, et idéologiquement orientée.

D’aucuns évoqueraient sans doute à ce propos le faux historique et la contrefaçon.

 

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