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10 novembre 2024 7 10 /11 /novembre /2024 17:25

      Le 11 Novembre 2024

« LE PIEGE PARISIEN »

L’article « Le Piège Parisien » a été publié le 23 septembre 2024.

Il proposait une explication de l’aveuglement politique face à la nécessité et à l’urgence d’une réforme radicale de nos institutions de nature à leur donner un nouveau souffle démocratique.

Ce ne sont pas les nouveaux députés que Bayrou réclame à corps et à cris, depuis des années, pour redonner un caractère démocratique aux délibérations de l’Assemblée Nationale, qui constitueront la solution, ni plus qu’un nouveau train de mesurettes de « décentralisation » au profit des collectivités territoriales.

Nous ne sommes plus à l’époque d’une Cinquième République installée dans les meubles du Général.

 Le monde est devenu multipolaire, les citoyens ne savent plus ce qui relève de la compétence de l’Union Européenne ou de notre pays, la communication explosive des réseaux sociaux ébranle le fondement républicain de nos institutions.

La commune de Paris exerce un pouvoir nouveau qui déstabilise l’Etat et l’histoire récente a recréé le duo historique du « Paris Etat dans l’Etat ». On le voit bien dans la conduite politique de la Ville et dans les tentacules qu’elle a réussi à tisser sur les collectivités « subordonnées » de banlieue, de grande banlieue et de France en général.

La Maire de Paris agit dans la capitale comme si l’Etat n’existait pas !

Députés, Sénateurs, Conseillers de Paris s’expriment à tout bout de champ comme s’ils exerçaient d’abord un mandat national !

Pourquoi le « Piège Parisien » ?

Parce que la Ville de Paris et son Conseil de Paris disposent et exercent un pouvoir qui ne s’inscrit plus dans les limites du droit commun des collectivités et qu’ils disposent d’une force de frappe politique, culturelle et économique mettant en danger les pouvoirs de l’Etat : « l’establishment parisien ».

Parce que les partisans et bénéficiaires du système parisien n’entendent pas couper la branche sur laquelle ils sont assis.

Il faudra donc trancher et transférer les pouvoirs non régaliens aux grandes collectivités territoriales et mettre fin à la centralisation bureaucratique française.

 

LE PIÈGE PARISIEN

 

L’histoire des institutions parisiennes montre qu’elles n’appartiennent pas aux Parisiens, sauf que depuis les années 2000, avec l’évolution du contexte économicopolitique, l’explosion de la Com, les initiatives du pouvoir local, la France n’y est plus chez elle.

Relisons quelques extraits d’un ouvrage historique qui a fait date, « L’identité de la France » de Fernand Braudel - Espace et Histoire 1986, des extraits qui éclairent la profondeur historique du sujet en apportant la démonstration nécessaire : la commune de Paris doit retrouver le droit commun et les citoyens de la capitale, les grands bénéficiaires de sa richesse culturelle, être au service de la collectivité nationale.

Premier extrait, page 111 :

« Encore faut-il que ce marché national dispose d’une grande ville puissante, dotée de moyens, servie par les circonstances. Paris, très tôt, à cause de ses dimensions, a été un monstre urbain ; pourtant il ne réussit pas aussitôt à entrainer la France entière. Le moteur est plus ou moins à la hauteur de sa tâche et le véhicule avance en cahotant. N’est-ce pas, vue au sommet, l’histoire même de la France, infiniment recommencée ? »

 

 

Deuxième extrait, page 227 :

« De ce destin, l’Etat a été l’artisan attentif, la fée bienfaisante qui hâte, autorise tout. A Paris, ville exceptionnelle, privilégiée, l’argent afflue, s’accumule, se réemploie comme il peut, se dépense somptuairement. C’est tout l’argent – surtout politique – du royaume qui nourrit ses réussites et ses parasitismes. Les Changeurs d’Europe savent d’ailleurs qu’en tirant sur Paris, on obtient facilement le paiement en argent comptant, comme sur Venise en ce même siècle des Lumières. »

 

Le Piège Parisien

Les Institutions de la République Française

               

« Paris est toujours un Etat dans l’Etat » sous d’autres formes !

Pourquoi Paris bloque la réforme de nos institutions ?

Sous la Cinquième République, les institutions parisiennes ont fait l’objet de plusieurs réformes, la principale étant le transfert des pouvoirs de l’Etat, des Préfets à un maire de Paris élu, en 1977.

A l’époque, j’avais publié, à compte d’auteur, un livre d’analyse des institutions parisiennes sous le titre « Paris, un Etat dans l’Etat » (1993)

En moins de cinquante ans, le contexte historique a été bouleversé avec la montée en puissance de l’Union Européenne, en concurrence avec notre exécutif national, le nouveau pouvoir des régions et des métropoles, les effets de la mondialisation, le nouveau pouvoir des réseaux sociaux que personne ne contrôle, et pourquoi ne pas le dire, la vitalité d’un microcosme parisien qui a les moyens de s’affranchir de toutes limites .

Son exécutif « caché », son HSP , « l’establishment parisien » gouverne en fait et en droit le pays.

La Ville partement de Paris a étendu ses tentacules hors de ses limites géographiques et légales en édifiant une sorte de « métropole Bis » « cachée ».

Il y a quelques années un rapport de la Chambre Régionale des Comptes en donnait le détail.

Sans oublier deux évolutions majeures qui affectent en profondeur la vie de notre pays, l’explosion des réseaux sociaux avec un Paris profitant pleinement de la position « stratégique » capitale, d’une part, et d’autre part, la « fracture » française entre les zones périphériques et les zones urbaines centrales.

Dans la capitale, n’importe quel élu , dès qu’il ouvre la bouche, accède aux lucarnes, petites ou grandes.

Certains élus ou élues s’en donnent à cœur joie en confondant leur mandat local avec un mandat national ou international

En 2022, la Maire de Paris, membre d’un parti politique en déliquescence, a eu la prétention de diriger le pays…

Cette année, une directrice des finances de la Ville parachutée au Nouveau Front Populaire, a eu la prétention de gouverner la France…

Comment ne pas noter que la gestion socialiste de Paris sacrifie les intérêts de la banlieue et contribue à accroître cette fracture nationale entre les grands centres urbains et leurs périphéries, pour ne pas dire les riches et les pauvres ?

Paris renoue, sans le dire, avec ce qu’on pourrait appeler le péage social « bobo » ? Il faut payer pour entrer !

Retour à l’Octroi des siècles passés !

Ajoutons enfin que cette description fait l’impasse sur une évolution que les Français et les Françaises connaissent trop bien, une bureaucratie de plus en plus écrasante qui ajoute à cette conscience du déclassement national.

Yeux ouverts ou yeux fermés des élites politiques ?

Gauche ou Droite, il est hors de question de scier la branche sur laquelle ils sont assis !

Juger que les institutions françaises ne sont plus adaptées au monde actuel et qu’il faut leur redonner de l’oxygène, repositionner les pouvoirs afin qu’à chaque étage, européen, national, régional, et local, ils soient identifiés et identifiables, ne constitue pas une originalité dans les sphères du pouvoir, mais pour l’ensemble des facteurs cités, les décideurs se donnent toutes les excuses pour ne pas bouger, ou pour proposer des réformes anodines…

Pourquoi ?

Comment voulez-vous qu’ils coupent la branche sur laquelle ils sont assis ?

Gauche ou droite parisienne, même combat !

Comment voulez-vous qu’un élu de Paris, bénéficiaire d’un privilège national de Com publique et d’accès aux réseaux sociaux accepte de le perdre, même en sachant que cette situation s’inscrit tout à la fois en dehors du droit commun et de l’intérêt national ?

Il est donc nécessaire qu’une nouvelle majorité au Parlement prenne le taureau par les cornes et décide de transférer aux Régions une partie des pouvoirs non régaliens, l’emploi et l’économie entre autres.

La démocratie française y retrouvera sa vitalité !

L’ouvrage de Fernand Braudel a le mérite d’ouvrir un immense champ de réflexion sur l’évolution des institutions françaises au cours des siècles :

« Paris « ce gouffre » disait Vauban, est-il le seul responsable ? Oui et non. Car Paris est conséquence autant que cause. » (page 278)

Les Parisiens ont accès à une gamme phénoménale d’avantages politiques, financiers, économiques, culturels, sanitaires, universitaires, dont ils peuvent bénéficier, même s’ils sont aussi à la disposition des Français et des Françaises, mais moins directement.

L’évolution récente du contexte international et national a redistribué les relations entre les différents pouvoirs à l’international et au national, avec l’explosion des réseaux de communication et la vitalité expansive d’un Paris qui a élargi l’assiette institutionnelle de la commune de Paris en la faisant sortir du droit commun, notamment par rapport à ses voisins.

En clair, cela veut dire que les citoyens de PARIS bénéficient dans le système institutionnel de privilèges aujourd’hui sans fondement politique.

Le moment est enfin venu de laisser la démocratie respirer dans nos provinces et les banlieues parisiennes.

L’actualité braque les médias sur la nécessité qu’il y aurait à rétablir la proportionnelle aux élections législatives, une fausse solution institutionnelle comparée à celle d’un transfert de pouvoirs du central vers les régions.

Les mesures de décentralisation ont le défaut de laisser le pouvoir central conserver la bride sur l’action et la liberté des collectivités territoriales.

Jean Pierre Renaud            Tous droits réservés

&

14-18 en Mémoire !

Le 11 novembre 2024

En mémoire de mon père et de ses frères mobilisés dans le Haut Doubs pour aller sur le front de 1914 à 1918.

L’aîné a été gazé, l’un a été mutilé, les autres blessés…

Le plus jeune a été tué la veille de ses vingt ans.

En fidélité en leur mémoire et à la France !

Jean Pierre Renaud

 

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