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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 08:16

Droit de vote des étrangers ? Pour ou Contre ?

Suffrage universel ou communautaire ?

Comment éclairer notre route ?

 

            Dans son programme, le candidat Hollande a inscrit l’attribution du droit de vote aux étrangers (hors Union Européenne) résidant en France depuis plus de cinq ans, pour les élections municipales. Le Parti Socialiste vient de relancer le débat.

            Il n’est pas interdit d’examiner les arguments qui sont le plus souvent avancés sur un sujet aussi sensible.

            Les socialistes répètent à l’envi que Mitterrand avait déjà inscrit cette proposition dans ses engagements de campagne pour l’élection présidentielle de 1981, une promesse qu’il n’a pas tenue.

            Il est possible de remarquer qu’entre 1981 et 2013, la situation démographique de la France a beaucoup changé du fait de l’immigration, et que certains départements ou communes comptent un nombre important, soit de citoyens français d’origine étrangère, soit d’étrangers en séjour régulier et résidant en France depuis plus de cinq ans.

            Il est évident que ce dossier ne peut être examiné sans transparence et sans affichage des statistiques du corps électoral nécessaires pour mesurer les effets éventuels d’une telle mesure.

Quid des conséquences de cet élargissement du corps électoral sur le résultat des élections ?

Autre argument, les socialistes répètent que ce type de mesure permettra un mieux vivre ensemble,  donc de lutter contre le communautarisme,mais comment la République fera en sorte que, dans telle ou telle commune, où le nombre des étrangers est important, par exemple en banlieue parisienne, ou dans des départements comme Mayotte ou la Guyane, les membres de cette ou de ces communautés ne proposent pas de voter pour une liste de candidats appartenant à une communauté, avec une possibilité de sièges, et de toute façon, d’arbitrage des élections municipales ?

La restriction légale, proposée, qui les priverait du droit de pouvoir accéder aux fonctions de maire ou d’adjoint, ne parait pas suffisante pour éviter une dérive communautaire de ces élections.

Cette proposition fait d’ailleurs l’impasse sur les statistiques encore tabou des citoyens qui ont la double nationalité, alors que la connaissance de ce type de données serait utile également pour pouvoir apprécier les tenants et aboutissants d’un tel élargissement des droits politiques.

Motif supplémentaire pour mettre sur la table, commune par commune, toutes statistiques utiles à une meilleure connaissance du sujet et des effets d’une telle proposition.

Avant toute décision, les Préfets devraient être invités à réunir ces éléments statistiques dans les communes importantes où l’effectif des habitants et des résidents d’origine étrangère est important, et les publier.

Les services préfectoraux ont une longue expérience de la prévision plus ou moins fiable des scrutins électoraux, mais ici leur travail sera plus facile puisqu’il ne  s’agit pas de prévision, mais de récolte des chiffres commune par commune, avec l’affichage des résultats.

Sans disposer de tous ces éléments de connaissance et d’appréciation du dossier, dont disposent peut-être déjà le gouvernement ou le Parlement, une telle mesure parait encore prématurée.

L’idée de faire participer les résidents étrangers de plus de cinq ans payant leurs impôts aux élections municipales est sans doute une idée novatrice et intéressante, mais encore faut-il avoir toutes les informations  utiles avant d’élargir le corps électoral.

Pourquoi ne pas expérimenter une solution intermédiaire qui donnerait à ces nouveaux électeurs la possibilité d’élire un conseil des résidents étrangers, avec avis de consultation obligatoire sur les ordres du jour du conseil municipal, avis obligatoirement communiqué à ce conseil municipal avant de passer à l’ordre du jour ?

Sur des sujets institutionnels aussi complexes, pourquoi ne pas expérimenter avant d’aller plus loin ? Et avant toute chose, connaître les enjeux statistiques du choix qui pourrait être fait.

Jean Pierre Renaud

 

 

 

 

 

 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 11:28

Gallieni et Lyautey, ces inconnus !

Eclats de vie coloniale

Morceaux choisis

Madagascar

Marques de la vie coloniale de Lyautey

14

 

            C’est sans doute à l’occasion du premier grand commandement que lui confia le général Gallieni, le premier territoire, dans le nord de Madagascar, notamment à Ankazobé, le chef- lieu de son territoire, à 80 kilomètres au nord de la capitale, que l’on voit le mieux Lyautey à l’œuvre, à l’ouvrage, urbaniste, ingénieur des ponts et chaussées, créateur d’écoles, inspirateur de vie…

            Premier chantier, la piste de Majunga, celle qui reliait la capitale Tananarive au port de Majunga, sur la côte Ouest.

            Le commandement de la folle expédition de Madagascar avait choisi de débarquer sur cette côte, et les troupes avaient subi une effroyable hécatombe dans la première partie d’une nouvelle route, qu’il fallait construire complètement dans une zone tropicale de marécages. En effet, l’idée d’utiliser des voitures Lefèbvre, adaptées aux transports du Soudan, mais inadaptées à Madagascar, avec précisément la nécessité de créer une route qui n’existait pas, avait causé un vrai désastre.

            Le général Gallieni lui avait donné la mission de rouvrir cette route de Majunga qui avait cessé d’être pratiquée depuis l’expédition de 1895. Entre la mer et la capitale, le trajet était beaucoup plus long que celui de la route de Tamatave :

 «… le parcours presque désert et sans ressources, mais le terrain beaucoup plus facile et, surtout comme tout le versant Ouest de l’île, soumis à un régime de pluies beaucoup plus modéré que le versant Est, ce qui faciliterait beaucoup les travaux….

A partir d’Andriba, personne, sauf quelques isolés, n’avait suivi ce parcours depuis l’expédition. Nous en retrouvions la trace à chaque pas après ces deux années, et c’était lamentable. Nous avions l’impression d’une « Retraite de Russie » en avant. Les voitures Lefèvre gisaient par centaines, les débris de toute sorte et, aussi, hélas ! les squelettes nombreux d’animaux, mulet et chevaux, mais d’hommes. Je me souviens du plaisir avec lequel, après le désert brûlé du Bouéni, nous vîmes la piste atteindre les bords riants de la Betsiboka ; nous nous faisions une joie de pouvoir désormais planter chaque jour, notre bivouac sur sa rive verdoyante. Notre joie dura peu ? dès le premier jour, le premier point propice nous rebuta par la vue des dépouilles macabres qui y étaient amoncelées et, de guerre lasse, nous nous fixâmes au point où il y avait le moins de squelettes. Et nous fûmes vite avertis que nous ne pouvions bénéficier du voisinage du fleuve qui nous invitait au repos et au bain, mais où la mort nous guettait sous les espèces de crocodiles pullulants.

Je me souviens qu’à l’un de ces bivouacs nous trouvâmes une voiture Lefèbvre ayant encore entre les brancards le squelette de son mulet et, dans l’intérieur le squelette de son conducteur. Et l’on évoquait malgré soi l’enfer de Scarron :

Je vis l’ombre d’un cocher

Brosser l’ombre d’un carrosse » ( LM/p,206)

Entre le mois de septembre et celui de novembre, Lyautey fit réaménager les passages les plus difficiles de cette piste, et après avoir réussi à récupérer un lot de 25 voitures Lefèvre, il fit former un premier convoi vers la capitale, rempli de produits de la côte.

Lyautey sur une charrette anglaise :

« J’étais en tête, menant une charrette anglaise que j’avais achetée à Majunga. Ce fut le great event de la saison. Jamais on n’avait vu, depuis l’origine des temps, une voiture à Tananarive ; et la population de la ville et de la région encombrait le parcours jusqu’à plusieurs kilomètres. » (LM/p,206)

Fondation de la ville d’Ankazobé

A Leclerc,

« En pirogue sur l’Ikopa entre Anbato et Majunga, le 21 septembre 1897,

Sur les entrefaites, on a triplé mon territoire, le poussant presque jusqu’à Majunga. Il me faut rouvrir cette route, y ramener la vie, y improviser une ligne de ravitaillement dont, jusqu’ici, on n’avait rien voulu savoir, secouer les inerties de Majunga, faire pousser du riz, de l’orge. Entre temps, j’ai « fondé une ville » à Ankazobé, dont je voudrais faire le centre d’échange, le lieu de transit entre l’Emyrne et la côte Ouest. » (LM/p,209)

Dans une lettre à sa sœur, datée du 10 janvier 1898, Lyautey fait le point de ses activités dans la nouvelle cité : « inauguration solennelle du premier pont sur l’Andranobé, pont de quatre travées en charpente, mes bourjanes (porteurs de mon filanzana) dans des lambas battant neuf, chapeaux à rubans  multicolores, musiques, re-discours, gratifications multiples.

Après-midi, concours d’école : ces écoles sont venues, amenées par leurs soldats-professeurs, bannières, chants, dinette de riz et de bœuf ; interrogation des trois plus forts de chaque école, deux garçons et une fille qui m’ont récité des fables de La Fontaine ; distribution de prix, lambas de couleur et livres d’images ; concours de chant. Et après cette séance… j’en avais assez

Depuis lors, je suis toujours dans mes constructions… vraiment Ankazobé devient épatant ! Les boulevards se plantent, les maisons s’arrangent, cela ne commence encore que lentement à prendre un aspect « fignolé » ;, mais l’ensemble se dessine bien et surtout présente déjà ce cachet de ville coloniale anglaises auquel je tiens tant, cottages et dissymétrie.

Toujours à sa sœur, à Ankazobé, le 27 mars 1897 :

« …Sauf les quelques coups de fusil que j’ai donnés en arrivant pour amener Rabezavana à se soumettre, que fais-je depuis un an ? Des routes, des ponts, des rizières, des marchés, des écoles.

A quoi ai-je passé cette journée-ci ! Permettez que je vous en donne « l’emploi du temps ».

Après mon courrier de service, j’ai, ce matin, passé une heure à mon école professionnelle, où, sous la direction de cinq soldats chefs d’atelier, vingt- cinq petits Malgaches apprennent à faire des meubles, à charpenter, à forger, à souder, à peindre. De là à mon lazaret, à une demi- heure d‘ici, où mon médecin a entrepris, avec une installation ingénieuse, de guérir en grand la gale qui depuis des siècles pourrit ce peuple. De là à l’école, où un caporal m’a présenté ses soixante élèves qui commencent à baragouiner en français toute la vie usuelle et à qui, en outre, il enseigne à se laver, à se peigner, à se vêtir…

A ma sortie de table, défilé de Malgaches ayant quelque chose à demander ; justice de Saint Louis sous son chêne…. »

Lyautey se rend ensuite à un chantier de captage de sources, longe une pépinière de cinq cents arbres fruitiers plantés par un de ses lieutenants, puis  visite celui de la construction d’une ferme-école…

« Un vieux cultivateur chassé d’Egypte par les Anglais, aidé de deux soldats, y établit cinquante vaches que je lui ai acheté, un poulailler multiple, des cochons, des lapins, et les Malgaches vont y apprendre l’élevage rationnel, et dans quelques mois je vendrai des fromages à Tananarive….

Voilà la seule guerre que j’aime et comprenne, celle qui fait, tout de suite, plus de richesses, plus de cultures, plus de sécurité, et la preuve, c’est qu’autour de moi, les vieux villages démolissent spontanément leurs parapets antiques, comblent leurs fossés séculaires en disant : « plus besoin, plus de voleurs, plus d’incursions de pillards sakhalaves. »

Et voilà toute la méthode Gallieni, et pourquoi les journaux bêtes ne parlent-ils pas de cela au lieu de faire mousser la moindre escarmouche, de donner des proportions de colonne au moindre changement de garnison ? Cette vie me console du vilain spectacle métropolitain. » (LTM/p,569)

Et pour compléter le tableau, Lyautey écrivait à Max Leclerc, le 14 mai 1898 : « J’ai commandé en France 50 charrues que j’attends dans deux mois : toutes sont retenues par des Malgaches, qui dressent des bœufs dans cette vue… » (LTM/p,577)

Commentaire : le récit de Lyautey se suffit à lui-même, parce qu’il met en évidence le retard multiforme, mais relatif, de Madagascar à l’époque de la conquête, et que parallèlement, le colonel fait une description bucolique du soldat artisan, paysan, et maître d’école. Alors, et naturellement, à l’exemple de certains chercheurs, il est possible de s’interroger sur les avantages et inconvénients de la vraie ou supposée modernité.

Jean Pierre Renaud

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 14:34

Le budget de la Défense de la France, le Livre Blanc, et la politique de l’autruche !

Défense de la France ou défense  de l’Europe ?

Ou comment ne plus être les « Suisses » de l’Union Européenne !

Les journaux du Monde des 26 et 27 mars 2013

 

            A lire la page que le journal Le Monde du 26 mars 2013, page 18 Décryptages Débats, vient de consacrer au dossier du budget de la Défense, il est difficile de ne pas se poser des questions sur la pluralité de l’information qui devrait présider à un tel débat.

            Sur les trois tribunes, deux défendent le statu quo de notre politique de défense, la première, celle d’un représentant d’une fondation dont le budget, non public, est alimenté par le lobby des administrations ou  industries de la défense, la deuxième, celle d’un ancien ministre UMP, et la troisième, celle d’un spécialiste des techniques avancées, dont le propos ambitieux propose une nouvelle voie d’évolution pour les équipements de la défense.

            Pourquoi continuer à flatter l’égo national alors que notre pays est incapable d’assurer, à l’heure actuelle, la paix publique et sociale dans tous nos quartiers, et n’a plus les moyens d’assurer sa grandeur militaire passée, et cela, depuis des années ?

            Souveraineté de la France ? « Indépendance nationale », comme le déclare Monsieur Guéant, alors qu’il serait bien en peine de nous dire, ou d’avoir le courage de nous dire, s’il le sait, quelle est notre part d’indépendance nationale dans l’Union Européenne !

Est-ce bien sérieux ? Le chef de l’Etat ouvrirait le feu nucléaire sans demander l’avis de ses voisins européens, comme pour le Mali ?

Dans le journal Le Monde du 27 mars 2013, un éditorial au titre tout à fait étrange :

« Armée amputée, France déclassée »

Avec sept paragraphes d’argumentation favorable au maintien de notre budget de la Défense, et un dernier paragraphe qui ouvre timidement la porte à une réflexion de défense européenne.

Comme si la rédaction avait hésité à endosser jusqu’au bout le discours d’une France du passé !

Le Mali n’a sûrement pas été le bon exemple d’une orientation européenne de la défense, étant donné que le Président n’a alors pas saisi l’occasion pour provoquer la réunion d’un Conseil Européen qui aurait obligé les autres membres de l’Union à prendre leurs responsabilités dans cette lutte contre le terrorisme au Sahara.

Alors, avec le soutien sans doute inattendu, pour beaucoup de ses lecteurs, du journal Le Monde, notre belle, et encore redoutable, armée française serait vouée à être celle des nouveaux soldats « Suisses » de l’Union Européenne ?

Le temps ne serait-il pas enfin venu de remettre les pendules de la France à l’heure, et il ne s’agira pas uniquement de passer de l’heure d’hiver à l’heure d’été ou inversement !

Jean Pierre Renaud

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 15:08

Humeur Tique : Chypre et ses comptes bancaires ou « Un bon croquis vaut mieux qu’un long discours » dixit Napoléon !

Le tableau du journal Les Echos, page 7, le 25 mars 2013 !

Les comptes de dépôt dans les banques de Chypre, en % selon la taille (montant en milliards d’euros)

      Moins de 20.000 euros :          27% (18,46)

       De 20.000 à 100.000 euros:   19% (12,99)

     De 100.000 à 500.000 euros :   12% (8,2)

                Plus de 500.000 euros :      42% (18,46)

Total = 58,11 milliards euros

 

Avec un seul commentaire : il est dommage que le journal n’ait pas proposé le même type de statistique pour les pays de l’Union Européenne, dont la France !

Pour mieux comprendre l’affaire de Chypre !

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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 10:46

Humeur Tique :

Usbeck à Rica, à Paris Qatar, rue de Sfax, le 2 mars 2013

  

            Mon cher Rica, le beau royaume de France a beaucoup de souci à se faire. Je me demande de plus en plus si je ne vis pas actuellement dans un pays étranger, car jour après jour, la petite principauté du Qatar avale la capitale du royaume de France, un jour un palace, un autre jour une belle adresse des Champs Elysées, un troisième jour, le club de foot de la capitale, demain ses banlieues, pour ne pas citer certains personnages de la cour.

            Que de contorsions morales et intellectuelles de la part d’un grand vizir socialiste, et honorifiquement, bey  de Carthage, pour mettre en accord ses convictions socialistes et la politique qu’il mène dans son beylicat !

            Premier exemple : les convictions laïques du grand vizir sont-elles aussi solides qu’on pouvait le croire, à le voir confier les rênes du grand stade des Parisiens à l’émir d’un Etat théocratique ? Pour sa défense sans doute, notre grand vizir dirait qu’il a choisi  pour lui succéder une femme non voilée, alors qu’au Qatar, il ne semble pas que les femmes aient les mêmes droits que les hommes, n’ont pas le droit à la parole, comme chez nous d’ailleurs.

            Le socialisme des bobo-set parisiens serait virulent à ce point ?  A voir les relations confiantes entre le capitalisme du grand luxe parisien et ce socialisme- là, ou entre le milieu du tennis millionnaire, souvent apatride, et le même socialisme !

            Deuxième exemple, les banlieues !

Tu sais que beaucoup de pauvres habitent dans ces banlieues, et que le grand vizir fait régulièrement des déclarations attendrissantes sur la solidarité dont Paris fait preuve à leur égard.

Comment interpréter ces convictions socialistes de partage, en  empêchant leurs pauvres habitants de traverser Paris en automobile, ou en voulant conserver à tout prix un monument de la bobo set- parisienne tel que le stade Roland-Garros.

            Contradictions marxistes ou socialistes chez le grand vizir de Paris ?

 

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24 mars 2013 7 24 /03 /mars /2013 18:46

    Sur France 5

 « Médias, le magazine » sur France 5 le 17/03/2013

Ou des médias mythomanes !

Et le 24/03/2013, à Marseille et avec Mediapart

 

            J’avais préparé une première chronique sur le premier magazine, et faute de temps, j’ai attendu le deuxième ;

            Bien m’en a pris, compte tenu de la mise au point faite par M.Missika, à l’occasion du deuxième magazine.

Le magazine du 17/03/2013

            Un magazine tout à fait intéressant sur le fonctionnement des médias, les types de manipulation ou de dérives que l’on y rencontre fréquemment. Ce jour-là, le magazine s’est beaucoup interrogé sur le cas de la supercherie d’une femme mythomane, soi-disant mère porteuse qui, ces dernières semaines, a fait la une de certains journaux papier ou télé, avec dans la course au scoop, et en premier, le journal Le Parisien.

            Discussion argumentée entre journalistes avec la participation du médiateur de Radio France Télévision, d’un ancien directeur du Parisien, et des chroniqueurs habituels.

            Les responsables des publications ayant donné un grand écho à la supercherie n’avaient pas jugé bon de venir s’expliquer sur le sujet, et tout à fait curieusement, ce fut un responsable syndical qui fut interviewé : comment ne pas faire le rapprochement avec l’actualité des faits divers de la police du ministère de l’Intérieur qui voit le plus souvent les représentants des syndicats de police venir s’expliquer sur tel ou tel cas, beaucoup plus que les représentants attitrés et autorisés du ministère ?

            La présence du médiateur de Radio France était à elle seule une énigme, compte tenu du contraste que son visage présentait : une chevelure brune et une belle et grande moustache blanche ! De quoi  troubler le jugement du téléspectateur, et peut-être plus encore, de la téléspectatrice !

            Cette émission hebdomadaire est tout à fait utile, mais il serait quelquefois intéressant de connaître la ou les méthodes mises en œuvre pour mesurer les audiences ou les fréquentations de sites internet.

            Dernière remarque, il est un peu surprenant de voir à cette émission, un habitué incontestablement compétent, qui symbolise à lui seul une sorte de mélange des genres entre médias, critique des médias, et politique, alors qu’il est notoirement engagé dans la politique municipale de Paris.

Le magazine du 24/03/2013

            Autre magazine également intéressant entre autres sur le traitement des faits divers de Marseille, sur le rôle de Médiapart, et sur la fin du mélange des genres évoqué plus haut.

                        Comme je l’ai indiqué dans le texte précédent, il était possible de s’étonner de voir un sociologue des médias, mais aussi, homme politique engagé dans la politique municipale à Paris, faire partie de la palette des chroniqueurs.

            Le magazine a donné lieu en effet à une mise au point à ce sujet et le chroniqueur en question a annoncé la fin de sa participation pour fin avril.

            La représentativité ? En ce qui concerne les faits divers de Marseille, mais la remarque a une portée générale, le cadrage souvent insuffisant des informations transforme le cas particulier en règle générale, ou ne donne pas la possibilité d’une mise en perspective chronologique, sociale, économique, ou politique.

            En ce qui concerne Médiapart, son patron a exposé clairement la fonction du site, une fonction d’autant plus importante que la France est plutôt frileuse dans le domaine de l’investigation.

            Un mot enfin sur les reportages toujours vifs et percutants de « Laetitia », le dernier constituant une belle démonstration du savoir-faire supposé du grand communicant politique qu’est M.Montebourg.

JPR MCV

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 09:25

Humeur Tique : Cahuzac le mardi et Sarkozy le jeudi ! Ou le hasard judiciaire fait bien les choses, même en 5ème

semaine de Carême !

 

            Sans vouloir porter une appréciation sur les deux affaires judiciaires en cours, mais en bénéficiant d’une petite connaissance des mœurs du grand sérail politique et administratif, on ne peut manquer d’être surpris par une telle coïncidence des deux affaires, la même semaine de Carême ? Un Carême politique et judiciaire ?

            Gageons que les deux détectives infatigables du journal Le Monde, D et D, nous en diront plus, à partir des procès-verbaux d’instruction qu’ils auront naturellement pu consulter, tout en respectant le fameux secret de l’instruction !

            Car, c’est vraiment trop beau pour être vrai !

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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 09:07

Humeur Tique : Chypre en Europe ou en Russie ?

« Chypre, une erreur européenne »

Le Monde du 21/03/2013, page23

 

            Après la Grèce, Chypre, un île-Etat de la mer Méditerranée minuscule auquel l’Union Européenne a fait une place d’autant plus disproportionnée et imméritée qu’elle n’a pas pris les précautions nécessaires pour que l’évolution de leurs relations ne vienne pas empoisonner la vie de l’Europe toute entière.

            Etrangement, il est possible de lire aujourd’hui, 21 mars 2013, dans le journal de référence Le Monde une chronique tout à fait intéressante  en même temps que pertinente, intitulée « Chypre, une erreur européenne », alors qu’à la connaissance de ses anciens lecteurs, et sauf erreur,  le même sujet n’a pas mobilisé le même journal au moment de son adhésion à l’Union, ou de son entrée dans la zone euro.

            L’article de la page 23 relève que Chypre est « une grande lessiveuse de capitaux russes, un paradis fiscal qui ne taxe qu’à 10% les profits des entreprises. »

            Rappelons que Chypre est entré dans l’Union Européenne en 2004 (Présidence Chirac et Présidence Prodi), et dans la zone euro, en 2008 (Présidence Sarkozy et Présidence Barroso)

            Depuis des années, notre vieille et belle Europe est décidément entre les mains de gens peu sérieux, les mêmes, ou leurs successeurs, qui s’étonnent aujourd’hui de la montée des populismes.

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 14:53

Les sociétés coloniales à l’âge des Empires

 (1850-1950)

Les ethnies, une « invention » des Blancs ?

« Ainsi, par exemple, l’invention de l’ethnie permet au colonisateur de se doter d’une arme de gestion particulièrement efficace » (voir livre « Les sociétés coloniales à l’âge des Empires, page 11, et premiers commentaires sur le blog du 8 janvier 2013

Réalité ou fiction ?

Ou encore la forme moderne de l’ethnocentrisme d’une mauvaise conscience anachronique ?

Ou encore le syndrome historique des filles repenties de la monarchie ?

             Des chercheurs à la mode ont « inventé » à proprement parler la thèse d’après laquelle le concept d’ethnie, et sa réalité toute coloniale, et exclusivement coloniale, c’est-à-dire inscrite dans un rapport de domination, aurait été « inventée », c’est à dire créée de toutes pièces par le colonisateur.

            Définition et vocabulaire

Avant d’aller plus loin, rappelons le sens qu’un dictionnaire comme le Petit Robert donne au mot « inventer » : « 1° Créer ou découvrir quelque chose de nouveau - 2° Trouver, imaginer pour un usage particulier -3° Imaginer de façon arbitraire

            La thèse citée plus haut parait faire référence aux 2° et 3° des définitions ci-dessus, c’est à dire que la puissance coloniale aurait donc imaginé le concept d’ethnie aux fins de pouvoir mieux dominer les sociétés autochtones.

            Et au mot « ethnie » : « ensemble d’individus que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment de communauté de langue et de culture »

            Pertinence historique ?

 Il est possible de reprocher beaucoup de choses aux premiers explorateurs, officiers, ou administrateurs, mais les récits ou rapports qu’ils faisaient, et ils furent nombreux, tentaient de décrire plus ou moins bien, plus ou moins précisément, les langues, mœurs, coutumes civiles ou religieuses des peuples qu’ils « découvraient » effectivement.

            En Afrique, Mage racontait-il des bêtises, et avant lui Mungo Park, en décrivant les peuples dont il faisait la connaissance, les Toucouleurs, les  Soninkés, les Bambaras, ou  les Touaregs, en se rendant à Ségou, chez l’empereur Ahmadou, au cours de son voyage des années 1864-1866 ? Il assista même à une bataille célèbre et meurtrière entre Toucouleurs et Bambaras, celle de Toghou, en 1866.

            Dans le livre très documenté, intitulé « L’Empire Peul du Macina » (1818-1853), et en décrivant cet Empire, les deux auteurs A.Hampaté-Bâ et  J.Daguet inventaient le concept d’ethnie en dénommant Peuls, Bambaras, Songhay, et Touaregs au cours des nombreuses guerres qui eurent lieu sous le règne de l’Empereur Cheik Amadou ?

            Les esprits curieux pourraient d’ailleurs y trouver maintes informations susceptibles d’éclairer les crises du Mali, actuelle ou passées.

            Plus tard, au cours des deux années 1887 et 1889, Binger, dans son long périple d’Afrique occidentale, du Sénégal à une Côte d’Ivoire qui n’existait pas encore, racontait des histoires, en décrivant les peuples qu’il y rencontrait, ou pour le dire plus crument mentait ? Et plus tard, aussi Delafosse, par exemple ?

            Et Livingstone au cours de ses expéditions à travers l’Afrique du Sud et l’Afrique Centrale, dans les années 1840-1850, dénommait beaucoup des peuples qu’il rencontrait, les Cololos, les Londas, les Tébélés ou les Zoulous, en déformant complètement la réalité... ?

            En Asie, des explorateurs du Laos comme Mouhot ou Pavie, inventaient-ils  les ethnies qu’ils rencontraient et décrivaient, Mouhot, dans les années 1860-186, et Pavie dans les années 1889-1890, les Khmers, les Annamites, les Thaïs, les Méos…. ?

            A Madagascar, Grandidier, après y avoir effectué, entre 1865 et 1870,  un long voyage de découverte de type encyclopédique,  inventait-il les dix-huit ou dix-neuf ethnies qui peuplaient la grande île ?

Pertinence actuelle ? :

A lire les reportages dans les journaux sur l’actualité du monde, ou à en voir à la télévision, il ne se passe peut-être pas un jour sans qu’il soit question de peuples qui se différencient les uns des autres, par leurs mœurs, leurs coutumes, leurs croyances, leur identité, qui s’en différencient pacifiquement ou non, qu’ils soient qualifiés ou non d’ethnies.

Tous les journalistes auraient donc été intoxiqués à ce point par une fausse interprétation du monde ? Par l’invention de l’ethnie ? Ou manqueraient-ils de culture ?

De multiples exemples au choix : Libération du 29/01/2008, page 10 Monde : « Kenya  A Naivasha et dans la vallée du Rift, les violences politico-ethniques empirent », de la faute des Anglais qui écrasèrent dans le passé la révolte des Mau-Mau, c’est-à-dire des kikuyu qui ont toujours maille à partir avec les autres peuples ou ethnies, les Luos, Kisii, ou Kalenjin.

Dans le Figaro du 9 octobre 2012, page 8 sur le Mali, « l’ethnie touareg », les « mouvements touareg », la « minorité touareg ». Le Président du Niger parle de « peuple touareg », « Il n’y a pas d’ethnie privilégiée »

Dans La Croix du 15 février 2012, page 7 : « Au Maroc : des femmes revendiquent leurs droits sur les terres »… « Le Maroc compte 4 600 tribus exploitant près de 15 millions d’hectares de terres collectives. »

Dans Le Monde des 3 et 4 mars 2013, à nouveau le Kenya, Géo &Politique, page 3 : «  Le Kenya hanté par ses heures sombres », une page entière d’analyse sur le sujet avec toute une gamme de qualificatifs de caractère ethnique ou pseudo-ethnique « triptyque : luttes tribales, conflits fonciers, ambitions politiques », les rivalités interethniques », « les membres d’une tribu ou d’une ethnie », « les deux champions des communautés kikuyu et kalenjin »

Bien sûr, il est tout à fait possible de tourner autour du pot des définitions, car beaucoup de mots peuvent être utilisés pour cerner ce type de réalité sociale, culturelle, ou religieuse, mais le fond du concept de la définition reste le même, c’est-à-dire un classement par critères d’identification et de revendication de croyances, de mœurs, ou de cultures différentes.

Au choix, les termes d’ethnies, de peuples, de minorités, de communautés, de mouvements, de tribus,  ou encore celui d’appartenance, récemment relevé !

La thèse en question repose donc sur une querelle du type « sexe des anges », et elle cache en réalité la volonté de masquer une problématique très ancienne de rivalité et de conflit entre des peuples, des communautés, ou des ethnies, pour user de cette expression, en transférant la responsabilité de cette problématique sur les épaules des anciens colonisateurs, c’est à dire de leur faire endosser tous les malheurs actuels de ces peuples.

Pour le dire clairement, les interprétations qui sont données au concept d’ethnie, telles que celles que j’ai citées, manifestent à mon avis une sorte de nouvelle forme d’ethnocentrisme rentré, inversé, qui se veut coupable, qui ne dit pas son nom, laquelle veut réinterpréter la marche du monde.

Il s’agirait donc d’une tendance à considérer l’histoire avec une culture de repentance qui marquerait un nouveau modèle de recherche idéologique, plus que scientifique.

Une  restriction toutefois dans la démonstration, celle qui a vu effectivement les puissances coloniales s’appuyer sur telle ou telle ethnie pour assurer son pouvoir, comme ce fut le cas avec la politique des races de Gallieni, mais une telle politique n’a rien inventé en matière d’ethnie, si ce n’est quelquefois d’ajouter à une complexité interethnique préexistante.

Il aurait été tout à fait surprenant que la puissance coloniale ait pu miraculeusement, en un peu plus de cinquante ans, mettre au monde des ethnies qui n’existaient pas.

Le CQFD de l’histoire coloniale et postcoloniale : la démonstration historique qu’il fallait faire ! Les blancs, puisqu’il convient de les appeler clairement, dans le cas d’espèce, par leur nom,  ont créé de toute pièce les ethnies pour mieux asservir les populations colonisées, et sont donc responsables des guerres ethniques qui agitent encore plusieurs continents, dont l’Afrique !

En résumé, une propagande postcoloniale sans doute plus efficace que ne l’a jamais été la propagande coloniale.

Jean Pierre Renaud

PS : après avoir lu ce texte, pas drôle du tout, une amie chère à mon cœur, en a tiré la conclusion qu’il suffisait peut-être de lire le CQFD !

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19 mars 2013 2 19 /03 /mars /2013 11:40

« Des abeilles et des hommes », un documentaire de Markus Imhoof

 

       Trois ou quatre amateurs perdus dans une salle d’art et d’essai pour voir cet intéressant documentaire !  A se demander si les pesticides n’avaient pas commencé à faire leurs ravages dans les rangs des cinéphiles !

            Passant des Alpes suisses au continent américain, de l’élevage encore « artisanal » des ruches d’abeille à une véritable industrie américaine de la ruche, à la fois pour produire du miel et pour féconder  les fleurs, le risque est grand de voir le monde privé de l’extraordinaire ressource de vie que représente l’abeille.

            L’abeille est effectivement un trésor de l’humanité.

            Le reportage sur la fécondation industrielle de milliers d’hectares d’amandiers en Californie, et des traitements chimiques qui entourent cette opération est tout à fait impressionnant et tout autant inquiétant.

            La leçon la plus démonstrative du propos, parce qu’elle s’inscrit déjà dans la disparition de ce trésor, est celle donnée par des Chinois qui sont dans l’obligation de féconder à la main des champs de fleurs, l’une après l’autre, faute d’abeilles et grâce à Mao !.

            Et en dernière nouvelle des bourdons non pollinisateurs de l’Union Européenne, l’institution n’a pas eu le courage d’interdire trois insecticides qui tuent nos abeilles ! Drôle de ruche que cette Europe- là !

JPR et MCV

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