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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 16:16

Les Sociétés Coloniales

Agrégation CAPES 2013

Résultat des courses au 1er octobre 2013


 

            J’ai publié une série de textes sur ce blog qui contenaient mes analyses, critiques, et réflexions sur le thème retenu cette année pour les concours d’Agrégation et du CAPES. (6 contributions d’un total de 11 414 mots) (1)


            J’avais en effet relevé l’inscription de ce sujet dans les épreuves de ces concours, un thème qui nourrit mes lectures, mes réflexions, et mes expériences de vie depuis mes études à l’Ecole Nationale de la France d’Outre- Mer.


            La carrière préfectorale m’avait éloigné, presque définitivement, des mondes de l’outre-mer, mais à partir de ma retraite, du temps qu’elle me laissait, et des lectures que je pouvais faire, ou des émissions de télévision que je regardais, une question me taraudait de plus en plus, celle de la puissance de certains groupes de chercheurs, le plus souvent sollicités ou soutenus par des médias d’information ou d’édition, qui produisaient un discours et des images ne correspondant pas à la connaissance que j’avais moi-même des sujets traités, trop souvent en termes de propagande.


            Telle a été la raison de cette publication, et je remercie tous les lecteurs et toutes les lectrices qui, depuis le début de cette publication,  ont bien voulu consulter ces textes depuis le mois de mars.

            Le 2 juillet dernier, j’avais donné un  premier résultat des courses, un total de consultations identifiées comme telles par le site Over-Blog.com, de 1 035, dont 506 en juin.


               A la date du 1er octobre 2013, ce chiffre a atteint 1 428 consultations (135 en juillet, 102 en août, et 156 en septembre), une sorte de récompense du travail effectué, quel qu’ait pu être l’accueil critique fait à ces lectures, car les commentaires ont été aussi rares que discrets.

              Une récompense dont je me félicite d’autant plus, que comme certains le savent, je ne suis pas un historien « patenté » mais de l’espèce d’un électron entièrement libre dans ses analyses, ses questions, et ses réflexions.

            Avec le regret toutefois d’avoir bénéficié le plus souvent de commentaires de nature presque subliminale !

         Sur le théâtre et en scène, toujours « l’inconscient collectif colonial » cher à certains historiens et historiennes ?


Jean Pierre Renaud


(1)  Le 18/01/13 : le sujet – 11/02/13 : le puzzle géant – le 5/03/13 : les citations – le 20/03/13 : les ethnies – les 10 et 15/05/13 : problématique et conclusions

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 14:45

Gallieni et Lyautey, ces inconnus !

Eclats de vie coloniale

Fin du parcours documentaire annoncé sur mon blog, le 5 avril 2012 !


 

            J’avais alors fait part de mon intention de publier successivement une série de morceaux choisis de témoignages rédigés par les deux « inconnus » qui relataient leurs expériences coloniales en Indochine et à Madagascar, à l’époque des grandes conquêtes coloniales de la Troisième République


            Gallieni servit au Tonkin entre 1892 et 1896, et à Madagascar de 1896 à 1906. Lyautey servit au Tonkin entre 1894 et 1896, et à Madagascar entre 1897 et 1902.

            J’introduisais mon propos en citant un extrait d’une lettre de Lyautey rapportant une de ses conversations avec le colonel Gallieni, à « l’occasion » d’une des colonnes de pacification  qu’il commanda aux frontières de Chine, celle du Ké-Tuong,  la conversation du 3 mai 1895.

            Au commandant Lyautey que le bon « déroulement » de la colonnepréoccupait, le colonel Gallieni lui recommandait d’adopter sa méthode du « bain de cerveau », en s’entretenant de livres reçus, concernant deux auteurs encore plus « inconnus » de nos jours, Stuart Mill et d’Annunzio.

            A travers ces témoignages, le lecteur aura pu se faire une idée de ce que fut l’ expérience coloniale de ces deux personnages coloniaux de légende, telle qu’ils la racontaient avec leur belle écriture, Lyautey y ajoutant la marque personnelle et talentueuse de ses croquis.

            Gallieni et Lyautey formaient un couple d’officiers paradoxal : Lyautey  était profondément marqué par la grande tradition française d’un conservatisme mâtiné de christianisme, alors que Gallieni était un pur produit de l’immigration de l’époque, républicain et laïc dans l’âme.

               Les extraits que nous avons cités des lettres du Tonkin de Lyautey montrent un Lyautey soucieux de ne pas trop toucher aux structures politiques et religieuses traditionnelles de l’Annam, et clair  partisan du maintien des pouvoirs de la Cour d’Annam de Hué.

           Comme chacun sait, ou ne sait pas, en Indochine, la France n’a pas suivi cette ligne politique que Lyautey sut plus tard faire adopter au Maroc.

              Lorsqu’il arriva à Madagascar, Gallieni avait déjà détrôné la reine Rananavolona III, et il n’est pas certain que le même Lyautey aurait  fait le même choix : les destinées de la Grande Ile auraient alors été, et vraisemblablement, différentes.

Car à lire ses lettres, le lecteur en retire l’idée que sa conception de l’empire colonial était proche de celle de l’empire anglais, le pragmatisme et le traitement des « situations coloniales » au cas par cas.


&


            Ainsi que je l’ai annoncé sur ce blog, avant l’été, le lecteur trouvera ci-après la dernière publication de la série « Gallieni et Lyautey, ces inconnus !  Eclats de vie coloniale – Morceaux choisis – Tonkin et Madagascar – Haro sur la métropole ! »

            Leurs auteurs condamnaient à leur façon, la ou les conceptions coloniales d’une métropole, qui n’avait  aucune connaissance des « situations coloniales » que rencontraient les acteurs de la colonisation sur le terrain : tout le monde sur le même modèle, et au même pas, que l’on soit à Hanoï, à Tananarive, ou à Guéret !

           Comme rappelé plus haut, Lyautey avait une doctrine coloniale proche de la britannique, modernisation d’un pays, en tenant compte de leurs pouvoirs établis et de leurs coutumes.

              Les extraits des correspondances relatives à la politique coloniale française du Tonkin  et de  l’Indochine l’annonçaient.

 

Gallieni et Lyautey, ces inconnus !

Eclats de vie coloniale

Morceaux choisis

Tonkin et Madagascar

Lyautey et Gallieni : haro sur la métropole !

20

 

            Une métropole, tout à la fois incompétente et avare de ses sous !

            Comme nous l’avons vu, le commandant Lyautey était fort bien placé pour donner son avis et son jugement sur les relations qui existaient entre la métropole et la colonie du Tonkin, et Gallieni, fut à son tour, dans le même type de position, en qualité de Gouverneur général de Madagascar pendant presque dix années, pour juger du même type de relation.

            Et leur jugement ne fut pas tendre !    

   

            Les colonies ne devaient rien coûter à la métropole

            Une remarque préalable capitale, relative au régime financier des colonies, capitale parce qu’elle a conditionné la mise en application de la politique coloniale française, pour autant qu’il y en ait eu toujours une, hors son uniformité tout française.

Les gouvernements de la Troisième République avaient décrété que les colonies ne devaient rien coûter à la métropole, et donc financer leurs dépenses sur les recettes à créer.

         La loi du 13 avril 1900 fixa définitivement ce principe dont l’application dura jusqu’à la deuxième guerre mondiale.

            Les colonies ne devaient rien coûter au pays, mais en même temps le pouvoir central n’avait de cesse, par l’intermédiaire de ses bureaux, de vouloir tout régenter dans les colonies, et donc de passer au rouleau compresseur des standards métropolitains des sociétés et des territoires qui avaient très peu de points communs entre eux, et encore moins avec la métropole.

            Lyautey, à Hanoï, le 20 janvier 1895, à mon frère,

            « Le Ministère par terre, Casimir-Périer par terre, Félix Faure Président. Vous êtes tous fous, vous ne pouvez pas nous laisser fabriquer notre Tonkin sans venir troubler tous nos projets de labeur par cette mortelle et constante instabilité ? Les mandarins rigolent, eux, les tempérés et les sages. » (LTM/p110)


            En 1896, à Hanoï, le commandant Lyautey écrivait à son ami Béranger :

            « …Les deux ans que je viens de passer aux affaires, successivement comme Chef d’Etat-Major du corps d’occupation et comme chef du cabinet militaire du Gouverneur, tenant directement la correspondance avec les ministres métropolitains et recevant la leur, me laisse la stupeur de ce par quoi nous sommes gouvernés. Incompétence, ignorance crasse et prétentieuse, formalisme aveugle, observations de pions aigris, négation dédaigneuse des compétences sur place et des besoins locaux, voilà tout ce qu’en deux ans j’ai pu voir de la métropole ; et cela se résume d’un mot : obstruction. Si le devoir professionnel ne me m’interdisait pas, j’aurais voulu pouvoir faire un recueil des documents sur lesquels j’appuie mon dire et vous le montrer… » (LTM /p148)


      Et dans son nouveau poste, le commandement du sud de Madagascar, le colonel écrivait encore de Fort Dauphin, le 30 décembre 1901, à M.Chailley :

            « …C’est d’abord la maladie de l’Uniformité. C’est peut-être là le plus grave péril et, ici du moins, je le vois grandir plutôt que diminuer. Il vient essentiellement de la métropole : des rouages centraux, du Ministère, des partis pris parlementaires, de l’emballement sur des clichés faussement humanitaires et des fonctionnaires formés dans cette atmosphère et qu’on nous envoie tout faits, au lieu de les envoyer à faire. C’est dans le domaine de la justice que le mal vient de sévir de la façon la plus nocive. Vous l’avez fortement signalé dans Quinzaine du 25 août. Ici ce problème de la justice, déjà faussée par une introduction prématurée, inopportune et exagérée de la magistrature française et de nos codes se pose d’une manière très grave. Mais ce mal de l’uniformité s’étend à toutes les branches. L’application par exemple des règles les plus minutieuses de la comptabilité métropolitaine, étendue aux districts les plus reculés, aux administrations qu’il serait le plus indispensable de simplifier, aboutit à de véritables contre-sens…

Les « règlements » sont des dogmes et ceux mêmes qu’ils fabriquent leur apparaissent au bout de quelques mois comme aussi intangibles que des documents issus d’une « Révélation surnaturelle ». » (LSM/p212)

 

              Un bref commentaire : rien de comparable entre la politique coloniale anglaise et la française ! La Grande Bretagne laissait une très grande liberté de manœuvre à ses représentants et faisait, sur le plan institutionnel, du cas par cas.

 

          En fin d’année, nous publierons sur ce blog un essai d’analyse comparative entre les deux « empires » britannique et français.


Jean Pierre Renaud

Tous droits réservés

 

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 10:25

Le film ILO ILO de Anthony Chen

Singapour


 

                  Un film tout à fait intéressant, dont l’intrigue se passe à Singapour, une Ville-Etat, qui fut longtemps une des belles colonies de l’Empire britannique.


        Il est difficile de distinguer beaucoup de différences entre cette narration cinématographique  et celle qui pourrait être réalisée en Europe.

               Le film évoque la problématique d’un couple de deux salariés qui recourt à une employée de maison immigrée d’origine philippine pour s’occuper d’un fils au caractère difficile.

            Au fur et à mesure du temps, la nounou réussit à « domestiquer » le garçon dans cette famille qui prépare une nouvelle naissance.

             La crise qui met le mari au chômage les conduit à se séparer de la nounou au désespoir de l’enfant qui l’avait adoptée.


            Une histoire comme il en existe dans nos pays, et s’il n’y avait eu quelques images de la ville, et celle du rassemblement des écoliers le matin pour le salut aux couleurs de cette ville-état, le spectateur aurait pu se croire en présence d’un film occidental.


JPR et MC

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 11:04

Humeur Tique : pour sourire ou pour rire ? Un et deux !


Un : une campagne municipale qui commence bien ! Hidalgo entre vert, c,c,c… et nouvelle com’!

« Anne Hidalgo présente ses dix « priorités » pour Paris » Le Monde du 24 septembre 2013, page 11

 

             Une seule remarque sur une des priorités transports, son projet d’autoriser les voitures électriques à emprunter les couloirs d’autobus : que de court-circuits en perspective !

          Ecrasant cette belle présentation, c’est le soutien de Jean-Pierre Coffe qui faisait l’affiche rue des Martyrs, à Paris, avec ses grosses lunettes vertes et la verdeur de son langage qui se voulait louangeur pour la candidate Hidalgo :


         « Mais alors qu’est ce qui lui plait tant chez Anne Hidalgo, au Curnonsky du XXIème siècle ? « Elle a des c… au c… », jure-t-il, provocateur. Faut voir »


       Que de c …dans ce propos gastronome, à moins qu’il ne s’agisse  d’une appréciation de la gestion municipale 2008-2014 ? Celle du maire sortant ?


           Curieuse entrée en matière politique, truculente, décidément ! Sans jeu de mots, bien sûr !

 

      Deux : Les Verts qui s’effeuillent !


     « Aujourd’hui en France » du 26 septembre 2013, page 4 :    


       Le titre « Jours de crise chez les Verts »

      

       Et dans un cartouche d’une demi-page, un titre :


       « Un parti qui s’effeuille » avec les neuf binettes de ce parti :


        La saison est effectivement bien choisie !

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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 16:34

Delanoë : « Comment j’ai changé Paris »

CinéTélé OBS  Nouveau, du samedi 14 au vendredi 27 septembre

6 pages avec photos en couleur

Exercice de critique politique et médiatique : un bel exercice de com’ politique indirecte du Nouvel Observateur en faveur d’Hidalgo !

Pour ainsi dire, de la Com’ Entre Amis !

 

            L’actualité politique de la fiscalité parisienne :

            Le propos du maire sortant (page 6): «  …. Il est heureux que les recettes fiscales aient augmenté. :

             «  J’avais annoncé dans la campagne des municipales de 2008 que je les augmenterais en 2009 et 2010. J’ai fait ce que j’avais dit : ni plus ni moins. La hausse a été de 9% en 2009 et de 8% en 2010. Ce sont les deux seules augmentations d’impôt en  treize ans… Deuxièmement, j’ai créé une taxe foncière départementale qui existe dans tous les départements français depuis toujours et qui sert à financer les dépenses sociales. Paris était le seul département français où elle n’existait pas et où les propriétaires ne contribuaient donc pas aux dépenses sociales. J’en ai fixé le taux à 3%, le plus bas de France. »


            Commentaire sur l’évolution de la fiscalité locale

           L’ambiguïté du discours : le maire entretient l’ambiguïté entre les taux et les recettes, car il est évident qu’il y une différence entre un taux d’impôt et sa recette, mais soit ! Allons plus loin ! 

            L’astuce fiscale du maire : la création d’une taxe foncière départementale

           Il est en partie inexact de déclarer que « Paris était le seul département de France où elle n’existait pas et où les propriétaires ne contribuaient pas à aux dépenses sociales. J’en ai fixé le taux à 3%, le plus bas de France » (page 6)

          Le maire omet de rappeler que Paris est la seule collectivité à double face communale et départementale, et feint de laisser penser que le « même » contribuable parisien ne contribuait pas à équilibrer le budget des dépenses sociales à travers une subvention d’équilibre qui était tirée au moins en partie de la même taxe foncière ?

         « 3% » comme indiqué plus haut, ou 5,13% comme indiqué sur ma feuille d’impôt 2013 ?


            La communication politique indirecte du « couple » Nouvel Obs et Delanoë

       Le discours Delanoê : « J’ai changé Paris », un exercice réussi de communication politique de la part d’un ancien professionnel de la com’ privée converti à la com’ politique, mais il est possible de se demander pourquoi l’hebdomadaire a offert ces six pages dans ce supplément au maire sortant, si ce n’était pour attaquer l’adversaire de son héritière désignée, qu’il cite très habilement une petite fois, de façon détournée.

         Alors, il est vrai, comme le maire sortant l’indique,  que sa gestion a permis d’assainir une gestion parisienne plutôt corrompue, mais pour ceux qui ont suivi la gestion de cette époque, le quatuor socialiste des conseillers de Paris du 18ème arrondissement n’a jamais trop contesté la gestion chiraquienne, ni publié beaucoup de dossiers de corruption au cours de la même période.

          Par ailleurs, la phrase « J’ai changé Paris » n’est-elle pas un gros brin présomptueuse au regard du passé millénaire de notre capitale ?


           Et enfin,  l’évocation de la Tunisie, et de la relation quasi-physique du maire avec son cher Bizerte aurait sans doute pu susciter la seule question véritablement dérangeante de ce bel exercice de com’ :


      Quelle a été la relation qui a pu exister entre le maire de Paris, socialiste et républicain, et l’ancien régime dictatorial de Ben Ali ?


Jean Pierre Renaud

 

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 10:27

Ballade nostalgique et mélancolique dans la mémoire de l’Algérie Française


 

            Le 10 janvier 2011, j’avais publié une réaction mitigée sur un film de Nicole Garcia, intitulé « Un balcon sur la mer », film dont le ressort était la nostalgie bien  légitime de leurs héros pour leur Algérie Française, celle d’Oran.

            J’avais relevé que la période de ma vie que fut la guerre d’Algérie dans la vallée de la Soummam, en qualité d’officier du contingent, ressemblait plus à l’Oran de « La Peste » qu’à celle de ce film.


             Cet  été, je suis tombé par hasard sur un magazine du Parisien, daté du 26 juillet 2013, qui contenait un long reportage sur une famille algérienne, binationale, qui partait, comme tous les ans, en vacances à Oran.


                L’article était intitulé :

             « Un été algérien avec la famille Bey

           Chaque année, Mohamed, sa femme Yasmina et leurs enfants retournent au « bled », à Oran. Partisan du président Bouteflika, le patriarche s’inquiète pour l’avenir de son pays. »

         M. Bey déclare « nous vivons en France et nous avons tous la double nationalité franco-algérienne »

           Plus loin : « Mohamed a « tout vécu ». Né en 1937 à Oran, dans l’Algérie Française, cet ancien chauffeur de bus «  a été torturé par les militaires français en 1962, à la fin de la guerre d’indépendance, pour avoir transporté des maquisards. Emigré en France en 1964. Il a eu plusieurs vies, avant de revenir en Algérie quelque temps puis de s’installer définitivement à Epinal, en 1991. »


        Une date qui correspond aux dates de la guerre civile des années 1991-1999, et qui fit, d’après le journal, 200 000 morts.

 

      Pour avoir servi la France, alors que la première guerre, celle dite d’Algérie, me paraissait inutile, un gâchis, le chemin de vie de M.Bey est le symbole de toutes les contradictions des anciens combattants du FLN qui ont abandonné leur pays quelques années après l’indépendance, l’ont à nouveau abandonné pendant la deuxième guerre civile, et qui de nos jours bénéficient de la double nationalité.


        Les mêmes anciens combattants du FLN qui revendiquent la repentance de la France ?


       Le symbole aussi de toutes les contradictions des groupes de pression et des chercheurs ou pseudo-chercheurs, qui, en France, diffusent ce qu’il faut bien appeler par son nom, c’est-à-dire une propagande « coloniale » sans égale par rapport à ce que fut, aux dires des mêmes chercheurs, la propagande coloniale des années coloniales.


      Il y a décidément de quoi troubler n’importe quel pied noir, ou descendant de pied noir, et tous ceux qui ont, d’une façon ou d’une autre, partagé cette histoire tragique, et nourrir beaucoup plus que de la nostalgie.


     Il y a tout autant de quoi éprouver malaise, sorte de mélancolie profonde, peut-être surprise, pointe de colère, ou pitié, de la part d’un ancien de la guerre d’Algérie qui a servi son pays et qui voit un ancien combattant du FLN abandonner au moins deux fois son pays et vivre aujourd’hui dans l’entre-deux confortable des deux rives.


   Malaise sur le qui était qui et le qui faisait quoi, et sur le qui est qui et le qui fait quoi aujourd’hui dans notre pays ?

 

       Qui assume vraiment son passé ?


       A l’aune de ce type d’exemple, le débat toujours recommencé, ou toujours rallumé à dessein, sur les mémoires de la guerre d’Algérie, parait bien dérisoire!


Jean Pierre Renaud

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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 15:57

Appel au boycott des jeux de Sotchi !


Pour les libertés et les droits de l’homme !

 

 

            Pourquoi ne pas appeler les Français et les Françaises à signer une pétition pour le boycott des jeux « russes » de Sotchi ?


            Une pétition pour inviter le gouvernement à ne pas accréditer une représentation olympique nationale, tant que la Russie,


           1 - N’aura pas fait  cesser le feu en Syrie,

            2 – N’aura pas laissé l’ONU organiser une conférence de la paix sur la Syrie,

            3 – N’aura pas cessé de livrer des armes de destruction massive à la Syrie !


            Ce boycott aura plus d’efficacité que n’importe quelle frappe militaire, mainte fois annoncée par le gouvernement, mais avant tout, il épargnera beaucoup de vies humaines, plus d’efficacité aussi parce qu’il s’agit des jeux d’un Poutine, pris d’une fringale des grandeurs à 38 milliards d’euros.


            Un tel boycott serait à l’honneur de la France, et il éviterait à notre pays de financer une nouvelle guerre à crédit, après la Libye et le Mali.


            Je serais naturellement le premier à signer cet appel.


            Jean Pierre Renaud

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11 septembre 2013 3 11 /09 /septembre /2013 13:43

La culture coloniale des Français sous la 4ème République avec l’épouse de Georges Bidault, ancien Président du Conseil National de la Résistance, succédant à Jean Moulin, et ancien Président du Gouvernement Provisoire de la 4ème République


 

              Dans son livre « Souvenirs » (1), Suzanne Bidault, épouse de Georges Bidault, évoque, à propos de la guerre d’Algérie, qui vit son mari se lancer dans la cause perdue de l’Algérie Française, l’indifférence des Français à l’égard du fameux « Empire colonial ».

         Indiquons que Suzanne Bidault fut la première femme admise dans le corps diplomatique avant la deuxième guerre mondiale, où elle fit la connaissance de Georges Bidault au Quai, qu’elle l’épousa.

        Georges Bidault fit une carrière politique à la fois brillante et malheureuse : comme rappelé plus haut, il joua un rôle important dans la Résistance, fut le fondateur du Mouvement Républicain Populaire, le MRP, et fut Président du Conseil du 28/10/1949 au 2/07/1950, et à plusieurs reprises, ministre des Affaires Etrangères.

       Georges Bidault illustre bien, et à sa manière, c’est-à-dire jusqu’au bout, les contradictions d’une partie des hommes politiques de la 4ème République, face aux enjeux de la décolonisation.

      Il combattit, sans espoir, la politique algérienne du Général de Gaulle, et ce fut la fin de sa brillante carrière politique.


Les réflexions de Suzanne Bidault :


      « A la prise de pouvoir de Mendès, Georges quitta le gouvernement et n’y revint jamais. Il n’était plus qu’un député parmi les autres, mais bien différent des autres. Il regardait, au-delà des limites de sa circonscription, la France des cinq continents qui se délitait.

     Je me suis souvent demandée comment, dans sa solitude de Colombey, le général voyait à ce moment cette France des cinq continents et je crois avoir compris : ce n’était pas un homme de l’outre-mer, c’était un continental, comme la plupart des officiers métropolitains (1) de sa génération qui n’avaient d’autre horizon que la ligne bleue des Vosges. Brazzaville et Alger avaient été pour lui des lieux commodes. Pas plus. Aucun sentiment profond ne le liait à ces terres africaines.

      C’est sans regret qu’il a réduit l’Empire aux dimensions de l’hexagone ; « Il l’aurait réduit à celles de l’île Saint Louis, disait plaisamment mon mari, s’il y avait été sûr d’y présider une conférence au sommet.

      L’œuvre de destruction est la sienne. Mais il a été puissamment aidé par les Français.

    Les Français sont aussi des continentaux. Ils l’étaient déjà du temps de Voltaire. Les arpents de sable ne les tentent pas plus que les arpents de neige. Quelques hommes exceptionnels, Montcalm, Dupleix, Lyautey par exemple, ont pu en entrainer un petit nombre sur les routes de l’aventure coloniale. Mais l’immense majorité est restée dans son trou. Il y a longtemps que Pierre Mille a écrit : « Le français qui va aux colonies est un enfant qui fait pleurer sa mère ». On s’est attaché depuis la dernière guerre à sécher les larmes des mères, on a agité devant les yeux du peuple le plus intelligent de la terre, l’épouvantail du colonialisme. On voit les résultats : les gens crèvent de faim là où ils mangeaient, et raniment entre eux les luttes tribales que l’ordre français avait apaisées. Le mot colonie est un terme maudit. On est allé jusqu’à l’appliquer à trois départements français pour mieux les perdre. Ils avaient le grand tort d’être situés au-delà de l’eau. Les Français n’aiment pas çà.

Heureux les pays comme l’URSS dont les colonies s’accrochent au territoire national. Personne ne songe à en contester la propriété à ceux qui les occupent – et pourtant à Khiva et à Boukara on est musulman comme à Tlemcen… »

 

Commentaire :

         J’ai retenu cette citation, parce qu’elle illustre bien, à mon avis, l’aveuglement d’une partie de notre haut personnel politique de la 4ème République – mais on pourrait dire la même chose pour la 3ème République - sur les objectifs de la colonisation, des colonies qui constituaient ce qu’on appelait l’Empire, avec un grand E : tout à la fois une grande ignorance, un mélange d’intérêt et d’idéalisme, un rêve d’assimilation irréalisable, comme le reconnaissaient les esprits les plus lucides.

      On était tout à la fois tout près des rêves de la Résistance et d’une France coloniale qui n’existait le plus souvent que dans la tête et les ambitions d’un petit groupe d’hommes politiques ou économiques influents.

      Il suffit de rappeler que les trois partis politiques qui gouvernaient la France après 1945, le Parti Communiste, la SFIO, et le MRP, ne surent pas prendre le virage nécessaire de la décolonisation. A titre d’exemple, Marius Moutet, le ministre socialiste grand teint (SFIO) fut une des chevilles ouvrières de la répression sanglante de la révolte malgache en 1947.

     Comme certains lecteurs le savent, ma thèse personnelle est que la France dite coloniale, ne l’a jamais été, sauf, peut-être dans des circonstances très exceptionnelles, à Fachoda, ou pendant  les deux guerres, que le mythe colonial ne s’est jamais incrusté dans la culture française, contrairement à ce que certains chercheurs, plus idéologues qu’historiens, voudraient nous faire croire.

     Au risque de provoquer, je serais tenté de dire que la France est devenue de plus en plus « coloniale » avec les flux d’immigration des années 1990 et suivantes.

    Et quant au rapprochement colonial que Mme Bidault fait entre la France et l’URSS, l’histoire en a fait litière, comme chacun sait.

 

Jean Pierre Renaud


(1)  Fille d’un officier des troupes coloniales qui servit à Madagascar sous le proconsulat de Gallieni, Madame Bidault avait une certaine connaissance de l’outre-mer.

Nous avons évoqué l’anecdote dans nos morceaux choisis intitulés « Gallieni et Lyautey, ces inconnus » sur le blog du 12 juillet 2013

(2)  Pages 104 et 105 du livre « Souvenirs » de Suzanne Bidault-

Ouest France 1987

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 10:38

Humeur Tique : 2011- 2013 : gauche ou droite, même combat fiscal !


Et même absence de courage pour tailler dans les dépenses publiques !

Avec des guerres (Libye, Mali, Syrie) à crédit !

Dette publique de la France au 31 mars 2013 = 1 870 milliards d’euros !

 


            En première page du journal Le Monde du 4 septembre 2013, un titre :


«  Sarkozy-Hollande : 84 nouveaux impôts en deux ans

Entre hausses de taux et nouvelles taxes, le choc fiscal a atteint 41 milliards entre 2011 et 2013 »

 puis une double page ( 18 et 19) du même journal intitulée :


«  L’ŒIL DU MONDE

Pluie d’impôts sur la France

Depuis 2011, M.Sarkozy et M.Hollande ont rivalisé de créativité en matière fiscale… »

 

Le citoyen a sans doute le droit de se poser quelques questions :


1 - A quoi servent le PS et l’UMP, s’ils sont incapables de manifester la même « créativité » pour supprimer les dépenses publiques inutiles ?


2 – Le soi-disant clivage entre la droite et la gauche existe-t-il ?


3 – Et chaque jour, le gouvernement annonce une chose et son contraire !


4 – Et pendant ce temps-là, ces deux Présidents de la République  ont engagé la France dans des guerres étrangères, successivement en Libye, et au Mali, et l’actuel Président est prêt à nouveau à faire de même en Syrie, alors que la France vit à crédit à partir du mois de septembre !


Les guerres à crédit d’une France qui vit à crédit !

 

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4 septembre 2013 3 04 /09 /septembre /2013 07:57

Les «  Printemps Arabes » ? Entre Islam, Démocratie, Démographie, Technologie, et Occident : la continuité de l’ethnocentrisme ? 


Quelle leçon pour la France ?

 

         Le bouillonnement du monde musulman n’est pas récent, mais pendant des dizaines d’années, des régimes dictatoriaux avaient réussi à masquer cette évolution.


         L’explosion des « Printemps Arabes » est le résultat d’un ensemble de facteurs, avec sans doute, et en tout premier lieu, la croissance exponentielle de la démographie (1), et d’une jeunesse qui ne trouve pas d’emploi, donc  une jeunesse en « vacances », qui parallèlement, et naturellement, s’est entichée des nouvelles technologies..


         L’expansion des nouvelles technologies, la télévision, l’internet, le téléphone portable, a  en effet complètement bouleversé les conditions d’information et de relations, et donc de mobilisation potentielle des citoyens de ces pays.


          On l’a vu successivement en Tunisie, en Lybie, et en Egypte,


         Les médias occidentaux, et une partie de leurs élites, se sont extasiés devant ce qu’ils ont interprété comme un mouvement de démocratisation des pays musulmans, et comme la preuve que la démocratie pouvait faire bon ménage avec l’Islam.


         Les événements récents montrent que rien n’est encore véritablement joué sur ce terrain qui nous est familier, mais il faut laisser du temps au temps pour apprécier les résultats de ces nouvelles révolutions musulmanes.


         La leçon française immédiate qu’il serait possible d’en tirer serait celle d’une meilleure connaissance des composantes et des courants de l’Islam, notamment entre le sunnisme et le chiisme, des tensions qui les opposent, pour ne pas citer leurs guerres fratricides actuelles.


         Cette leçon n’est pas du tout anodine, alors que l’Islam est devenu en trente ans la deuxième religion de la France.


Jean Pierre Renaud

 

(1) Voir mon analyse du livre de Gaston Bouthoul « La surpopulation » (1964) sur le blog du 12 juillet 2011

 

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