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22 septembre 2013 7 22 /09 /septembre /2013 16:34

Delanoë : « Comment j’ai changé Paris »

CinéTélé OBS  Nouveau, du samedi 14 au vendredi 27 septembre

6 pages avec photos en couleur

Exercice de critique politique et médiatique : un bel exercice de com’ politique indirecte du Nouvel Observateur en faveur d’Hidalgo !

Pour ainsi dire, de la Com’ Entre Amis !

 

            L’actualité politique de la fiscalité parisienne :

            Le propos du maire sortant (page 6): «  …. Il est heureux que les recettes fiscales aient augmenté. :

             «  J’avais annoncé dans la campagne des municipales de 2008 que je les augmenterais en 2009 et 2010. J’ai fait ce que j’avais dit : ni plus ni moins. La hausse a été de 9% en 2009 et de 8% en 2010. Ce sont les deux seules augmentations d’impôt en  treize ans… Deuxièmement, j’ai créé une taxe foncière départementale qui existe dans tous les départements français depuis toujours et qui sert à financer les dépenses sociales. Paris était le seul département français où elle n’existait pas et où les propriétaires ne contribuaient donc pas aux dépenses sociales. J’en ai fixé le taux à 3%, le plus bas de France. »


            Commentaire sur l’évolution de la fiscalité locale

           L’ambiguïté du discours : le maire entretient l’ambiguïté entre les taux et les recettes, car il est évident qu’il y une différence entre un taux d’impôt et sa recette, mais soit ! Allons plus loin ! 

            L’astuce fiscale du maire : la création d’une taxe foncière départementale

           Il est en partie inexact de déclarer que « Paris était le seul département de France où elle n’existait pas et où les propriétaires ne contribuaient pas à aux dépenses sociales. J’en ai fixé le taux à 3%, le plus bas de France » (page 6)

          Le maire omet de rappeler que Paris est la seule collectivité à double face communale et départementale, et feint de laisser penser que le « même » contribuable parisien ne contribuait pas à équilibrer le budget des dépenses sociales à travers une subvention d’équilibre qui était tirée au moins en partie de la même taxe foncière ?

         « 3% » comme indiqué plus haut, ou 5,13% comme indiqué sur ma feuille d’impôt 2013 ?


            La communication politique indirecte du « couple » Nouvel Obs et Delanoë

       Le discours Delanoê : « J’ai changé Paris », un exercice réussi de communication politique de la part d’un ancien professionnel de la com’ privée converti à la com’ politique, mais il est possible de se demander pourquoi l’hebdomadaire a offert ces six pages dans ce supplément au maire sortant, si ce n’était pour attaquer l’adversaire de son héritière désignée, qu’il cite très habilement une petite fois, de façon détournée.

         Alors, il est vrai, comme le maire sortant l’indique,  que sa gestion a permis d’assainir une gestion parisienne plutôt corrompue, mais pour ceux qui ont suivi la gestion de cette époque, le quatuor socialiste des conseillers de Paris du 18ème arrondissement n’a jamais trop contesté la gestion chiraquienne, ni publié beaucoup de dossiers de corruption au cours de la même période.

          Par ailleurs, la phrase « J’ai changé Paris » n’est-elle pas un gros brin présomptueuse au regard du passé millénaire de notre capitale ?


           Et enfin,  l’évocation de la Tunisie, et de la relation quasi-physique du maire avec son cher Bizerte aurait sans doute pu susciter la seule question véritablement dérangeante de ce bel exercice de com’ :


      Quelle a été la relation qui a pu exister entre le maire de Paris, socialiste et républicain, et l’ancien régime dictatorial de Ben Ali ?


Jean Pierre Renaud

 

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 09:57

Humeur Tique : Présidentielles 2012

Une manipulation médiatique du journal Le Monde des 22, 23 avril 2012 ?

Rêve Eveillé Psy ou Réalité ?

Premier mouvement :

En première page du journal, un titre à droite « Traversée d’un pays en campagne » avec une photo (un cinquième de page) intitulée « Visite de François Hollande à La Réunion, le 1er avril », une photo où l’on voit une réunionnaise tendant le bras et la main au candidat de passage, en voiture, qui la salue lui-même de la main.

Deuxième mouvement :

Dans la rubrique nouvelle et appréciée de « L’Oeil du Monde », deux pages, les 16 et 17, de photos sur la campagne, 3/4 de page sur la 16 et 4/4 de page sur la 17.

Sur la 17, à nouveau, mais en plus grand, presqu’une moitié de page, la photo de la première page, c’est-à-dire celle de la dame de La Réunion.

Belle piqure de rappel pour le lecteur !

Et pour ceux qui n’ont jamais lu le livre ancien de Vance Packard (1957) dont le titre est « La persuasion clandestine », il pourrait s’agir ici d’un très beau cas de « persuasion clandestine » qui mériterait d’être analysé dans les grandes écoles de com.

Et qui plus est, ces belles photos ont été publiées, après la clôture de la période de propagande électorale autorisée.

Certains diront, affabulation, déformation, mauvaise foi !

D’autres diront, difficile de croire à de la candeur de la part d’un journal vacciné à la politique ?

 

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 10:00

Les propositions archaïques de M.Bartolone (député et Président du Conseil Général de la Seine Saint Denis) pour une réforme des communes de l’Ile de France.

 

            C’est à se demander si M.Bartolone connait l’histoire encore récente de l’Ile de France, avec la disparition nécessaire de ces « monstres » administratifs qu’étaient les Préfectures de la Seine et de Seine et Oise.

            Veut-il créer un nouvel Etat dans l’Etat ? Alors que Paris, en tant que commune et département, a conservé quelques belles cartes de cet Etat dans l’Etat du passé, c’est vrai, mais la réforme souhaitable ne passe sûrement pas par la création d’une nouvelle usine à gaz.

            En concurrence avec la région Ile de France ? Une nouvelle superstructure politique et administrative ? Alors qu’il faut simplifier à tout prix notre millefeuille administratif ?

            M. Bartolone croit-il qu’avec une telle réforme on assurera mieux à la fois l’efficacité et le contrôle de la gestion publique ? Certainement  pas !

            Une administration centrale du social commune aux quatre départements fondus en un seul ? Alors que l’efficacité même de l’intervention sociale est conditionnée à la fois par la délégation et le contrôle ?

Ainsi que le proposent d’autres élus, il faut donc emprunter une voie plus raisonnable, passant incontestablement : 

- par une meilleure contribution des départements riches au profit des départements pauvres, et si ce mécanisme de redistribution n’est politiquement pas facile à faire voter, il n’est pas trop difficile à mettre en place,

- par la syndication effective des budgets du logement et des transports en commun.

Jean Pierre Renaud

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16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 16:42

Chirac condamné

 

            Le commentaire :

            Un réquisitoire exemplaire de plus de 170 pages qui démontre, aux yeux des spécialistes, une connaissance précise et approfondie des institutions parisiennes qui ont servi de support et de décor pour les infractions relevées et sanctionnées par une Justice indépendante, pendant la période considérée.

            Une forme d’exploit de la part de magistrats pénalistes !

            Une analyse implacable du fonctionnement du « système » Chirac qui a bien existé, et dont les 19 ou 29 emplois fictifs épinglés, ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, contrairement à une des thèses encore hier avancée par un de ses avocats.

            Une Justice de la République indépendante !

Ici, comme dans un procès précédent qui a fait la Une médiatique, le principal prévenu, relaxé, collaborateur de premier rang de l’ancien président, devrait sans doute être le premier à s’en féliciter.

Un procès qui vient bien tard ! Mais la faute à qui ?

Un procès qui a coûté cher, compte tenu de l’armada de ténors du barreau de Paris qui ont été mobilisés pour la défense Chirac, et de la charge de travail qu’il a représenté au titre de l’instruction et du jugement.

Des frais d’avocat qui seront pris en charge par l’Etat, comme il en a été peut-être le cas dans le procès des écoutes téléphoniques de Mitterrand ou dans celui du préfet Bonnet ?

Car, on ne le dit pas assez, ces procès coûtent beaucoup d’argent, ne serait-ce que pour le fonctionnement de la Justice de la République !

A titre anecdotique, et pour avoir été un témoin direct de ce processus politique et administratif, le réquisitoire indique à un moment donné, dans les pages 80, que jusqu’en 1988, les fameux contrats « fictifs » n’étaient pas transmis au préfet, au titre du contrôle de légalité, et c’est tout à fait vrai.

Il y avait une sorte de connivence entre préfets et maire pour ne pas gêner l’action du nouveau maire, sous le prétexte de la nouvelle décentralisation, et donc des pouvoirs nouveaux d’un maire.

Mais, pourquoi ne pas ajouter qu’il existait alors, et aussi, au sein du Conseil de Paris, une sorte de connivence entre PS et RPR à ce sujet, comme sur d’autres sujets sensibles ?

Jean Pierre Renaud

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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 08:45

Humeur Tique : Paris Plage et la démocratie parisienne, l’enquête publique des berges de la Seine

Les tanks 4x4 de la capitale et sa majorité écolo-socialiste

 

         Les berges de la Seine : le projet de leur aménagement est soumis à l’enquête publique.

Bling bling, et pleins feux pour agir à l’ombre ?

            On peut ne pas éprouver une tendresse particulière pour le bling bling plein com de la grande élue du 7éme arrondissement de Paris, et partager son étonnement quant au choix des dates qui ont été retenues pour lancer cette enquête publique.

            N’est-il pas clair que l’on veut ainsi manipuler le choix des citoyens, car le maire lance son enquête à un moment du calendrier qui n’est pas représentatif du corps électoral de Paris !

Au cours de cette enquête, Il y aura sans doute plus d’amateurs de Paris Plage que d’acteurs d’une vie économique et sociale au ralenti !

 

         Les tanks 4x4 de la capitale et de sa majorité écolo-socialiste

Le maire de Paris mène une politique systématique d’asphyxie de la circulation automobile qui frôle quelquefois l’absurdité, lorsqu’il réaménage un carrefour dans le bois de Boulogne, celui des Cascades, en y laissant  de grands espaces vides et sablés pour un coût total d’environ 1,5 million d’euros, avec pavage d’une partie de la nouvelle chaussée, s’il vous plait !

            Pourquoi ne pas donner un nouveau nom à ce carrefour, celui des Pigeons ?

            Ceci dit, pourquoi pas ? Si cette politique n’est pas trop en contradiction avec celle qui tend à conserver à la capitale ses entreprises !

            Mais comment ne pas être étonné de voir de nombreux tanks 4x4 encombrer les rues et les trottoirs, et polluer la capitale, alors que leurs propriétaires ont sans doute les moyens de fréquenter les nombreux parkings, mais payants, de la ville ?

            Le maire d’une grande ville telle que Paris serait à ce point démuni de pouvoirs pour contenir la pollution des tanks 4X4, plus encore que la voiture de madame et monsieur tout le monde ?

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 10:21

A Paris, le projet de construction du centre d’art contemporain de la Fondation LVMH, au jardin d’acclimatation, conforme à la légalité ou non ?

JDD Paris du 6 février 2011

« Polémique

Le nuage de verre cloué au sol

Jean Nouvel et Anne Hidalgo volent au secours de la Fondation LVMH, centre d’art contemporain conçu par Frank Gehry, dont les travaux ont été suspendus par la justice »

 

            Il est possible d’aimer l’architecture, d’admirer les créations architecturales d’hommes comme Jean Nouvel ou Frank Gerry, tout en se posant des questions sur la légalité du projet LVMH, sans être obligatoirement accusé « d’individualisme, d’incivisme et d’inculture », propos qu’aurait tenus M.Nouvel.

            Le Préfet de Paris, chargé du contrôle de légalité des actes de la Ville de Paris, devrait être en effet en mesure de renseigner les citoyens sur la légalité de ce  projet dont il a contrôlé la légalité, et de répondre aux questions ci-après :

            1 – Le projet est-il conforme oui ou non au Plan Local d’Urbanisme ?

            2 - Le projet respecte-t-il les charges du titre de propriété de la Ville, s’il y des charges à remplir par le propriétaire, notamment dans le cas où ces terrains auraient été compris ou non dans le champ de la donation avec charge du Bois de Boulogne, sous le Deuxième Empire, ou d’une autre charge éventuelle.

3 – Les délibérations prises par le Conseil de Paris sur le projet, ou d’autres instances de décisions locales, juridiquement compétentes, ont-elles été prises en conformité avec l’article L 2131–11 du Code Général des Collectivités Territoriales sur le favoritisme et les conflits d’intérêt, matériel ou moral, selon les jurisprudences de la Cour de Cassation ?

« Sont jugées comme illégales les délibérations des collectivités locales auxquelles ont pris part un ou plusieurs membres de l’assemblée délibérante intéressés à l’affaire, à titre personnel ou comme mandataires. »

Etant donné que M.Girard est à la fois membre du Comité directeur de LVMH, et adjoint à la Culture du maire de Paris, et M.Jamet, secrétaire général de LVMH et président du Jardin d’Acclimatation.

Les autorités de légalité compétentes auront sûrement les réponses pertinentes et adéquates aux questions de légalité que pose effectivement le permis de construire délivré et qui alimentent peut-être une polémique injustifiée.

Jean Pierre Renaud

 

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 09:35

Le Maire de Paris, socialiste ? Mondain ? Sûrement ! Ecologiste ? Non ! Partageux avec sa banlieue ? Non ! Trois exemples

Le Bois de Boulogne ne porte décidément pas chance aux Parisiens, pas plus d’ailleurs qu’aux habitants de la belle Ile de France.

Quelques hectares du Bois, beaucoup trop, voués au délassement des classes riches, celles qui ont les moyens de fréquenter le Racing Club, c’est à dire de payer la cotisation. La concession mondaine en a été renouvelée récemment.

Ce bois, rappelons-le, a été donné par Napoléon III à la Ville de Paris pour y créer un parc public.

Le maire a décidé par ailleurs de donner la concession du stade Jean Bouin au rugby du Stade Français, présidé par un de ses amis « riches » des années Jospin.

En compensation, il est exact que le maire a récupéré des terrains sur l’hippodrome d’Auteuil, mais était-il besoin vraiment d’accueillir ce nouveau stade de rugby, dans la capitale, alors que le discours du maire défend un Paris solidaire de sa banlieue ?

Le Stade Français n’aurait-il pas été mieux situé dans cette fameuse banlieue qui a tant besoin d’animation économique, sportive, et sociale ? Une occasion encore perdue !

Et en « troisième set », l’extension de Roland-Garros au détriment d’un patrimoine pluri-centenaire, le sanctuaire de la nature que sont les Serres d’Auteuil. Le tournoi ne pourrait donc pas être organisé à Versailles, Gonesse, ou Marne la Vallée ?

Alors que chacun sait que  ce sont les citoyens fortunés qui fréquentent le plus Roland-Garros. Il faut s’y faire voir, gauche ou droite du reste confondues ! Et il est encore de meilleur ton d’y louer une tribune.

Comment ne pas en conclure ?

 1) que le socialisme du maire est un socialisme mondain,

2) que le maire a décidé de sacrifier un des plus beaux sanctuaires de la nature de la capitale au profit de balles de tennis mondaines,

3) que le discours qu’il tient sur la solidarité régionale est un discours bidon, puisqu’il refuse de partager les grandes richesses de la capitale avec ses banlieues, lorsque l’occasion lui en est donnée, et elle lui était précisément donnée.

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 11:28

Humeur Tique : La représentativité de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et les Très Petites Entreprises, les TPE ?

 

Représentativité de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris et TPE ?

Pour avoir une bonne information sur la vie de la puissante, trop puissante Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, il vaut mieux lire Le Parisien (7 janvier 2011- 2/3 de la page II), que la Tribune, journal d’information économique et financière (7 janvier 2011- un entrefilet page 13)

Dans le Parisien, une interview du tout nouveau président, M. Gailly, plus un article très intéressant, intitulé « Le petit commerce se rebiffe »

Dans la Tribune, un petit entrefilet sur le curriculum vitae un peu surprenant du nouveau président de la Chambre.

Pourquoi l’article du Parisien est intéressant ? Parce qu’il soulève des questions de fond qui n’ont jamais été réglées quant à l’organisation de la Chambre et à sa représentativité.

La Chambre fonctionne beaucoup plus comme un ministère, un groupe national de pression économique, financier, et aussi politique, que comme une chambre de commerce et d’industrie classique.

 Son organisation est éloignée des préoccupations du terrain, et les dernières élections montrent à la fois que cette institution est très loin d’être représentative de ses électeurs, avec un taux de participation électorale de 6,42% en 2010, au lieu de 10,5% en 2004, ce qui n’était déjà pas très brillant.

A comparer avec un taux national de participation de 17,2%, un taux qui n’est déjà pas très folichon, du minimum de 6,4% à Paris et dans la petite couronne, au maximum de 46,7%.

Est-ce qu’il est raisonnable d’estimer qu’une chambre de commerce et d’industrie importante –elle gère un budget de 551,4 millions d’euros – est vraiment représentative, alors que 93, 6 % de ses électeurs ne prennent pas part au scrutin ? La réponse est non !

 La majorité des sièges a été emportée par une coalition MEDEF-CGPME, mais les petites entreprises se sont rebiffées et ont gagné quelques sièges.

L’institution est donc de moins en moins adaptée dans ses structures et son fonctionnement à la situation actuelle des entreprises de l’Île de France, si elle l’a jamais été. Elle n’a jamais véritablement exprimé les aspirations des Très Petites Entreprises.

 

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 20:51

Chirac, le roman d’un procès

Fiction politique (le Monde-août 2010)

 

Citation directe d’un témoin (fiction)

Petit complément littéraire

 

            Le Président

            Nom, qualité, curriculum, ressources du témoin… Madame Andromède (alias Andrémère, pour les initiés)

            Madame : vous avez été convoquée, comme témoin, devant ce Tribunal à la suite de la lettre que vous lui avez adressée dans le cadre du procès de M.Chirac , lettre dont le contenu a attiré son attention.

            En tout début de cette correspondance, vous écrivez :

             « Compte tenu des fonctions que j’ai exercées au cœur des services de l’Etat pendant la période des emplois fictifs, au cœur du « système Chirac » (dont l’existence est contestée à tort par ses avocats), la lecture dans le Monde du texte, « Chirac, le roman d’un procès » a fait revivre, en foule, ainsi, sans doute, qu’à de très nombreux collègues, beaucoup de souvenirs sur le climat et le contexte politico - administratif de l’époque dans lequel nous travaillions. »

            Vos réflexions portent sur le déroulement du procès, "les exercices de haute voltige judicaire des avocats, les conciliabules politiques parallèles, aimables, haineux, ou tout simplement craintifs : qui va rembourser aux contribuables parisiens les sommes détournées ? Question effectivement bien lancinante pour les Chirac, mais sans doute beaucoup plus pour  Madame, dont toutefois les « jaunets » de présence chez LVMH, devraient atténuer les tourments."

            Vous évoquez le cas du gendarme Roussin, « vous plaignez le pauvre gendarme Roussin » qui a lourdement payé son « obéissance au chef », après avoir, toutefois, largement profité des illuminations des « étoiles » de la constellation Chirac.

             En ce qui concerne Mme Casetta, vous nous faites part d’un soupçon relatif au choix de la trésorière, une paternité pleine d’humour, sans doute non avouée par une éminence de l’entourage du maire, et vous regrettez que le décès de M. »Mery de Paris » ait éteint toute action pénale, alors qu’il avait parfaitement décrit le système de corruption politique qui fonctionnait à l’avantage du parti du maire, tel que vous le connaissiez.

            Madame : que pouvez-vous dire au tribunal sur le climat politico – administratif qui régnait à l’époque des faits, et sur des points particuliers dont ce Tribunal n’aurait pas connaissance, afin de permettre aux juges de mieux en saisir la portée, et sur les faits eux-mêmes, ces emplois fictifs pour lesquels M.Chirac est renvoyé devant notre tribunal ?

            Madame Andromède

            Bien que toutes ces affaires soient très loin, il m’a semblé utile de vous faire part de ce que mes collègues et moi-même voyions et ressentions à cette époque. II a fallu ce procès fictif pour me remémorer  l’ambiance administrative dans laquelle nous travaillions à cette époque.

            Dans notre pratique administrative quotidienne, il nous apparaissait bien que la mairie et le RPR ne faisaient qu’un, en décisions, en personnel, et en moyens, logements, voitures et… petits fours. Il était clair également qu’une partie des services de l’Etat étaient affiliée au système Chirac.

            De nos jours, il devrait être encore possible d’interroger des centaines de fonctionnaires de la ville ou de l’Etat qui avaient beaucoup de peine à établir un distinguo entre la mairie de Paris et le RPR.

            Nous savions qu’il existait, en parallèle des procédures publiques de marchés, d’appels d’offre, un système de « racket » des entreprises, fort bien décrit par M.Mery, mais les services de la ville disposaient d’une armada de très bons techniciens du droit et de la finance, ce qui faisait que dans les dossiers présentés, il était exceptionnel qu’une illégalité sérieuse puisse être détectée.

            Le Président

            Certains ont évoqué l’existence d’un haut fonctionnaire dans l’entourage immédiat du maire, qui aurait été le grand trésorier secret du RPR. En avez-vous eu connaissance ?

            Madame Andromède

            Effectivement, un préfectoral de mes amis, avait effectivement bien connu ce collègue qui officiait  alors à l’ombre du maire.

            Le Président     

            Vous nous décrivez bien le système qui fonctionnait, connu de centaines de fonctionnaires, mais comment se fait-il alors qu’aucune dénonciation n’ait été faite à ce sujet ?

            Madame Andromède                   

            Pour dénoncer des faits délictueux, je n’apprendrai rien à personne, en disant qu’il faut des preuves, c’est un des objets, sinon le seul, de notre débat, mais il faut aussi du courage, et ce n’est pas ce qui est le plus répandu, d’autant plus lorsqu’on est le pot de terre contre le pot de fer.

            Quant aux preuves, certaines sont apparues à la lumière du jour judiciaire, mais beaucoup d’entre elles étaient très difficiles à réunir, compte tenu de l’habileté des montages juridiques ou financiers, et lorsqu’il y en avait, vous savez bien que le maire disposait d’une armée d’avocats de qualité, et bien rémunérés, pour que d’atermoiements en atermoiements, on finisse par dire, comme à ce procès : c’est vraiment une vieille affaire, une très vieille affaire que tout le monde a oubliée, laquelle met en cause un vieil homme, le pauvre, lequel a, au surplus, rendu quelques services, et qu’il est aujourd’hui populaire…

            Le Président

            Très bien, mais venons en au cœur du dossier : M.Chirac est poursuivi par la justice pour des emplois fictifs de la Ville de Paris, qu’il aurait initiés ou couverts, lesquels auraient servi à recruter des personnes mises, en fait, à la disposition du RPR. Avez-vous eu connaissance de l’existence de ces emplois ?

            Madame Andromède

            J’en ai eu effectivement connaissance à l’occasion d’une conversation, d’un coup de fil, mais sans avoir ni la volonté, ni la possibilité, d’établir un dossier à charge à ce sujet.

            Car, sur un plan général, comment voulez-vous que les services de l’Etat aient pu réellement contrôler, l’aient-ils voulu, et à moins que la délibération du Conseil de Paris, ne l’ait précisé, l’affectation d’un emploi à un des services de la ville, au siège du RPR, dans une association, ou à la permanence d’un élu, alors qu’il existait des dizaines de milliers d’emplois et des centaines de services.

            Et cela d’autant moins que toutes les administrations s’adonnaient à une vieille pratique de mise à la disposition syndicale, mutualiste, ou associative

            Alors, quelques emplois fictifs ou pas, quelle importance ? 

            Le Président

            Mais plus précisément, n’êtes vous pas étonnée de voir ce tribunal juger, somme toute, une petite affaire de corruption politique, alors que la réalité dépassait incontestablement la fiction que vous avez rapportée.

            Madame Andromède

            Effectivement, mais ce procès met du baume au cœur à tous ceux qui voyaient ces grands justiciables gagner du temps, toujours du temps, grâce aussi au concours d’avocats madrés, quelquefois sans doute, de magistrats zélés, sans qu’ils n’aient jamais de comptes à rendre à la justice, mais surtout aux citoyens, et à la République.

            Avec l’usure du temps, la disparition des preuves, plus de pénal !

            Dix, quinze ans après, tout est oublié, et la justice s’entend dire alors : si tard ! Et pour quelle utilité !

            Permettez moi encore un dernier mot sur l’enrichissement personnel, fruit de la corruption politique.

            Nous les avons tous entendu,  élus mis en cause ou pas, avocats, quelquefois juges, et très souvent journalistes, rétorquer que dans la plupart des dossiers judiciaires de corruption : « Il n’y avait pas d’enrichissement personnel !

            Aurai-je l’impertinence de poser une question simple : est-il possible de vivre sur un des grands trains de vie de la République sans fortune personnelle ? Alors fortune ou quelquefois carrière politique « assistée » ?

            Monsieur le Président

            Madame, je vous remercie. Voyez -vous autre chose à ajouter ?

            Madame Andromède

            Tout simplement, le jeu de mots d’un de mes collègues, incorrigible farceur devant l’Eternel et la République ; lisant un des sous-titres des mémoires Chirac, tome 1 : « chaque pas doit être un but », il proposait tout simplement d’écrire à la place :  « chaque pas doit être un sou » ?

                   Pégase

 

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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 08:13

Que propose M.Huchon, l'ancien et nouveau président de la région Ile de France pour le Grand Paris?

Le nouveau président refuse le Grand Paris proposé par l'Etat; très bien!

Mais que propose-t-il exactement à la place?

Pour avoir longtemps servi l'Etat dans l'administration préfectorale parisienne, je ne vois pas comment ce type de projet peut voir le jour sans une très forte implication, et donc sans un premier rôle donné à l'Etat.(1)

Or, sans Grand Paris, pas de solidarité dans notre région, pas de solution en profondeur pour les trois priorités que sont les transports, le logement, et avant tout, et enfin, un vrai programme de suppression des "ghettos" urbains d'Ile de France. (1) "La Méthode Chirac" (1997)

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