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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 08:44

VI - Le modèle de propagande des « raisins verts » : mémoire ou histoire ?

Un nouveau combustible politico-religieux ?

          Les lecteurs du blog connaissent les nombreuses questions que posent les prises de position médiatico-politiques de l’historien Benjamin Stora que j’ai classé dans la catégorie des agit-prop mémoriels.

           Avec un certain succès, à voir le nombre de ses apparitions médiatiques, Monsieur Stora a réussi, à faire passer un message sur la soi-disant mémoire collective coloniale qui  existerait de nos jours en France, tout en maniant des concepts intellectuels qui fleurent bon la psychanalyse, l’inconscient collectif dont un collectif d’historiens ou d’intellectuels, s’est targué d’y voir une des clés d’explication de notre histoire contemporaine.

        Mme Coquery-Vidrovitch a aussi proposé jadis ce type d’explication mémorielle ou psychanalytique.

         La mode de la mémoire s’est en effet emparée de l’histoire, pour ne pas dire s’est substituée trop souvent à cette dernière, dans le cas de l’histoire postcoloniale.

         Seul petit problème, les nouveaux thuriféraires de cette mémoire n’ont jamais mesuré cette mémoire collective, alors que depuis les années 1945, il existe maints instruments de mesure quantitative et qualitative.

        A ma connaissance, Monsieur Stora n’a jamais rien proposé sur ce terrain statistique, quand même plus scientifique qu’un simple discours.

       Je l’ai déjà fait remarquer à maintes reprises, mais il est vrai qu’un autre historien aussi connu, Pierre Nora, a publié une œuvre collective et magistrale, intitulée « Les lieux de mémoire », sans avoir non plus, et à ma connaissance, fait vérifier par enquête statistique la réalité ou les réalités des mémoires décrites le plus souvent avec talent, en France, et pour quel public.

       J’ai aussi critiqué ailleurs, et longuement, en particulier sur ce blog, les analyses soi-disant historiques du collectif Blanchard and Co sur la Culture coloniale ou impériale dans laquelle la France aurait « baigné » à l’époque coloniale, faute d’avoir procédé à un authentique travail d’histoire quantitative, notamment à partir de la presse de l’époque coloniale, seul instrument de mesure massif de la thèse avancée.

       Comment ne pas noter que ce mouvement mémoriel ou historique, souvent d’inspiration idéologique, a complètement oublié les travaux et les leçons des historiens des Annales, les promoteurs de « l’histoire méthodique », telle que décrite par l’historienne Sophie Dulucq (p,21), dans son livre « Ecrire l’histoire à l’époque coloniale ».

        A voir les troubles qui agitent de nos jours l’opinion publique, les troubles qui agitent nos médias, les difficultés qu’il y a à distinguer le vrai du faux, cette propagande mémorielle, car il faut bien désigner ces discours mémoriels par le mot propagande, la France a bien du souci à se faire, faute de réaction, d’opposition, de  contradiction, et à dire vrai, de résistance.

        Foin des mémoires fictives, délétères et autoflagellantes !

Jean Pierre Renaud                          Tous droits réservés

 

 

 

 

 

 

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