Voir blog du 13 juin 2024
Le Figaro du 20 décembre 2024, page 3
« Entre la figure de « l’ancien monde » et ses alliés macronistes, le choc des cultures » Loris Boichot
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Le Président vient de désigner Bayrou pour former un gouvernement après la censure du gouvernement Barnier.
Un flux de commentaires inonde la planète médiatique et l’épisode politique mérite incontestablement une analyse approfondie dans le contexte institutionnel actuel : la solution politique de Bayrou est obsolète, alors que son diagnostic politique est pertinent.
« La figure » a raison quand il alerte sur la « rupture » entre « les provinciaux et les cercles du pouvoir parisien », quand il critique la composition du gouvernement Attal « Ce gouvernement ne franchit pas la Loire. » s’agaçait-il. Un mois plus tard, il a refusé d’y entrer, faute « d’accord profond » sur la façon de combler le « gouffre qui s’est creusé entre la province et Paris. »
La solution n’est pas dans la modification du type de scrutin électoral, ou dans un retour en arrière sur le cumul des mandats, mais dans une opération vérité sur nos institutions qui ne sont plus adaptées, ni à la situation de la France elle-même, ni à celle de l’Union européenne, ni à celle d’une planète en pleine ébullition.
Cessons de tout mélanger entre les différents niveaux de pouvoir et cessons d’avoir peur de mettre fin au tabou des jacobins et des girondins, un tabou qui arrange bien les intérêts des élus de l’establishment parisien qu’ils soient de gauche ou de droite, car ses membres bénéficient des nombreux privilèges attachés à la position « stratégique » d’une capitale très centralisée, très influente avec l’explosion des communications, notamment des réseaux sociaux.
Est-ce qu’un ou une conseillère de la commune de Paris ne confondent pas quelquefois, sinon souvent, leur cadre électoral parisien avec celui du pays ?
Il y a de quoi hésiter en effet à couper la branche qui vous donne droit à ces privilèges de « caste ».
Le lecteur pourra se reporter aux textes que j’ai publiés sur ce blog, intitulé « Le piège parisien » les 23 septembre et 11 novembre 2024.
Les institutions actuelles ne correspondent pas aux attentes des Français et des Françaises qui ne comprennent pas le qui fait quoi !
La France a besoin d’une remise à plat complète avec un transfert des pouvoirs de l’Etat central, hors le « régalien » à nos provinces, historiquement « ancrées », afin de redonner de la vitalité à notre démocratie et un meilleur contrôle de leur fonctionnement.
Ce n’est pas attribuant quelques sièges de plus à certains partis qu’on réglera le problème des institutions « au fond » ou en permettant à un autre Bayrou de gouverner à Paris tout en restant à Pau…
Jean Pierre Renaud, ancien haut fonctionnaire à l’esprit anciennement centriste…
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Le 11 Novembre 2024
« LE PIEGE PARISIEN »
L’article « Le Piège Parisien » a été publié le 23 septembre 2024.
Il proposait une explication de l’aveuglement politique face à la nécessité et à l’urgence d’une réforme radicale de nos institutions de nature à leur donner un nouveau souffle démocratique.
Ce ne sont pas les nouveaux députés que Bayrou réclame à corps et à cris, depuis des années, pour redonner un caractère démocratique aux délibérations de l’Assemblée Nationale, qui constitueront la solution, ni plus qu’un nouveau train de mesurettes de « décentralisation » au profit des collectivités territoriales.
Nous ne sommes plus à l’époque d’une Cinquième République installée dans les meubles du Général.
Le monde est devenu multipolaire, les citoyens ne savent plus ce qui relève de la compétence de l’Union Européenne ou de notre pays, la communication explosive des réseaux sociaux ébranle le fondement républicain de nos institutions.
La commune de Paris exerce un pouvoir nouveau qui déstabilise l’Etat et l’histoire récente a recréé le duo historique du « Paris Etat dans l’Etat ». On le voit bien dans la conduite politique de la Ville et dans les tentacules qu’elle a réussi à tisser sur les collectivités « subordonnées » de banlieue, de grande banlieue et de France en général.
La Maire de Paris agit dans la capitale comme si l’Etat n’existait pas !
Députés, Sénateurs, Conseillers de Paris s’expriment à tout bout de champ comme s’ils exerçaient d’abord un mandat national !
Pourquoi le « Piège Parisien » ?
Parce que la Ville de Paris et son Conseil de Paris disposent et exercent un pouvoir qui ne s’inscrit plus dans les limites du droit commun des collectivités et qu’ils disposent d’une force de frappe politique, culturelle et économique mettant en danger les pouvoirs de l’Etat : « l’establishment parisien ».
Parce que les partisans et bénéficiaires du système parisien n’entendent pas couper la branche sur laquelle ils sont assis.
Il faudra donc trancher et transférer les pouvoirs non régaliens aux grandes collectivités territoriales et mettre fin à la centralisation bureaucratique française.
Jean Pierre Renaud Tous droits réservés
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