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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 13:41

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Les Actes du Colloque de janvier 1993 (150 pages) : analyse

 

I « Mythes, Réalités et Discours » - Synthèse Mme Catherine Alcoer (page 19 à 27)

« Doctrine coloniale et opinion publique »

      «…  Si l’on peut donc parler d’une idéologie coloniale du point de vue de l’émetteur, celle-ci devient infiniment plus complexe du point de vue du sujet percevant. » (p,19)

        « L’Exposition coloniale : expression du discours politique »

          « … Nous assistons donc au même phénomène de banalisation, l’Empire est entré dans les mœurs…

        Catherine Coquery-Vidrovitch insiste sur le fait que ces représentations, ces mises en scène sont reprises dans la presse de l’époque comme autant de réalités… » (p,23)

« … Il s’agit à présent d’étudier en quoi ce que Catherine Coquery-Vidrovitch qualifie d’entreprises de mythification coloniale à propos de l’exposition de 1931, mais plus généralement l’iconographie coloniale, relève d’un discours politique, mais également quels furent ses prolongements dans l’inconscient collectif. »

       Il convient de noter 1) L’auteure  rappelle dès le départ une distinction capitale dans un tel domaine entre « l’émetteur » et le « sujet percevant » » une distinction quasiment oubliée dans le discours du collectif de chercheurs, 2) que Catherine Coquery-Vidrovitch a été une des promotrices de l’introduction de l’inconscient collectif dans ce débat savant, 3) qu’elle fut la Présidente du jury de la thèse de doctorat de M.Blanchard, une thèse qui ne fit qu’effleurer les terrains d’évaluation de la presse, 4) que l’analyse de la presse de l’époque, seul vecteur susceptible de proposer une évaluation de l’opinion publique n’a pas été effectuée.

         « Iconographie coloniale, réalité et phantasmes »

        « Comprendre, expliquer l’impact de l’iconographie coloniale auprès du public exige de prendre en considération les conditions internes et externes qui ont présidé à sa conception, d’où la difficulté méthodologique

       « Expliquer l’impact… d’où la difficulté méthodologique » (p,24)

        Il s’agit d’une des difficultés de la méthode historique, à côté de beaucoup d’autres.

        Après la guerre de 14-18, et d’abord dans le cas de l’Algérie : « …Toujours pour Gilbert Meynier, ces images coloniales touchent finalement assez peu la masse française qui, toute à sa nouvelle prospérité, ne semble pas convaincue de l’apport des colonies en la matière… » (p,25)

     « … L’imbrication étroite de la réalité et du fantasme dans l’iconographie coloniale et dans ses répercussions sur l’inconscient collectif amène un problème de méthodologie majeur quant à l’étude de ces images. A partir du moment où les observateurs historiens ex-colonisateurs, ce qui est le cas de la plupart de nous tous, à partir du moment où des observateurs se déclarent objectifs, distants mais possédant un bagage culturel qui lui n’est pas objectif », affirme Catherine Coquery-Vidrovitch. Elle poursuit : « je fais métier de ne pas croire à l’objectivité puisque le travail de l’historien est précisément un travail de doute. .. « (p,26)

        Jean Devisse (le directeur de la thèse de doctorat  Blanchard) souligne cependant la nécessité d’ouvrir ce dossier et non plus d’en avoir peur. « Ce qui me semble évident c’est qu’il faut un inventaire complet, total, de tous les aspects, même ceux qui nous gênent beaucoup, de tous les aspects de cette longue période que nous avons occultée. Nous n’avons pas occulté que la guerre d’Algérie (…) Le rassemblement d’images, la constitution d’un corpus, ce n’est pas de l’histoire, c’est la base de matériaux qui permet ensuite de construire une réflexion historique. »

         Le travail de l’historien devra toujours pour Jean Devisse, « faire table rase des clichés, des images mentales, transmises presque génétiquement et porteuses de désastre pour les relations entre la Nord, la France et ses territoires extérieurs. ….

        Mais  au préalable, pour analyser ces images il faut apprendre à s’en méfier et être attentif à leur prolongement dans notre inconscient. » (p,26)

       L’auteur écrivait « Nous n’avons pas occulté que la guerre d’Algérie », une observation contradictoire avec celles de Benjamin Stora, historien de l’Algérie, qui écrit dans « Images et Colonies », à la page 257 : « guerre qui contrairement aux idées tout faites, a été montrée dans la presse quotidienne (lorsqu’elle n’était pas censurée) et dans les magazines à grand tirage. »

        Problèmes de méthode sûrement, non réglés tout aussi sûrement, mais à voir l’irruption de l’inconscient  dans ce débat historique, aucun participant ne semble avoir proposé de méthode d’analyse historique ou non.

        Catherine Coquery-Vidrovitch écrivait dans sa contribution :

        L’historien, l’image et les messages «  En dernier point, j’en viens à une réflexion personnelle. Le sujet qui nous occupe ici est passionnant, les sources sont extraordinaires. J’ai donc cherché à comprendre pourquoi je n’avais pas envie de venir parler dans ce colloque qui s’annonçait pourtant extrêmement intéressant et dont je reconnaissais scientifiquement tout l’attrait.
      Pour comprendre un réflexe de ce type il faut faire la psychanalyse de l’historien. » (p,30)

        L’historienne explique cette réflexion tout à fait personnelle par son propre passé, mais elle accrédite la thèse que je défends sur certains discours postcoloniaux, à savoir qu’il est difficile, sinon impossible pour un historien dont le vécu est contemporain de l’histoire qu’il veut raconter d’être suffisamment détaché des sources consultées.

       L’historien Goubert a d’ailleurs pris une position très nuancée sur le sujet de la « fabrication » de l’histoire contemporaine.

         Dans sa contribution, l’historienne Annie Rey-Goldzeiger sur le Maghreb et la France du XIXème et du XXème siècle a également pointé le rôle supposé de l’inconscient, mais en reconnaissant son échec à proposer une méthode d’analyse : « Aussi n’essaierai-je pas de formuler une méthode sûre pour aborder ce sujet qui m’a interrogée depuis longtemps : j’ai cherché une méthode de recherche qui, je l’avoue, n’a pas été trouvée. » (p,38) 

       Ce qui ne l’a toutefois pas empêché de lui attribuer un rôle important dans son analyse historique !

       Dans le livre « Supercherie coloniale », j’ai consacré un de mes chapitres au « ça colonial », et très récemment j’ai tenté de démonter la propagande du « modèle de propagande des raisins verts », animé par des enfants de parents « coloniaux » d’Algérie ou du Maghreb.

      Ces chercheurs ont eu en effet un passé qui les a mis en rapport avec le monde colonial algérien, un passé qui ne pouvait leur être indifférent, comme ce fut également le cas pour l’historien Gilbert Meynier.

       Dans la première séquence « Mythes, Réalités et Discours », l’historien affichait ce concept d’inconscient dans le titre même de sa contribution :     « Volonté de propagande ou inconscient affiché ? Images et imaginaires coloniaux français dans l’entre- deux-guerres ». (p41)

       L’auteur précisait qu’il s’exprimait sur les « indigènes » dans le cas algérien principalement.

         «Propagande et thèmes coloniaux Le lendemain de la guerre est un temps d’incantations volontaires du Parti colonial et de ses escortes idéologiques et médiatiques. Une foule de livres… des flots de brochures, de tracts, de films destinés à exalter l’idée coloniale…. Ces images coloniales touchent finalement assez peu la masse française… ». (p,44) 

        « Imaginaire colonial et inconscient français »

        « Les ambitions coloniales sont parallèles à la volonté de vulgarisation concernant les colonies. Cette vulgarisation touche pourtant différemment la masse française et l’élite de la foi coloniale… Le drame est que ces images des colonies, répondant à un inconscient français prioritairement hexagonal, sont émises au moment même des prodromes de la « décolonisation ».

       Quoiqu’il en soit, l’imaginaire même de la France coloniale ramène d’abord au pré-carré français et il doit très peu au grand large. » (p,48)

        Le lecteur est-il plus avancé ?

         Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 13:28

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Deuxième partie

Une relecture historique postcoloniale savante avec deux sources:

  • le Colloque de janvier 1993 sur le thème « Images et Colonies »
  • le livre « Images et colonies »

&

Le Colloque de 1993

Organisé par l’Achac du 20 au 22 janvier 1993 à la Bibliothèque Nationale Française

             A l’origine de la thèse de ce collectif, il convient de se reporter au Colloque Universitaire de janvier 1993 (C) sur le thème « Images et Colonies » avec la participation d’une brochette d’historiens connus et reconnus. Pascal Blanchard fut l’un des deux secrétaires de la rédaction de la synthèse de ce colloque  savant.

                             Je serais tenté de dire qu’il s’est peut-être approprié les travaux de ce colloque.

          Nous verrons dans le détail les écarts d’interprétation historique qu’il  convient de relever entre les avant-propos du duo Blanchard - Bancel et le contenu des Actes du Colloque ainsi que celui de l’ouvrage Images et colonies.

          Les contributions ainsi que les très nombreuses illustrations qui figurent dans le compte-rendu de ce colloque savant, de même que dans le livre,  sont pleines d’intérêt, mais leur contenu ne permettait pas en effet d’induire que la France de l’époque coloniale baignait dans la « culture coloniale » décrite par le collectif Blanchard, dans un « imaginaire » colonial qui a leur faveur.

          Qui plus est, le thème même de ce colloque, outre son contenu historique, posait la question de l’interprétation des images avec la contribution insuffisante de la sémiologie, laquelle sauf erreur, y était absente !

         Le contenu de ces travaux ne constituait donc pas une assisse scientifique suffisante pour énoncer certaines conclusions des deux auteurs de l’introduction (M.Blanchard et Mme Chatelier) :

     « …  le temps colonial se réapproprie le présent, que l’image fut l’alliée puissante du colonialisme… et que cette multiplication des images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un véritable bain colonial. » (Introduction Colloque, p,14)

      Nous verrons au fur et à mesure de notre analyse ce qu’il convient de penser de ces affirmations audacieuses, tout en montrant qu’au cours de ce fameux colloque, toutes les contributions se rapportant aux différents supports d’information ou de culture, et tant s’en faut, n’ont pas fait preuve de la même belle et imprudente assurance historique. 

        Dans le livre « Supercherie coloniale », j’ai récapitulé la série de critiques qu’appelait ce type de discours historique sur l’ensemble des vecteurs d’une culture coloniale supposée, les affiches, les livres, les expositions, les écoles, les journaux, le cinéma… et sur leurs effets supposés dans une opinion publique jamais mesurée.

        Car telle était la critique la plus sérieuse que je formulais, l’absence de mesure, d’évaluation des vecteurs proposés avec leurs effets sur l’opinion, alors que le seul vecteur qu’il était possible d’analyser sérieusement était alors la presse.

        La thèse du collectif Blanchard ne s’inscrit en effet pas dans une histoire « quantitative » qui aurait pu la qualifier pour être représentative de son objet, de ses objets, car ils sont multiples : il s’agit de la carence de méthode la plus grave, et c’est sans doute ce qui fait sa différence avec la thèse Huillery dont tous les efforts ont porté sur une « représentativité » historique supposée dans la ligne de l’histoire « quantitative », mais sur un terrain exotique et  géographiquement localisé.

&

            Afin de bien comprendre les enjeux historiques, méthodologiques, et en définitive politiques et idéologiques du débat qu’il faut ouvrir sur le discours du collectif de chercheurs animé par l’historien Blanchard, avec l’appui de l’association Achac, il est nécessaire de revenir en effet à la source, c’est-à-dire le colloque savant qui eut lieu en janvier 1993 sur le thème Images et Colonies, en consultant les Actes publiés, leur introduction (Signatures Blanchard et Chatelier), leur conclusion (Signatures Debost et Manceron), ainsi que les différentes synthèses effectuées sur chacune des catégories de thèmes retenus :

            I « Mythes, Réalités et Discours » : synthèse par Mme Catherine Alcoer

            II «  Images et Messages » : synthèse par Mme Anne Hugon

            III « Arts et Séduction » : par Mme Barbara Boëhm

            IV «  Regards croisés » : sans synthèse

            La liste des participants comptait 39 noms, pour deux tiers d’entre eux des historiens et historiennes, mais il convient de noter que la discipline de la sémiologie ne comptait aucun participant, alors que la Colloque avait l’ambition d’analyser, avant tout,  des images et des messages.

            Il est important de revenir sur ce Colloque qui a analysé des lots d’images triées et proposées, si j’ai bien compris, par l’association Achac, première étape du parcours « historique » des chercheurs qui ont publié l’important volume intitulé « Images et Colonies » - (1880-1962) » comptant près de trois cents pages de textes et d’images, souvent très belles, incontestablement un travail de collection tout à fait intéressant.

            Au cours de la deuxième étape, le collectif de chercheurs a exploité ces sources et publié la série d’ouvrages relatifs à la Culture coloniale, impériale, à la Fracture coloniale, et à la République coloniale, « apanages » supposés de notre pays.

            La question de fond que posent ces parcours historiques est celle de savoir quels étaient les objectifs de ce colloque,  (voir mes soulignés), selon les deux auteurs de la conclusion :

         « La réflexion entamée par ce colloque a soulevé davantage de questions qu’elle n’a apporté de réponses. L’objectif n’est rien moins que, aussi bien dans l’Europe colonisatrice que dans ses anciennes colonies, la déconstruction d’un imaginaire que ces images, pendant des décennies, ont contribué à édifier. Cela implique de nouveaux débats et de nouvelles rencontres ainsi que des incursions scientifiques dans des domaines extrêmement divers qui vont de certains aspects délaissés de l’histoire politique et économique de l’Europe contemporaine, à l’ethnographie, la sociologie et l’histoire régionale, politique et économique africaine, sans oublier une prise en compte de l’histoire de l’art, de celle du cinéma, de la photographie et de la publicité et la sémiologie de l’image. C’est à ce prix que l’on pourra œuvrer efficacement pour l’histoire comme pour l’avenir. » (p,148)

        Vastes chantiers donc à ouvrir, qui n’ont pas été ouverts, et qui n’ont pas empêché ces chercheurs de s’engouffrer dans celui de « l’avenir » c’est à dire celui de l’idéologie et de l’immigration.

      Vaste ambition, vastes chantiers, lesquels reposaient sur de nombreux postulats d’évaluation, de mesure, à vérifier, et à valider, aussi bien en Europe que dans ses colonies, qui n’ont pas été vérifiés et confirmés, comme nous le verrons dans le cas français, pas plus que l’existence de « l’imaginaire » énoncé.

        Le lecteur aura donc la possibilité de se poser la vraie question, à savoir si ce type de discours n’irrigue pas plutôt une construction anachronique et idéologique, tout à fait artificielle, d’un imaginaire qui a la faveur de ces chercheurs, un imaginaire censé expliquer ce qui se passe dans certains territoires de notre pays, un imaginaire qui n’a jamais été décrit et mesuré depuis plus de vingt années.

       La lecture de ces conclusions est fort instructive car elles ne militent déjà pas pour la thèse « historique » que je viens de rappeler, fusse celle de l’introduction signée Blanchard Chatelier, en dépit des imprécisions, affirmations et questions qu’elle contient.

        Dès le troisième paragraphe de cette dernière, les auteurs évoquent la période de Vichy comme un précédent de leur analyse, une référence pour le moins ambiguë, mais à laquelle ils ont fait un sort : d’après eux, la période coloniale aurait souffert de la même amnésie que celle de Vichy : colonisation française = Vichy ?

          Ils écrivent : «  Nous nous attacherons ici à ne présenter que des images dont on peut évaluer la diffusion et qui, par conséquent, ont été lues par les Français… Cette multiplication d’images coloniales et la variété de leurs supports, évoquent un  véritable bain colonial. » (p,14)

      La phrase soulignée est une contre-vérité alors que leur thèse souffre d’une carence généralisée de l’histoire quantitative, c’est-à-dire l’absence d’évaluation.

     Bain colonial ou non ? Telle est la question, et les auteurs écrivent :

      « Ce bain colonial est-il le fruit d’une volonté politique ? », et les auteurs bifurquent aussitôt sur les figures de l’« indigène » et de l’immigré, le véritable objectif d’une démonstration historique supposée.

      Les deux auteurs ajoutent : « Il semble que ces images soient devenues des réalités  pour une majorité de Français, qui ne doutent pas de leur véracité. » (p,14)

      Il « semble » ? Les deux auteurs nous plongent en effet dans une grande perplexité, un doute insupportable !

       Les deux auteurs posent la question : « Quel impact cette propagande a-t-elle eu ? » (p,15) 

     Alors, bain colonial, oui ou non ?  Réalités, oui ou non ?

     Les deux auteurs évoquent à la fin, « un flot d’images » « reflet des phantasmes et des peurs de l’Occident ».

     En définitive, de quelle déconstruction  ou construction historique s’agit-il ? Pour démontrer quoi ?

      Est-il question des « phantasmes » des Français ou des « phantasmes » actuels du collectif de chercheurs, car les trois textes de synthèse proposent  un certain nombre de questions méthodologiques qui ont été abordées par des participants, auxquelles aucune réponse n’a encore été apportée.

Jean Pierre Renaud Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 09:48

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Eclairage critique sur le modèle des Lettres Persanes !

 

           Une histoire postcoloniale idéologique au service de l’autoflagellation nationale !

      Avec la mondialisation, l’explosion démographique de l’Afrique, le multiculturalisme en vogue, une arrivée tout d’abord clandestine de l’islam dans notre pays, la poursuite de flux d’immigration, régulière ou clandestine, qui viennent grossir la population des quartiers sensibles, dont certains semblent en partie échapper aux règles républicaines, il est évident que des discours historiques souvent habillés de fausse science ne facilitent pas l’intégration de populations qui cumulent les handicaps.

          Dans le livre « La Fracture Coloniale »  (2006- Sous la direction de la triade Blanchard, Bancel et Lemaire),  leurs trois auteurs n’hésitaient pas à écrire :

           « Retour du refoulé…qui font de la fracture coloniale une réalité multiforme impossible à ignorer (p.10)… la colonisation a imprégné en profondeur les sociétés des métropoles colonisatrices, à la fois dans la culture populaire et savante (ce que l’on nommera ici une culture coloniale) (p.13). De ce champ de bataille mémoriel (p.23)… la banlieue est devenue un théâtre colonial » (p.23).

         Un champ de bataille mémoriel, s’il existe, ouvert par cette catégorie de chercheurs !

        Ces récits sont évidemment de nature à créer un état d’esprit dangereux pour la paix civile, comme on le voit aujourd’hui avec les tentatives d’un Islam radical pour déstabiliser la République dans son état de droit, dans ses modes de vie, dans son respect des libertés de conscience et d’expression, dans le droit des femmes.

          A Alger, le 21 février 2017, au cours de sa campagne électorale, le Président actuel a eu le très mauvais goût  de juger que la colonisation française en Algérie fut « un crime contre l’humanité ».

          C’est l’exemple même de la caricature historique.

        Les carences de méthode intellectuelle : les deux exemples de la thèse du collectif Blanchard sur la période coloniale et de la thèse Huillery sur l’ancienne Afrique Occidentale Française.

       Elles ne sont pas obligatoirement représentatives des travaux actuels de l’histoire postcoloniale, mais elles bénéficient de toute la lumière que lui accordent sans compter  les médias.

        J’ai passé beaucoup de temps à analyser les deux types de thèse, la première assez classique pilotée par Pascal Blanchard, et celle novatrice, richement dotée en outils économétriques, d’Elise Huillery.

        Les cibles de la thèse Blanchard sont très ambitieuses, en temps et en lieux, alors que la cible de la thèse Huillery est cantonnée à la seule Afrique Occidentale : il est évident que la taille des cibles n’est pas du tout  la même, tout en notant qu’en choisissant pour cible l’ancienne Afrique Occidentale Française, Mme Huillery a fait un choix qui n’est pas anodin, compte tenu des relations de toute nature que la France a conservées avec ces territoires..

       La thèse du Collectif Blanchard s’est exprimée dans les ouvrages : thèse Blanchard Sorbonne 1994 (TB) - Culture Coloniale 2003 (CC) - La République Coloniale 2003 (RC) - Culture Impériale  2004 (CI) - La Fracture Coloniale 2005 (FC). L’Illusion coloniale 2006 (ILC)

&

         Il serait dommage de ne pas rappeler que le manuscrit « Supercherie coloniale » a fait l’objet d’une lettre de refus très aimable de la part d’un des grands éditeurs de la place, dont vous trouverez ci-après l’essentiel du texte :

       « Paris le 5 juillet 2007

        Concerne : Supercherie coloniale.

      Cher Monsieur,

        Je vous remercie vivement de vos deux textes.

         Je les ai appréciés à leur juste valeur, bien entendu, sur la même longueur d’onde que vous. Mais, pour vous dire la vérité, je n’ai aucune envie de me lancer ou de laisser …. se lancer dans une polémique directe avec des auteurs nommés (et dont un a même été publié dans la Maison !).

           Votre avant-scène postcoloniale m’a par ailleurs bien amusé.
        J’espère que vous trouverez un autre éditeur et vous assure, cher Monsieur, de tous mes sentiments les meilleurs. »

       N’ayant pas trouvé d’éditeur, j’ai fait appel à une petite maison d’autoédition.

      Puis-je rappeler aussi le petit écho que j’avais donné sur ce blog à la mésaventure « idéologico-politique » que ce livre avait connue avec la Mairie de Paris (mandat Delanoë) ?  Une bonne citoyenne m’avait informé gentiment qu’elle avait trouvé l’un des deux spécimens que j’avais pris le soin de déposer auprès du service des bibliothèques, dans une librairie-solderie de Paris.

          Il me parait donc intéressant de proposer ci-après le texte de « l’avant-scène postcoloniale » aux lecteurs :

« En avant-scène postcoloniale »

Et sur les pas du célèbre Montesquieu

Comment peut-on être Malgache à Paris au XXI° siècle ?

            De Jérôme Harrivel, Cité Universitaire Internationale, à Paris, à sa chère et tendre Vola, restée à Faravohitra, à Antananarivo,

       Octobre 2001 - Comme tu le sais, à l’occasion du match Algérie France, dans ce magnifique stade de France, (quand en aurons-nous un aussi beau dans notre belle capitale ?) une partie du public a sifflé l’hymne national des Français. Tu vois le scandale ! Je n’y étais pas, car tu connais l’amour très modéré que je porte au sport. Cela m’a beaucoup étonné, moi qui croyais que l’Algérie était indépendante depuis 1962. La France était-elle devenue, à son tour, la colonie de l’Algérie ?

    Septembre 2003 - Des amis français m’avaient convié à une soirée à la campagne, une campagne toute verte comme tu l’aimerais, près du Mans. A un moment donné, un des convives se mit à évoquer des livres récents qui traitaient de l’histoire coloniale de la France. Tu sais que les Français ne s’y intéressent pas beaucoup,  mis à part la guerre d’Algérie, qui a laissé des traces profondes dans beaucoup de familles françaises.

            Je ne m’estimais pas vraiment concerné, lorsque j’entendis ce convive parler de « bain colonial », et aussitôt je fis une association d’idées avec notre grande fête du bain de la Reine, notre « fandroana », mais il ne s’agissait pas de cela. C’était bien dommage, car la cérémonie du bain revêtait une grande importance  dans notre monarchie. Beaucoup de faste, une grande foule, le bain de Ranavalona III derrière le rideau rouge, la couleur sacrée, avec ce petit grain de folie religieuse qui mettait du sel dans le rituel sacré du bain, l’aspersion de la foule venue entendre le « kabary » de la reine et assister à son bain caché, avec l’eau qui avait servie au bain de la reine, une eau naturellement sacrée. Une lointaine parenté sans doute avec l’eau bénite, sans vouloir blasphémer le rite catholique !

       Février 2005 - Un de mes bons amis malgaches m’a entraîné au Forum des Images de la Ville de Paris pour assister à une des séances du festival des films coloniaux qui y avait lieu.

            Deux personnes commentaient ces documents, un belge, je crois, et un universitaire africain dont j’ignorais le nom. Pour nous mettre sans doute dans l’ambiance idéologique de cette séance, le présentateur belge avait distribué une note de présentation dans laquelle il énonçait quelques fortes vérités, je cite :

           « C’est au nom de la légitimité coloniale que l’on filme les femmes au torse nu…c’est la relation d’assujettissement du colonisé au colon. C’est la violence légale,  naturelle de l’ordre colonial qui apparaît lorsque l’on regarde ces images… on perçoit régulièrement les signes d’un déni d’humanité accordé à l’indigène dont le filmeur (sic) d’alors n’avait pas conscience. »

        On nous a projeté plusieurs films d’amateurs de qualité tout à fait inégale. L’un d’entre eux a attiré mon attention, parce qu’il avait été tourné chez nous, par un vazaha (un blanc) sans doute riche, car il le fallait pour disposer d’une caméra. A un moment donné, on voyait une femme blanche assise dans un filanzana, notre fameuse chaise à porteurs, portée donc par quatre bourjanes, et le commentateur de souligner doctement, et une fois de plus, que cette image était un autre symbole du colonialisme en action.

       A la fin de la projection, un vazaha s’est levé et a pris la parole pour expliquer à la salle que tous les gens riches de Madagascar, nobles, hauts fonctionnaires militaires ou civils, marchands fortunés recouraient habituellement à ce mode de transport à une époque où il n’y avait aucune route dans l’île, et donc aucun véhicule à roues. Je me suis bien gardé d’intervenir, mais l’échange m’a bien amusé.

        Mai 2005 -  Un grand débat agite les médias et le microcosme politique, sur l’esclavage et  le rôle positif de la colonisation française. Des députés, toutes tendances confondues, de droite et de gauche, ont eu une foutue bonne idée de faire reconnaître par la loi le rôle positif de la colonisation. Grand chahut chez les historiens et au sein des associations qui ont l’ambition de défendre la cause des populations immigrées, notamment de celles qui ont publié un appel d’après lequel, leurs ressortissants seraient les  indigènes de la république.

            Prudence de notre côté étant donné le passé de notre grande île et de l’abolition relativement récente de notre esclavage. Certains de nos lettrés ne disent-ils pas que les descendants des andevos, nos anciens esclaves, portent encore dans leur tête leur passé d’esclave, avec la complicité des descendants de leurs anciens propriétaires d’esclaves. Nous sommes d’ailleurs bien placés à Madagascar pour savoir que la traite des esclaves s’est prolongée longtemps en Afrique de l’Est, dans l’Océan Indien, et dans le Golfe Persique, avec les traditionnels trafics arabes d’esclaves.

            Je te signale d’ailleurs qu’une historienne de La Réunion prend des positions hardies dans ce difficile débat.

            Je recommanderais volontiers la même prudence aux descendants des grands royaumes négriers de l’Afrique du Centre et de l’Ouest.

        Novembre 2005 - En France, la mode est aujourd’hui à la repentance. Les Français adorent ça et se complaisent dans leurs défaites militaires qu’ils célèbrent avec une joie masochiste. Le président Bouteflika somme la France de se repentir, alors que la guerre d’Algérie a été un affrontement de violences des deux côtés, et que l’Algérie indépendante sort à peine d’une guerre civile cruelle.

            Dans toute cette affaire, plus personne ne comprend plus rien à rien, entre ce qui relève de la mémoire et ce qui relève de l’histoire ! Je me demande si certains historiens ne s’intéressent pas plus à la mémoire qu’à l’histoire.

        Octobre 2006 - Tu vois, l’Algérie est toujours au cœur du problème français, et certains historiens ont du mal à travailler sur l’histoire coloniale sans être obsédés par l’Algérie, toujours l’Algérie, qui parait d’ailleurs de plus en plus présente en France, plus de quarante ans après son indépendance. Un politologue, espèce difficile à définir, a commis un livre, ou plutôt un crime contre la raison, en énonçant le postulat qui voudrait que « Coloniser,  c’est exterminer », et bien sûr en raisonnant sur l’Algérie. Ce politologue s’est fait ramasser dans les grandes largeurs par deux éminents historiens de l’Algérie.

              Ce mois-ci, Blois a accueilli les 9ème Rendez Vous de l’Histoire. A l’occasion d’un Café Littéraire, tu te souviens du rôle des cafés dans l’histoire littéraire parisienne, un dialogue musclé s’est engagé entre le principal prosélyte d’une nouvelle histoire coloniale et l’auteur d’un livre intitulé « Pour en finir avec la repentance coloniale », précisément dans le cas de l’Algérie. Le prosélyte de lui lancer : « Vous êtes un historien révisionniste, ça vous fait triper (sic) ». Je me serais bien gardé d’intervenir dans ce débat : il n’y a pas si longtemps, notre grand Amiral marxiste, dictateur et chef de l’Etat, aurait brandi aussi facilement ce type d’accusation. » Jérôme Harrivel

Jean Pierre Renaud Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 09:38

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Propagande postcoloniale contre propagande coloniale ?

Introduction (2)

          Indiquons dès le départ que mon propos et mes critiques ne portent que sur un des segments de l’histoire, la coloniale et la postcoloniale, et éventuellement sur la qualification des chercheurs concernés par ce segment de l’histoire, comparée à d’autres segments historiquement plus choyés par les chercheurs.

          Il conviendrait naturellement aussi de replacer ce débat dans le contexte plus large des discussions toujours en cours sur la définition de l’histoire : de quelle science s’agit-il ? S’il s’agit bien d’une science.

        Ajouterais-je que le défaut de transparence de ces thèses d’histoire met sérieusement en question leur « scientificité » ! Une sorte de secret de la confession pèse sur les rapports, les débats, et les votes.

        Je voudrais revenir successivement sur les raisons de mes critiques :

      - le danger d’une propagande efficace d’autoflagellation nationale qui n’a rien à voir avec ce qu’a été la propagande coloniale de cette période historique : les auteurs de ces ouvrages n’hésitent pas à relier leur interprétation idéologique des faits à l’état d’esprit des jeunes de nos banlieues,

       - les carences de méthode  de beaucoup des contributions soi-disant historiques sur ces sujets devenus de nos jours sensibles, compte tenu à la fois de la place qu’a prise chez nous une France venue de l’immigration et de l’activisme des chercheurs animés par des lobbys politico-idéologiques efficaces.

        S’agit-il bien d’une histoire « méthodique », telle celle recommandée par Sophie Dulucq, ou d’une histoire médiatique ou idéologique ?

          Nous ne reviendrons pas sur la longue critique de la thèse d’Elise Huillery que nous avons publiée sur ce blog, une thèse de type quantitatif dont la méthode se situe aux antipodes de celle qui fait l’objet des pages qui suivent, en rappelant que ces travaux étaient également marqués du coin de l’idéologie, en dépit de la composition de son jury de thèse, avec la   présence de Thomas Piketty et d’Esther Duflo.

      - et enfin la question que je me pose très souvent en lisant les romans historiques d’auteurs que j’apprécie, Jean d’Aillon, Jean-François Parot, Claude Michelet, Christian Signol, ou Robert Van Gullik, avec une mention particulière et récente pour Antoine Garrido et son livre « Le lecteur de cadavres » au temps de la Chine ancienne, un ouvrage sur lequel nous reviendrons : est-ce qu’un roman historique de qualité n’expose pas plus de rigueur et  de respect des sources que certains ouvrages d’histoire postcoloniale ?

            Modes idéologiques ou éditoriales, mémoires se substituant à l’histoire, intervention d’une nouvelle clé d’interprétation historique, l’inconscient collectif, le ça colonial que deux historiennes reconnues ont proposé dans les travaux du « modèle de propagande postcoloniale Blanchard and Co » comme nouvelle clé d’interprétation historique...

              Un historien médiatique de l’Algérie bien connu met en avant la « mémoire qui saigne » ? La sienne ?

             Jean Pierre Renaud     Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

 

 

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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 10:50

Lettre aux Français et aux Françaises qui n’ont pas encore compris ce qui était en jeu !

 

            Après le Bataclan, Toulouse, Nice, Marseille, l’assassinat du père Hamel et celui du colonel Beltrame, pourquoi ne pas comprendre que le radicalisme islamiste, la terreur qu’il tente de propager, prospère chez nous grâce à notre sacro-saint état de droit qui protège les terroristes, leur donne une tribune médiatique de propagande, nous coûte cher, et oublie toutes les victimes ?

             Il y a le terreau de la subversion postcoloniale qu’il convient de dénoncer, celui des adeptes d’un communautarisme officiel ou masqué, associé à une détestation affichée ou cachée de l’ordre républicain et de son passé, un terreau qui favorise le développement des plantes vénéneuses, les terroristes islamistes ou leurs alliés, et il convient donc d’éradiquer ces plantes vénéneuses.

             Deux questions doivent être posées : est-ce que la justice militaire ne serait pas la mieux placée pour étouffer cette propagande gratuite que nous offrons aux terroristes théocratiques, archaïques et barbares, et à leurs soutiens ?

          Les terroristes encore vivants devraient d’ailleurs avoir le courage de revendiquer la compétence de la justice militaire puisqu’ils ont choisi d’être les ennemis de la France.

            Est-ce qu’il ne serait pas urgent de revoir les conditions d’attribution et de fonctionnement du droit de la bi-nationalité, un droit  qui favorise à l’évidence la radicalisation islamique, avec son double ou triple-jeu ?

            Sur fond de laxisme, d’aveuglement ou de connivence des autorités publiques !

                                    Jean Pierre et Marie Christine Renaud

Pour la plus large diffusion

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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 13:47

Analyse critique d’un « modèle de propagande » postcoloniale

 

Comme annoncé en janvier dernier, je commencerai à publier après les  fêtes de Pâques, mon analyse critique des produits culturels du « modèle de propagande » postcoloniale Achac-BDM.

1 - Après une présentation des tenants et des aboutissants du sujet, je proposerai aux lecteurs :

2 -  de revenir sur les sources d’un Colloque savant de janvier 1993, dont le thème était « Images et Colonies », puis de l’ouvrage « Images et Colonies » dont un large « échantillon » d’images et de contributions a servi de base au discours biaisé du « modèle de propagande » postcoloniale Achac-BDM.

3 - de prendre connaissance de l’écho universitaire que ce type de discours postcolonial a reçu, avec des extraits des textes de Laurence de Cock, Vincent Chambarlhac et Camille Trabendi.

4 - de porter un regard synthétique et critique approfondi de la thèse du « modèle de propagande » en question, avec en particulier les graves carences de leur démonstration sur la propagande coloniale à l’époque coloniale. Voir cette critique dans  le livre « Supercherie coloniale » publié en 2008.

Jean Pierre Renaud

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23 mars 2018 5 23 /03 /mars /2018 10:55

Avec FRANCE 2 et ARTE, la ronde du show-biz parisien médiatico-politique !

            Ces jours derniers deux émissions ont suscité mes réactions, le « 28 minutes » d’Arte et le « 20 heures 30 Dimanche » de Laurent Delahousse.

            Le 28 minutes d’Arte offre au journaliste Askolovitch une sorte de « marronnier » que connait  bien le milieu des médias, c’est-à-dire celui d’un prêchi-prêcha culturel et politique assez régulier.

            L’autre soir, il passa de longues minutes à déplorer le sort qui était fait au chanteur Cantat, lequel, et quoi qu’on en dise, a bien été un assassin. Est-ce que ce commentateur patenté n’a pas confondu la rédaction d’un journal franco-allemand et la chaire d’une église, même si de nos jours, certaines chaires n’ont pas trop bonne presse ?

&

France 2 une chaine publique avec appartements privés ?

Le 20 heures 30 Dimanche de Laurent Delahousse sur France 2

         certains trouveront sans doute que ce journaliste de talent, entré déjà depuis longtemps dans le saint des saints de la ronde parisienne médiatico- politique, en fait un peu trop, dans cette sorte de club des barbichettes « je te tiens, tu me tiens ».

         Dimanche soir, nous avons eu droit à un festival du genre, avec la présence d’un autre journaliste, ancien présentateur et animateur de talent, venu comme par hasard présenter, sans le dire, tout en le disant, un film dont le sujet est celui d’un présentateur de télévision.

         On adore dans ces milieux faire tourner les couverts et les serviettes en rond !

         Ce type d’émission pose la question à la fois du sens du service public et de son fonctionnement : le fait que des journalistes comme Delahousse ou Ruquier, pour ne citer qu’eux deux, tiennent l’antenne publique en même temps qu’ils sont producteurs de télévision, créent un mélange des genres entre privé et public qui, à première vue, fait problème

        Jean Pierre Renaud

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12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 17:13

Nouvelles de l’«establishment parisien »

 

Macron, le Salon de l’Agriculture, et la configuration des planètes ?

       Le jeune et nouveau Président vient  de battre le record de présence de son prédécesseur au Salon de l’Agriculture !

        S’agit-il d’un heureux présage ?

            Baroin vient de rejoindre la banque anglaise Barclays !

            Enfant chéri de la Chiraquie, la Chiraquie héritière « verbale » du message gaulliste, fait une sorte de retour à « Londres » ! Cela vous dit sans doute quelque chose ? « Ici Londres » !

            Baroin va aider les Anglais à panser les plaies du Brexit ? Dans l’intérêt supérieur de la France ? De l’Association des Maires de France ? Ou tout simplement de son portefeuille ?

               Où est l’honneur politique ?

Le Drian quitte le Parti Socialiste ! C’est officiel !

         Le Parti socialiste existe-t-il encore ?

        Pour rejoindre le camp des nouveaux « migrants » politiques, ceux que la France du monde ancien dénommait les sans foi ni loi, c’est-à-dire les traitres ?

                               Jean Pierre Renaud

 

 

           

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5 mars 2018 1 05 /03 /mars /2018 18:36

Aujourd’hui huit années !

34 392 visiteurs uniques !

51 436 pages vues !

Ce blog de réflexion et de critique de l’actualité en général, mais principalement des informations postcoloniales vous remercie !

Ce blog est indépendant de tout ou partie de l’« establishment » parisien !

Jean Pierre Renaud

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 12:03

Carnets Buron - 10 - Fin

Comment conclure ce texte ?

Sans conclusion ?

Un vrai gâchis ?

Ou avec la conclusion d’Alice Zeniter ?

« Dans l’art de perdre, il n’est pas difficile de passer maître »

            Il se trouve qu’en même temps que je relisais les carnets de Robert Buron, j’ai eu connaissance de la publication du livre d’Alice Zeniter « L’art de perdre »

         Ce type d’histoire m’était familière et j’ai eu évidemment envie de lire ce livre qui nous projette au cœur de la tragédie algérienne pour tous ceux qui en Algérie ou en France en ont souffert dans leur chair, dans leur intelligence, dans leurs cœurs ; il y en a eu beaucoup dans les deux camps, mais je pense évidemment ici aux algériens et algériennes qui nous ont accompagnés dans la guerre d’Algérie, et que nous n’avons eu ni le courage, ni la loyauté de bien accueillir chez nous, avec leurs descendants.

       C’est l’histoire de la petite fille d’un homme qui avait choisi le camp de la France, et qui s’est trouvée à la fois coupée de ses racines et dans une sorte d’état d’ « entre-deux identitaire » en métropole.

       Son témoignage montre qu’entre l’Algérie et la France, certaines relations humaines sont encore imprégnées de haines recuites, sans espoir de pardon, d’oubli et de deuil.

       Il  est dommage que plusieurs dizaines d’années après l’indépendance de 1962, aujourd’hui 55 années, les pouvoirs constitués d’Algérie continuent à entretenir ce type de mémoire toxique, alors que des centaines de milliers d’algériens et d’algériennes sont venus dans notre pays depuis l’indépendance, venant d’un pays devenu indépendant, avant la deuxième guerre civile des années 1990, et encore après.

          Après un  voyage de découverte « rétroactive » du pays de sa famille, y avoir rencontré des gens ouverts ou fermés, elle en tire une conclusion qu’elle exprime dans le texte d’une poésie que lui a contée son ami Ifren, pour illustrer les désillusions de son voyage.

        Le contenu de cette poésie d’Elisabeth Bishop se situe au croisement de plusieurs chemins de vie, l’amour, la haine, le pardon, le désespoir, ou la lucidité : savoir perdre pour croire à la vie.

      « Elle rit parce que l’apparition de la poétesse américaine dans cette voiture qui longe la côte algérienne à  toute vitesse a quelque chose d’incongru. Ifren commence à réciter :

          « Dans l’art de perdre il n’est pas dur de passer maître,

            Tant de choses semblent si pleines d’envie,

            d’être perdues que leur perte n’est pas un désastre.

 

              Perds chaque jour quelque chose. L’affolement de perdre

              tes clés, accepte-le, et l’heure gâchée qui suit.

              Dans l’art de perdre il n’est pas dur de passer maître. »

 

              Puis entraîne-toi, va plus vite, il faut étendre

              Tes pertes : aux endroits, aux noms, au lieu où tu fis

               Le projet d’aller. Rien là qui soit un désastre.

 

               J’ai perdu la montre de ma mère. La dernière

               Ou l’avant-dernière de trois maisons aimées : partie !

               Dans l’art de perdre il n’est pas dur de passer maître.

 

               J’ai perdu deux villes, de jolies villes. Et plus vastes,

               Des royaumes que j’avais, deux rivières, tout un pays.

                Ils me manquent mais il n’y eut pas là de désastre.

                                                                                        Page 496

             A la lecture de ce roman de vraie vie, je vous avouerai que je l’ai de beaucoup préféré aux  deux romans qui ont récemment reçu le Goncourt, « L’art de la guerre » et « Le sermon sur la chute de Rome ».

           Ces  deux livres mettent, brillamment et littérairement, en scène des guerres « coloniales », sans en avoir fait l’expérience, pour autant d’ailleurs que l’on puisse classer la guerre d’Algérie dans cette catégorie.

               Avec une conclusion éclair et claire, 1) L’armée française qui a été la mienne en Algérie ne fut pas une armée « coloniale », 2)  En accordant l’amnistie à tous les crimes de guerre commis des deux côtés, pendant cette guerre, les Accords d’Evian ont laissé un poison mortel dans les relations entre la France et l’Algérie, et dans notre histoire commune. 3) le vœu qu’enfin le peuple d’Algérie apprenne aussi que «  Dans l’art de perdre il n’est pas dur de passer maître ».

                                               Jean Pierre Renaud       Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

 

 

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