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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 14:56

Humeur Tique : Eva Joly, Indépendance de la Justice, et Ecologie ?

 

            Déclaration d’Eva Joly, candidate à la candidature d’Europe Ecologie Les Verts dont fait état le Monde des 16 et 17 janvier 2011, page 10 :

            « Mes combats parlent pour moi. Depuis vingt-cinq ans, ce sont des combats de gauche. »

            Ah bon ! La candidate a fait carrière au Ministère de la Justice de 1981 à 2002, sauf erreur, et elle s’est illustrée dans plusieurs dossiers politico-financiers, sensibles et médiatiques, en qualité de juge d’instruction à Paris entre 1990 et 2000.

            Certains croyaient encore qu’un juge d’instruction instruisait à charge et à décharge, en application de l’article 81 du Code de Procédure Pénale, premier aliéna :

            « Le juge d’instruction procède, conformément à la loi, à tous les actes d’information qu’il juge utiles à la manifestation de la vérité. Il instruit à charge et à décharge. »

Faut-il, dans le cas Joly, interpréter : à charge « droite » et à décharge « gauche » ?

            Et se poser la bonne question : l’écologie est-elle  à droite ou à gauche ? Et notre bonne vieille planète-terre, à droite ou à gauche ?!

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 09:35

Le Maire de Paris, socialiste ? Mondain ? Sûrement ! Ecologiste ? Non ! Partageux avec sa banlieue ? Non ! Trois exemples

Le Bois de Boulogne ne porte décidément pas chance aux Parisiens, pas plus d’ailleurs qu’aux habitants de la belle Ile de France.

Quelques hectares du Bois, beaucoup trop, voués au délassement des classes riches, celles qui ont les moyens de fréquenter le Racing Club, c’est à dire de payer la cotisation. La concession mondaine en a été renouvelée récemment.

Ce bois, rappelons-le, a été donné par Napoléon III à la Ville de Paris pour y créer un parc public.

Le maire a décidé par ailleurs de donner la concession du stade Jean Bouin au rugby du Stade Français, présidé par un de ses amis « riches » des années Jospin.

En compensation, il est exact que le maire a récupéré des terrains sur l’hippodrome d’Auteuil, mais était-il besoin vraiment d’accueillir ce nouveau stade de rugby, dans la capitale, alors que le discours du maire défend un Paris solidaire de sa banlieue ?

Le Stade Français n’aurait-il pas été mieux situé dans cette fameuse banlieue qui a tant besoin d’animation économique, sportive, et sociale ? Une occasion encore perdue !

Et en « troisième set », l’extension de Roland-Garros au détriment d’un patrimoine pluri-centenaire, le sanctuaire de la nature que sont les Serres d’Auteuil. Le tournoi ne pourrait donc pas être organisé à Versailles, Gonesse, ou Marne la Vallée ?

Alors que chacun sait que  ce sont les citoyens fortunés qui fréquentent le plus Roland-Garros. Il faut s’y faire voir, gauche ou droite du reste confondues ! Et il est encore de meilleur ton d’y louer une tribune.

Comment ne pas en conclure ?

 1) que le socialisme du maire est un socialisme mondain,

2) que le maire a décidé de sacrifier un des plus beaux sanctuaires de la nature de la capitale au profit de balles de tennis mondaines,

3) que le discours qu’il tient sur la solidarité régionale est un discours bidon, puisqu’il refuse de partager les grandes richesses de la capitale avec ses banlieues, lorsque l’occasion lui en est donnée, et elle lui était précisément donnée.

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 11:34

« L’Afrique noire française »

« L’heure des indépendances »

Sous la direction de Charles-Robert  Ageron  et Marc Michel

Lecture

Volet 1

            Un pavé de près de 800 pages qui a la particularité de se présenter comme une réédition, dans l’année du cinquantenaire des indépendances :

« 1990,2010, ce livre est une réédition. Il reprend sous une forme condensée, les apports d’un colloque remontant à 1990, trente ans après les indépendances de treize pays africains « francophones ».

Après avoir rappelé le chemin éditorial de ce livre, nous bornerons notre commentaire de lecture à quelques-unes des pages qui ont retenu notre attention, et tout particulièrement à celles consacrées à l’indépendance de Madagascar, et au témoignage très intéressant, à tous points de vue, de M.Rabemananjara, ancien député à l’Assemblée Nationale.

L’ouvrage comprend sept parties :

1 La marche aux indépendances : le rôle des forces intérieures (21 à 221)

2 La France et les indépendances africaines (221 à 377)

3 Les indépendances vues d’Afrique (377 à 539)

4 L’environnement international (539 à 629)

5 L’Océan indien et l’indépendance de Madagascar (629 à 729)

En ce qui concerne la première partie consacrée au « rôle des forces intérieures », leur lecture me laisse assez dubitatif, sauf en ce qui concerne le rôle des élites du Sénégal et celui des partis politiques de l’ancienne AOF, mais ce dernier, tardif, puisque postérieur à 1945.

Et la réponse à ce doute figurerait sans doute dans le rapport général de la troisième partie, quant à l’ambigüité du mot et du concept d’indépendance, tels qu’ils étaient compris par les africains.

Le rapporteur écrit :

« L’idée et le mot donc se banalisent à partir de 1958, même si le contenu en reste relativement flou. Une observation linguistique d’abord : peu de partis politiques ou de personnalités politiques ont, semble-t-il, à partir des textes que j’ai vu traduits en langue indigène, utilisé le mot « indépendance ». (page 383)

« Ce balbutiement au niveau des concepts sur lesquels il y aura peut-être des choses à dire lors de la discussion me semble témoigner de cette chose dont nous avons un tout petit peu discuté hier, c’est-à-dire la capacité non seulement d’adaptation, mais aussi d’invention de la part des sociétés africaines. » (page 384)

Et l’analyse du rôle des « acteurs africains » n’est pas toujours très éclairante, d’autant plus quand le rapporteur général précise :

« Comment savoir ce que pense, à cette époque, l’homme de la rue ? Comment mesurer l’opinion publique ? » (page 389)

Effectivement, et pour avoir navigué, dans les années 1956, au nord du Togo, territoire sous mandat de l’ONU, et promis à l’indépendance, il n’y avait tout d’abord pas de rues, et les journalistes auraient été bien en peine de dire ce que pensaient les Ngan-Gan (animistes) ou les Tyokossi (musulmans) de l’indépendance, sauf en interrogeant leurs féticheurs, leurs marabouts, ou leurs chefs, qui faisaient concrètement la pluie et le beau temps, et qui constituaient leur véritable horizon social ou culturel, beaucoup plus que les commandants de cercle.

A noter qu’a cette époque encore, les Ngan-Gan (cercle de Sansanné-Mango) vivaient nus : les hommes portaient un étui pénien et les femmes une décoration de feuilles vertes. Il est loin d’être assuré du reste que « l’ethnie » en question n’ait pas craint, avec « l’indépendance » de se retrouver sous la domination de leurs puissants voisins.

Un monde séparait par ailleurs la mentalité des gens de la côte et des gens de la brousse.

En 1990 (époque de ce colloque), il aurait été encore possible de réaliser un important travail d’interview de tous les intermédiaires cités plus haut ; peut-être le travail a-t-il été fait, mais les rapports n’en parlent pas, alors que c’est tout le problème posé par la problématique de l’opinion publique villes- brousse des années 1950, pour autant qu’il ait eu quelque chose qui ressemblât à une opinion publique de brousse.

A se demander donc si ces réflexions de type « historique » ne reconstruisent pas une histoire qui n’a jamais existé ?

Le même problème d’analyse et d’évaluation de l’opinion publique française à l’égard des colonies se posait, dans un contexte d’information qui n’avait naturellement rien à voir avec celui des colonies, avant l’arrivée des sondages d’opinion, c’est-à-dire juste avant 1939.

Et pour rassurer les sceptiques sur ce magnifique sujet de l’opinion publique dont on peut dire tout et n’importe quoi, je signale que beaucoup d’historiens ont évoqué l’évolution de l’opinion publique française, jusqu’aux sondages analysés entre autres par M.Ageron, sans jamais avoir pris le soin d’exécuter un travail d’analyse statistique de tous les supports culturels qui ont existé et qui sont encore disponibles, afin de déterminer si oui ou non, les « médias » de l’époque (et avant les sondages) accordaient de l’importance aux colonies, à la fois dans la place accordée (statistiquement) et dans le contenu de leurs messages.

Le livre ne fait pas état des réflexions tout à fait pertinentes faites à ce sujet par un des co-directeurs de l’ouvrage, précisément M.Ageron, dans la Revue Française d’Histoire d’Outre-Mer, numéro du premier trimestre 1990, l’année du colloque, intitulé : «  Les colonies devant l’opinion publique française (1919-1939 ».

L’historien s’interrogeait sur la capacité que l’on avait de pouvoir évaluer l’opinion publique, avant les années 1938, 1939, dates des premiers sondages en France, en reconnaissant la difficulté de la tâche, et observait :

« Mais l’historien de la période contemporaine ne peut renoncer pour autant à tenter de connaître, par des méthodes plus empiriques, cette opinion publique, à condition de bien mesurer les limites de son entreprise. Qui s’intéresse à cette « préhistoire » de l’opinion, celle qui précède l’ère des sondages, doit être parfaitement conscient du champ de cette recherche. » (RFOM, page 31)

Comme je l’ai indiqué dans le livre « Supercherie Coloniale »,  les historiens du sujet ne paraissent pas être encore sortis de cet âge de la « préhistoire », plus de vingt ans après, et des ouvrages d’histoire coloniale ou postcoloniale à la mode dissertent à loisir sur la culture coloniale, une opinion publique « imprégnée » de colonial, sans jamais s’être attachés à évaluer sérieusement cette fameuse opinion publique, en procédant à des travaux d’évaluation statistiques sérieux sur les vecteurs de l’opinion publique de l’époque, et en particulier sur la presse.

Quant à l’échec des fédérations, le rapporteur écrit :

«  Quoi qu’il en soit, l’échec des fédérations primaires  est incontestablement un échec du RDA, parti majoritaire en AOF et qui était né pour rassembler l’Afrique. C’est aussi et surtout un échec de la décolonisation française en Afrique noire. La France seule, à l’instar de ce que firent les Anglais en Nigéria, pouvait maintenir l’unité des fédérations qu’elle avait créée de toutes pièces et qui étaient néanmoins devenues des réalités politiques, économiques, et culturelles. » (page 456)

Il parait tout de même difficile de comparer l’AOF à la Nigéria, eu égard, aussi bien, à leurs ressources comparées et à la configuration géographique des deux territoires, outre un « héritage colonial »  très différent.

Une contribution souligne plus loin le manque d’intérêt stratégique de l’Afrique de l’ouest (page 543)

Est-ce que la France se serait opposée à la volonté de Senghor et d’Houphouët - Boigny s’ils avaient eu la volonté de maintenir la fédération ?

Et dans l’histoire de cette région d’Afrique, est-ce que les grands Almamys que furent Ahmadou,  à Ségou, et Samory, à Bissandougou, ne rencontrèrent pas le même type de difficultés pour agréger à leurs empires musulmans des royaumes malinké ou bambara ?

La quatrième partie consacrée à « L’environnement international », contient une contribution intéressante de M.Pervillé, de laquelle il résulte que  le FLN  n’a jamais été panafricaniste, et que les députés africains, dans leur grande majorité, ont toujours manifesté une certaine prudence, pour ne pas dire réserve, à l’égard  de la guerre d’Algérie.

La semaine prochaine, le volet 2 de cette lecture sera consacré à Madagascar

Jean Pierre Renaud

 

 

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 11:28

Humeur Tique : La représentativité de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et les Très Petites Entreprises, les TPE ?

 

Représentativité de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et TPE ?

Pour avoir une bonne information sur la vie de la puissante, trop puissante Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, il vaut mieux lire Le Parisien (7 janvier 2011- 2/3 de la page II), que la Tribune, journal d’information économique et financière (7 janvier 2011- un entrefilet page 13)

Dans le Parisien, une interview du tout nouveau président, M. Gailly, plus un article très intéressant, intitulé « Le petit commerce se rebiffe »

Dans la Tribune, un petit entrefilet sur le curriculum vitae un peu surprenant du nouveau président de la Chambre.

Pourquoi l’article du Parisien est intéressant ? Parce qu’il soulève des questions de fond qui n’ont jamais été réglées quant à l’organisation de la Chambre et à sa représentativité.

La Chambre fonctionne beaucoup plus comme un ministère, un groupe national de pression économique, financier, et aussi politique, que comme une chambre de commerce et d’industrie classique.

 Son organisation est éloignée des préoccupations du terrain, et les dernières élections montrent à la fois que cette institution est très loin d’être représentative de ses électeurs, avec un taux de participation électorale de 6,42% en 2010, au lieu de 10,5% en 2004, ce qui n’était déjà pas très brillant.

A comparer avec un taux national de participation de 17,2%, un taux qui n’est déjà pas très folichon, du minimum de 6,4% à Paris et dans la petite couronne, au maximum de 46,7%.

Est-ce qu’il est raisonnable d’estimer qu’une chambre de commerce et d’industrie importante –elle gère un budget de 551,4 millions d’euros – est vraiment représentative, alors que 93, 6 % de ses électeurs ne prennent pas part au scrutin ? La réponse est non !

 La majorité des sièges a été emportée par une coalition MEDEF-CGPME, mais les petites entreprises se sont rebiffées et ont gagné quelques sièges.

L’institution est donc de moins en moins adaptée dans ses structures et son fonctionnement à la situation actuelle des entreprises de l’Île de France, si elle l’a jamais été. Elle n’a jamais véritablement exprimé les aspirations des Très Petites Entreprises.

 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 09:34

Oran, le souvenir de l’Algérie Française

Le film « Un balcon sur la mer » de Nicole Garcia

 

J’hésitais à aller voir ce film dédié à une certaine nostalgie de l’Algérie Française, bien éloignée des souvenirs que beaucoup de soldats appelés du contingent ont conservé du bled ou du djebel où ils ont servi, qui ne ressemblent pas du tout à ceux qui hantent encore beaucoup de Français ou Françaises d’Algérie, qui y sont nés, ou leurs descendants.

L’intrigue est simple, celle de la rencontre, en Provence, entre deux adultes, déjà mûrs, dont la famille avait été rapatriée en 1962 : l’homme éprouve un choc émotif, en étant convaincu qu’il vient de retrouver la petite fille qu’il avait aimée à Oran.

Donc une belle histoire d’amour d’enfance algérienne avec une intrigue qui se déroule sur un arrière-plan d’affaires immobilières malheureusement confus.

L’histoire en elle-même est intéressante, étant donné qu’elle nous donne l’image émouvante de ces Français et Françaises d’Algérie, attachés à leur terre de naissance, vivant dans leurs souvenirs toujours vivants.

Mais en ce qui me concerne, et lors de mon séjour de vingt et un mois dans le djebel, et alors que j’ai été un grand lecteur de Camus, j’ai eu le sentiment d’être beaucoup plus proche du décor de La Peste que de celui des Noces, à Tipaza, semblable aux quelques aperçus d’images du film.

Et pour illustrer cette appréciation, je me permettrais de rappeler, tout d’abord, un extrait d’Albert Camus, dans La Peste, une des vignettes que j’avais choisies pour introduire le récit de mes propres souvenirs dans un des djebels de la Soummam :

« Le soleil de la peste éteignait toutes les couleurs et faisait fuir toute joie. »

« C’est une idée qui peut faire rire, mais la seule façon de lutter contre la peste, c’est l’honnêteté. »

Pourquoi ne pas citer un autre extrait du même auteur, les premières phrases de « Noces à Tipaza », qui éclairent une autre face de l’âme, celle du film, la nostalgie de cette Algérie française ?

« Au printemps, Tipaza est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l’odeur des absinthes, la mer cuirassée d’argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierre. »

Mais pour dire la vérité, les descriptions d’Oran faites, dans un autre contexte, par le même auteur, ne sont pas toujours des plus romantiques, et c’est le moins qu’on puisse dire…

Jean Pierre Renaud

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 11:56

Quelles stratégies pour l’élection présidentielle 2012 ?

Le direct ou l’indirect ?

 

            Et puisque les partis politiques et tout autant les médias ne pensent plus qu’à ça, esquissons quelques réflexions sur la problématique des stratégies des candidats à cette élection.

            Il faut d’abord revenir aux enseignements de la stratégie militaire, ceux des Sun Tzu, Clausewitz, et Liddell Hart, pour ne citer que les principaux.

Deux adversaires positionnent leurs forces sur une ligne d’attente, et tentent de l’emporter, soit à la suite d’un affrontement direct, une bataille d’extermination, soit à la suite d’une manœuvre indirecte de contournement qui démoralise l’ennemi, précisément en dehors de cette ligne d’attente, là où l’adversaire est faible.

Les occidentaux ont très souvent mis en œuvre des stratégies de guerre directe,  alors que les Asiatiques (fidèles aux enseignements de Sun Tzu) ont très souvent donné la préférence au détour, au leurre, à l’usure, à la démoralisation.

En Occident, les Anglais ont incontestablement été des familiers des stratégies indirectes.

Dans son livre « Carnage et Culture », Victor Davis Hanson a proposé des analyses très intéressantes, et fort bien documentées, sur le penchant qu’on toujours eu les civilisations occidentales pour l’affrontement direct, en face.

Que faut-il en tirer dans le cas d’une élection présidentielle ?

Cette élection se joue sur une ligne d’attente entre un candidat et les électeurs, et tout le problème d’un candidat ou d’une candidate va être de savoir à quel moment il faut sortir de sa propre ligne d’attente, c’est-à-dire être candidat, et donc en position d’affronter concurrents de droite ou de gauche (à la condition  d’avoir un projet politique).

Tant qu’un candidat potentiel ne s’est pas porté candidat officiel, il bénéficie d’une sorte de protection indirecte : on le ménage, on ne le craint pas, on essaie de le faire sortir du bois.

Mais à un moment donné, le candidat, non déclaré, qui a des chances de l’emporter, est dans l’obligation d’afficher son ambition, et tout change alors dans le positionnement des forces sociales, culturelles et politiques, amies, ennemies, ou neutres.

Il est donc évident que dans ce jeu stratégique les chances des différents candidats sont inégales et que ceux qui ont découvert leur jeu très tôt, souvent les seconds couteaux, ont peu de chances d’aller jusqu’au bout, à la fois par insuffisance de notoriété et par usure prématurée de leurs forces, tant ils ont été les premiers à subir l’épreuve du feu, c’est-à-dire du direct.

La stratégie politique indirecte n’intéresse donc véritablement que les poids lourds de la politique, ceux qui peuvent prendre le temps de déclarer leur candidature, et donc de passer à l’action directe au moment qu’ils estiment être le plus opportun, le plus efficace politiquement.

Dans l’histoire électorale récente, Giscard en 1981, et Balladur, en 1995, bons candidats de l’indirect, ont laissé échapper leur chance de réussite, en tardant à passer à la confrontation directe, car à un moment donné, il faut passer au direct.

Mais me direz-vous, Présidents ou Premiers Ministres sortants et candidats, peuvent éviter de passer au direct le plus longtemps possible, si le camp de leurs adversaires est très divisé, et c’est vrai !

Et dans ce grand jeu du direct et de l’indirect, toute la question est de savoir quel poids peut avoir le programme politique par rapport au poids du candidat, à son capital image, compte tenu de la difficulté qu’il y a aujourd’hui à définir un programme dit de gauche ou dit de droite, d’où le risque de donner une prime indirecte aux hommes ou aux femmes, et donc, non aux idées.

Et en ce qui concerne l’élection présidentielle 2012, elle risque bien de se jouer par le détour de la mondialisation, entre FMI et G20, si l’« imam caché » auquel rêvent certains socialistes, décidait de se présenter à cette élection.

La situation stratégique politique actuelle parait être très volatile, aussi bien sur le plan national qu’international, et dans son état actuel, elle préfigurerait des recompositions politiques attendues ou inattendues.

Jean Pierre Renaud

Ce type d’analyse avait été effectué dans un essai qui avait intéressé le général Gambiez, publié sous le titre « Chemins Obliques ou Stratégies Indirectes » Editions JPR- 1998

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 18:03

« La suite de l’histoire humaine dépendra de notre rapport avec la connaissance » Interview d’Etienne Klein, physicien au Commissariat à l’Energie Atomique

Journal La Tribune du 2 janvier 2011

            Une interview au contenu, au demeurant, intéressant, sur les relations qu’entretiennent les sociétés du monde, la nôtre évidemment comprise, avec les sciences. Le physicien note que les pays développés s’intéressent de moins en moins à la science, et qu’en France de moins en moins d’étudiants s’engagent dans les études scientifiques.

Vaste débat incontestablement que celui du rôle de la connaissance dans l’humanité, mais très curieusement, l’interview se termine sur une étrange évocation.

 Après avoir souligné l’importance de la mission capitale de transmission de la connaissance, l’auteur déclare :

            « Elle passe également par une ré-érotisation de l’acte de connaissance. Chacun doit pouvoir découvrir qu’on peut se faire plaisir avec la science, vibrer grâce à elle, car comprendre aide à mieux ressentir. »

            Comment ré-érotiser l’acte de la connaissance, sans jeu de mots, comment imaginer l’érotisme du nano-monde ? M.Klein va sans doute nous éclairer dans une autre interview, compte tenu de ses compétences éminentes en nanosciences, mais attention au réchauffement climatique !

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4 janvier 2011 2 04 /01 /janvier /2011 11:11

La Machine infernale du Parti Socialiste, une machine à perdre, pour le choix d’un candidat aux présidentielles!

 

            A peine la dernière élection présidentielle passée, les socialistes se sont mis au travail, non pas pour mettre au point un programme à proposer aux Français, mais  une machine électorale compliquée de désignation électorale de leur futur candidat aux présidentielles.

Curieuse démarche politique de la part d’un parti qui nous avait habitué, traditionnellement, et conformément à sa vocation, à mettre la priorité sur les idées, et non sur les hommes, ou les femmes !

On ne parlait que de ça, et on ne parle plus que de cela ! Qui va l’emporter, non pas du projet socialiste, ou des projets concurrents, mais de x, y, ou z, et de tous ceux à venir qui solliciteront les suffrages des militants ainsi que ceux de  tous les français qui sont vivement encouragés à y associer leur vote.

Cela devient fatigant, très fatigant, et les médias associés aux candidats les font passer en boucle sur leurs canaux, ardents à gonfler cette bulle politico-mediatique artificielle, et peut être parisienne.

Les socialistes ont donc mis au point une belle machine infernale, toute neuve, qui va permettre aux différents candidats, il y en a bien eu un d’annoncé chaque mois de s’entretuer et d’affaiblir les chances de leur formation politique, au point d’oublier qu’ils en défendent le même programme.

Le Parti Socialiste a donc perdu sa vocation d’apporteur d’idées, de justice sociale et de progrès, et comme la droite, il s’est mis en quête d’un homme ou d’une femme qui se propose d’être le sauveur  de la patrie!

Ce grand parti n’a, en plus, pas le courage politique de désigner lui-même son champion !

Ce texte a été rédigé avant l’épisode Valls et 35 heures de Madame Aubry

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3 janvier 2011 1 03 /01 /janvier /2011 10:43

Humeur Tique : les Marchés ! Le Marché, le Dieu Marché ! Ou plutôt le Marché Fou !

Les médias n’ont que ce mot à la bouche, et bien sûr les financiers de tous poils !

            Est-ce que les dirigeants de la terre entière ne sont pas devenus fous, mais pas tous ?

            Nos ancêtres ont adoré toutes sortes de dieux du ciel ou de la terre, et aujourd’hui, rien n’a vraiment changé, sauf qu’un nouveau dieu s’est érigé en maître de toutes choses, le Dieu des Marchés, une nouvelle idole « infernale ».

            N’avez-vous pas entendu ce refrain toujours ressassé : le marché ! Le marché,  juge suprême de la politique des nations,  de leurs comportements bons ou mauvais ?

Il serait donc juste que les marchés récompensent ou punissent les mauvais Etats, les délinquants, ceux qui ne respectent pas la dure loi des marchés, celle qui est trop souvent la loi de la spéculation effrénée, comme l’a montré la dernière grande crise de 2008, qui n’est d’ailleurs pas terminée.

            Les dirigeants de la terre entière ne sont, pas tous, devenus fous : la Chine a pris soin de rester hors marché, ce qui lui donne entre autres la possibilité de faire ses emplettes sur tous les continents.

            Les Etats Unis conservent, avec le dollar, une capacité d’intercession encore efficace auprès du nouveau Dieu des Marchés.

Les dirigeants de notre « belle » Union européenne n’ont pas encore compris, qu’à leur petit jeu du chacun pour soi entre pays membres de l’Union, ils étaient mûrs pour devenir les colonies des nouvelles grandes puissances du XXI° siècle, si certains des pays de l’Union ne le sont pas déjà.

Alors le bilan actuel d’une telle démission ? Le mépris des hommes, l’absence de courage politique qui serait nécessaire pour défendre un modèle de vie européen qui en vaut beaucoup d’autres.

Et ce qui est beaucoup plus grave, l’oubli du bien commun qui est au coeur de la civilisation européenne! 

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 15:33

Humeur Tique : la Françafrique « cachée » : Gbagbo et Coquery-Vidrovitch, ou les « Enjeux politiques de l’histoire coloniale » ou postcoloniale ?

 

            Les lecteurs du journal le Monde savent qu’ils trouveront toujours une information intéressante au détour d’un article, d’une tribune, ou d’une page.

Et tel fut le cas, avec le « Décryptages Débats.du 28 décembre, page 16, en lisant un article de M.Bouquet, professeur de géographie politique à l’Université Bordeaux III,  intitulé :

« L’université française et ses tyrans

« Gbagbo et ses amis en sont issus»

Avec l’extrait suivant : « La liste est longue, mais on peut faire court. Laurent Gbagbo a soutenu sa thèse de doctorat d’histoire à la Sorbonne avec une grande – et progressiste – historienne française qu’il a d’ailleurs décorée il y a quelques semaines en souvenir de cette collaboration. »

C’était, sauf erreur, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août dernier, Madame la Professeur émérite fut alors faite Commandeur de l’Ordre ivoirien, diable ! C’est le cas de le dire !

La Françafrique n’est donc pas toujours là où on l’attend, car il est tout de même difficile de dire que M.Gbagbo pouvait être, déjà au mois d’août dernier, un modèle pour la jeune démocratie africaine, alors que le processus de l’élection présidentielle était difficilement engagé.

Il est vrai, et comme nous l’avons dit sur le blog du 3 décembre dernier, que Lang a fait beaucoup mieux, en assistant à un des meetings électoraux de Gbagbo, mais les initiés comprendront mieux le sens du titre cité plus haut d’une des dernières œuvres d’histoire de Mme Coquery-Vidrovitch. Ce livre a fait l’objet d’une lecture critique sur le blog du 28 mars 2010.

La « grande – et progressiste – historienne française » aurait – t- elle trouvé à Abidjan, du  nouveau grain à moudre, en rapport avec notre  «inconscient collectif » (page 168 du livre cité),  une magnifique occasion de briser le « tabou  français » de « la « non-décolonisation » de la société française » (page 166), ou d’avoir enfin une chance historique d’ouvrir une nouvelle page du « postcolonial » à la Françafricaine ?

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